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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

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dimanche 6 juin 2010

RENCONTRE AVEC UN DIRIGEANT MUSULMAN

CITE DU VATICAN, 5 JUI 2010 (VIS). A Nicosie en fin d'après-midi, le Pape a rencontré le Cheik Mehmet Nazim Adil al-Haquani, un chef du mouvement soufi engagé dans le dialogue interreligieux. Cette brève rencontre s'est déroulée dans le jardin de la nonciature, juste avant la messe en l'église de la Ste.Croix. Malgré ses 89 ans, le Cheik, qui vit dans le nord de Chypre, a tenu à venir saluer Benoît XVI qui, sur le ton de la plaisanterie, a convenu avec son hôte qu'ils étaient tous deux âgés. Il a offert au Saint-Père un bâton sur lequel est inscrit le mot paix, ainsi qu'un chapelet musulman, tandis qu'il recevait de son hôte une médaille pontificale. Après s'être donné l'accolade ils se sont promis de prier l'un pour l'autre.
PV-CHYPRE/                                                 VIS 20100606 (140)

LA CROIX, ESPERANCE ET VICTOIRE

CITE DU VATICAN, 5 JUI 2010 (VIS). A 16 h 30', Benoît XVI a célébré la messe en l'église Ste.Croix de Nicosie pour le clergé, les religieux, les catéchistes et les mouvements ecclésiaux catholiques de Chypre. A l'homélie de la messe votive de la Ste.Croix: La Croix, a affirmé le Pape, "est donc quelque chose de beaucoup plus grand et plus mystérieux qu'elle ne l'apparaît au premier abord. C'est en effet un instrument de torture, de souffrance et d'échec mais, en même temps, elle exprime la complète transformation, le renversement définitif de ces afflictions. C'est ce qui en fait le symbole d'espérance le plus éloquent que le monde ait jamais vu. Elle parle à tous ceux qui souffrent, les opprimés, les malades, les pauvres, les parias, les victimes de la violence. Elle leur offre l'espérance que Dieu peut transformer leur souffrance en joie, leur solitude en communion, leur mort en vie. Elle offre une espérance sans limite à notre monde déchu".
   
  "C'est pourquoi le monde a besoin de la Croix. La Croix n'est pas uniquement un symbole privé de dévotion. Elle n'est pas seulement l'insigne des membres d'un groupe particulier au sein de la société, et, en son sens le plus profond, elle n'a rien à voir avec l'imposition par la force d'un credo ou d'une philosophie. La Croix parle d'espérance, elle parle d'amour, elle parle de la victoire de la non-violence sur l'oppression. Elle dit que Dieu relève celui qui est humble, qu'il fortifie le faible, qu'il triomphe des divisions et surmonte la haine par l'amour. Un monde sans la Croix serait un monde sans espérance, un monde dans lequel la torture et la brutalité seraient sans contrôle, où la faiblesse serait exploitée et l'avidité aurait le dernier mot. L'inhumanité de l'homme pour l'homme se manifesterait de façon toujours plus horrible, et il n'y aurait aucune fin au cycle vicieux de la violence. Seule la Croix y met fin. Alors qu'aucun pouvoir terrestre ne peut nous sauver des conséquences de nos péchés, et qu'aucun pouvoir terrestre ne peut vaincre l'injustice à sa source, l'intervention salvatrice de notre Dieu d'amour a pourtant transformé la réalité du péché et de la mort en leur contraire. C'est ce que nous célébrons quand nous nous glorifions dans la Croix de notre Rédempteur".

  S'adressant plus particulièrement aux prêtres, religieux et catéchistes, le Saint-Père a alors dit: "Quand nous proclamons le Christ crucifié, c'est lui que nous annonçons au monde et non nous mêmes ou notre propre sagesse... Ne cessons jamais de nous émerveiller de la grâce extraordinaire qui nous a été faite. Ne cessons jamais de reconnaître notre indignité. Mais, en même temps efforçons-nous de devenir moins indignes de notre noble appel, de peur que par nos fautes et nos manquements nous n'affaiblissions la crédibilité de notre témoignage". J'ai conscience, a ajouté Benoît XVI, que beaucoup de prêtres et de religieux de la Terre Sainte "font actuellement l'expérience d'un appel particulier à conformer leurs vies au mystère de la Croix du Seigneur. Là où les chrétiens sont une minorité, là où ils souffrent l'épreuve en raison de tensions ethniques et religieuses, de nombreuses familles prennent la décision de partir, et il peut être tentant pour leurs pasteurs de faire de même. Néanmoins, dans des situations de cette nature, un prêtre, une communauté religieuse, une paroisse qui reste ferme et qui continue à rendre témoignage au Christ est un signe extraordinaire d'espérance, non seulement pour les chrétiens mais aussi pour tous ceux qui vivent dans la région. Leur seule présence est une expression éloquente de l'Evangile de la paix, de la détermination du Bon Pasteur de prendre soin de tout le troupeau, de l'engagement inébranlable de l'Eglise au dialogue, à la réconciliation et à la reconnaissance bienveillante de l'autre. En embrassant la Croix qui leur est tendue, les prêtres et les religieux du Proche et Moyen Orient peuvent vraiment faire rayonner l'espérance qui est au cœur du mystère que nous célébrons dans la liturgie de ce jour". Après cette messe, il a regagné la nonciature pour la soirée et la nuit.
PV-CHYPRE/                                                 VIS 20100606 (690)

SOLIDARITE AVEC LES CHRETIENS ORIENTAUX

CITE DU VATICAN, 6 JUI 2010 (VIS). Le Pape a célébré la messe ce matin au centre sportif Eleftherìa de Nicosie devant 6.000 fidèles, à l'occasion de la publication de l'Instrumentum Laboris de l'Assemblée spéciale pour le Proche Orient. Les patriarches et évêques des différentes communautés ecclésiales de cette région ont participé à la célébration. Mgr.Youssef Soueif, Archevêque maronite de Chypre s'est d'abord brièvement adressé au Saint-Père. A l'homélie, Benoît XVI a rappelé qu'aujourd'hui solennité du Corps et du Sang du Christ, et que "le nom donné en occident à cette fête liturgique est utilisé dans la tradition de l'Eglise pour désigner trois réalités distinctes: le corps physique de Jésus, né de la Vierge Marie, son corps eucharistique, le pain du ciel qui nous nourrit dans ce grand sacrement, et son corps ecclésial, l'Eglise. En réfléchissant sur ces différents aspects du Corpus Christi, nous pouvons parvenir à une compréhension plus profonde du mystère de communion qui lie ensemble tous ceux qui appartiennent à l'Eglise".

  "Chacun de nous, membre de l'Eglise, a besoin de sortir du monde clos de son individualité et d'accepter le compagnonnage des autres, qui partagent le pain avec nous... C'est pourquoi tous les jours, nous prions notre Père, pour notre pain quotidien. Abattre les barrières entre nous et nos voisins est le préalable pour entrer dans la vie divine à laquelle nous sommes appelés. Nous avons besoin d'être libérés de tout ce qui nous enferme et nous isole: crainte et défiance vis-à-vis des autres, avidité et égoïsme, mauvaise volonté pour prendre le risque de la vulnérabilité à laquelle nous nous exposons lorsque nous nous ouvrons à l'amour".  Le Pape a ensuite souligné que "dans la première communauté chrétienne, nourrie à la table du Seigneur, nous voyons les effets de l'action unifiante de l'Esprit Saint. C'est elle qui les rendait capables de mettre leurs biens en commun, l'amour pour les frères leur permettant de dépasser tout attachement matériel... Néanmoins, cet amour n'était nullement limité à leurs seuls compagnons dans la foi. Ils ne se considèrent jamais comme les bénéficiaires exclusifs, privilégiés des faveurs divines, mais plutôt comme des messagers, envoyés pour porter la bonne nouvelle du salut dans le Christ jusqu'aux extrémités de la terre. Et c'est ainsi que le message confié aux apôtres par le Seigneur ressuscité s'est répandu à travers le Moyen-Orient, et de là dans le monde entier... Nous sommes appelés à dépasser nos différences, à porter la paix et la réconciliation partout où il y a des conflits, pour offrir au monde un message d'espérance. Nous sommes appelés à tendre la main à ceux qui sont dans le besoin, en partageant généreusement nos biens terrestres avec ceux qui sont moins bien pourvus que nous. Et nous sommes appelés à proclamer sans cesse la mort et la résurrection du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne dans la gloire".

  A la fin de la messe, Mgr.Nikola Eterovic, Secrétaire général du Synode des évêques, a remercié le Saint-Père pour la convocation de la prochaine assemblée spéciale pour le Moyen-Orient qui aura lieu au Vatican en octobre prochain. Il a aussi invité Benoît XVI à remettre une copie de l'Instrumentum Laboris ou document de travail aux membres du Conseil spécial pour le Synode. Avant de réciter l'angélus, le Pape a rappelé que le Proche Orient "occupe une place particulière dans le cœur de tous les chrétiens, puisque c'est là que Dieu s'est fait connaître pour la première fois à nos pères dans la foi... Nous savons aussi que certains d'entre vous endurent de grandes épreuves dues à la situation actuelle de la région. L'Assemblée spéciale est une opportunité pour les chrétiens du reste du monde d'offrir un soutien spirituel et une solidarité à leurs frères et sœurs du Moyen-Orient". Les chrétiens de cette région "désirent vivre en paix et en harmonie avec leurs voisins juifs et musulmans. Souvent -leur a-t-il encore dit- vous agissez en artisans de paix dans le difficile processus de conciliation. Vous méritez la reconnaissance pour le rôle inestimable que vous remplissez. C'est mon sérieux espoir que tous vos droits soient de plus en plus respectés, y compris le droit à la liberté de culte et à la liberté religieuse, et que vous ne souffriez plus jamais de discrimination d'aucune sorte. Je prie afin que les travaux de ces assises spéciales puissent aider à centrer l'attention de la communauté internationale sur la situation des chrétiens proche orientaux qui souffrent pour leur foi, afin que des solutions justes et durables soient trouvées pour les conflits qui causent tant d'épreuves. Sur cette grave question, je réitère mon appel personnel en faveur d'un effort international, rapide et concerté, pour résoudre les tensions actuelles au Moyen-Orient, spécialement en Terre Sainte, avant que de tels conflits ne conduisent à de plus grandes tragédies. C'est avec ces pensées -a-t-il conclu-, que je vous présente maintenant le texte de l'Instrumentum Laboris de l'Assemblée spéciale du Synode des évêques sur le Moyen-Orient ". Après l'angélus, il a rappelé qu'aujourd'hui était célébrée à Varsovie la béatification de Jerzy Popiełuszko, prêtre et martyr. "J'adresse un salut cordial à l'Eglise de Pologne qui se réjouit aujourd'hui de l'élévation à la gloire des autels du Père Jerzy Popiełusko. Son ministère zélé et son martyre sont un signe éloquent de la victoire du bien sur le mal. Puissent son exemple et son intercession nourrir le zèle des prêtres et faire naître la foi dans l'amour". Benoît XVI a ensuite regagné la nonciature apostolique pour y déjeuner avec les membres de sa suite, les patriarches et les évêques du Conseil spécial du Synode ainsi que SB Chrysostomos II.
PV-CHYPRE/                                             VIS 20100606 (940)

INSTRUMENTUM LABORIS

CITE DU VATICAN, 6 JUI 2010 (VIS). Voici de larges extraits de l'Instrumentum Laboris du Synode spécial pour le Proche et Moyen Orient, qui se tiendra du 10 au 24 octobre. Dans l'avant-propos, le Secrétaire général du Synode des évêques, Mgr.Nikola Eterovic, souligne combien la situation de la région ressemble à celle vécue par la première communauté chrétienne en Terre Sainte, au milieu de difficultés et de persécutions. L'introduction rappelle ensuite que ces assises entendent d'abord "confirmer et renforcer les chrétiens dans leur identité, grâce à la Parole de Dieu et aux sacrements et, deuxièmement, de raviver la communion ecclésiale entre les Eglises sui juris, afin qu'elles puissent offrir un témoignage de vie chrétienne authentique, joyeuse et attirante".

   Le premier chapitre traite de l'Eglise catholique en Terre Sainte, "en rappelant que toutes les Eglises du monde prennent leur source dans l'Eglise de Jérusalem... Puis il rappelle que les Eglises orientales sont d'origine apostolique et que l'affaiblissement, voire la disparition, du christianisme là où il est né serait une grave perte pour l'Eglise universelle. Il y a donc une lourde responsabilité, celle de maintenir la foi chrétienne en ces terres saintes... Malgré leur petit nombre, les chrétiens appartiennent de plein droit au tissu social et à l'identité même des pays de la région. Leur disparition représenterait une perte pour le pluralisme du Proche et Moyen Orient. Les catholiques sont appelés à promouvoir le concept de laïcité positive de l'Etat pour alléger le caractère théocratique du gouvernement et permettre une plus grande égalité entre les citoyens de religions différentes, en facilitant ainsi la promotion d'une démocratie saine, positivement laïque, qui reconnaisse pleinement le rôle de la religion, dans la vie publique également, dans le respect total de la distinction entre les ordres religieux et temporels... Les chrétiens doivent être une minorité active, sans se replier sur eux mêmes sans tomber dans le piège du ghetto. L'Eglise encourage la formation de familles nombreuses et promeut l'éducation qui reste l'investissement majeur, soit les écoles et les universités catholiques qui accueillent des milliers de personnes de toutes les religions, tout comme les centres hospitaliers et les services sociaux. Toutefois, les Eglises et les écoles catholiques pourraient aider davantage les moins favorisés. C'est en effet surtout grâce à ses activités caritatives qui s'intéressent non seulement aux chrétiens mais aussi aux musulmans et aux juifs que l'actions des Eglises en faveur du bien commun est sensible. Il existe par ailleurs un rappel à la transparence dans la gestion de l'argent de l'Eglise, surtout de la part des prêtres et des évêques, pour distinguer ce qui est donné pour un usage personnel de ce qui appartient à l'Eglise. Le document souligne donc que les conflits régionaux rendent encore plus fragile la situation des chrétiens: L'occupation israélienne des Territoires palestiniens rend difficile la vie quotidienne pour la liberté de mouvement, l'économie et la vie sociale et religieuse: accès aux Lieux Saints, conditionné par des permis militaires accordés aux uns et refusés aux autres, pour raisons de sécurité. De plus, certains groupes fondamentalistes chrétiens justifient par l'Ecriture l'injustice politique imposée aux palestiniens, ce qui rend la position des chrétiens arabes encore plus délicate. Les chrétiens font partie des principales victimes de la guerre en Irak. Encore aujourd'hui, la politique mondiale n'en tient pas assez compte. Au Liban, les chrétiens sont divisés au plan politique et confessionnel. En Egypte, la montée de l'Islam politique d'une part et le désengagement, en partie forcé, des chrétiens par rapport à la société civile, rendent leur vie sujette à de sérieuses difficultés. Dans d'autres pays, l'autoritarisme, voire la dictature, poussent la population, y compris les chrétiens, à supporter en silence, pour sauver l'essentiel. En Turquie, le concept actuel de laïcité pose encore des problèmes à la pleine liberté religieuse du pays. Les chrétiens sont exhortés à ne pas abandonner leur engagement au sein de la société malgré les tentations de découragement. Le document note qu'en orient, liberté de religion veut dire habituellement liberté de culte. Il ne s'agit donc pas encore de liberté de conscience, c'est-à-dire de la liberté de croire ou de ne pas croire, de pratiquer une religion seul ou en public, sans aucune entrave, et donc de la liberté de changer de religion. La religion, en orient, est en général un choix social et même national, non un choix individuel. Changer de religion est perçu comme une trahison envers la société, la culture et la nation bâtie principalement sur une tradition religieuse. C'est pourquoi, la conversion à la foi chrétienne est vue comme étant le fruit d'un prosélytisme intéressé, non d'une conviction religieuse authentique. Pour le musulman, elle est souvent interdite par les lois de l'Etat. D'autre part, en ce qui concerne les chrétiens, dans certains cas, la conversion à l'Islam ne se fait pas par conviction religieuse mais pour des intérêts personnels. Parfois, elle peut se faire aussi sous la pression du prosélytisme musulman. Certaines réponses aux Lineamenta affirment leur refus ferme du prosélytisme chrétien, tout en signalant qu'il est ouvertement pratiqué par certaines communautés évangéliques. De fait, la question de l'annonce a besoin d'une réflexion plus en profondeur pour arriver à affirmer le droit de toute personne et sa complète liberté de conscience. L'extrémisme islamique, dans le même temps, continue à croître dans l'ensemble de la région, constituant ainsi une menace pour tous, chrétiens, juifs et musulmans. Dans ce contexte de conflictualité, de difficultés économiques et de limitations politiques et religieuses, les chrétiens continuent à émigrer : " dans le jeu des politiques internationales, l'existence des chrétiens est souvent ignorée et les chrétiens en sont la première victime : ceci constitue l'une des causes majeures de l'émigration".

  "Le deuxième chapitre est consacré à la communion ecclésiale... La communion au sein de l'Eglise catholique se manifeste par deux signes principaux, le Baptême et l'Eucharistie dans la communion avec l'Evêque de Rome, successeur de Pierre. Coryphée des apôtres, il est le principe et le fondement perpétuel et visible de l'unité de la foi et de communion . Pour promouvoir l'unité dans la diversité, il faut dépasser le confessionnalisme dans ce qu'il peut avoir d'étroit ou d'exagéré, encourager l'esprit de coopération entre les différentes communautés, coordonner l'activité pastorale, et stimuler l'émulation spirituelle et non la rivalité. L'Instrumentum Laboris indique par ailleurs que la communion, dans la même Eglise ou Patriarcat entre les divers membres se fait sur le modèle de la communion avec l'Eglise universelle et le successeur de Pierre. Au niveau de l'Eglise Patriarcale, la communion s'exprime par le Synode qui réunit les évêques de toute une communauté autour du Patriarche, Père et Chef de son Eglise... Les chrétiens sont invités à se sentir membres de l'Eglise catholique régionale, et pas seulement membres d'une Eglise particulière".

  "Le troisième chapitre prend en considération le thème du témoignage chrétien. Il rappelle tout d'abord l'importance de la catéchèse pour connaître et transmettre la foi en éliminant le fossé entre la vérité de la foi et la vie concrète... La priorité de l'œcuménisme est rappelée, avec le dépassement des préjudices et des défiances par le biais du dialogue et de la collaboration... Est condamné formellement le prosélytisme qui emploie des moyens en opposition avec l'Evangile. Sont ensuite passés en revue les rapports avec le judaïsme qui trouvent dans le Concile Vatican II un point de référence fondamental. Le dialogue avec les juifs est défini comme essentiel bien que difficile en tant que ressentant du conflit israélo-palestinien. L'Eglise souhaite que les deux peuples puissent vivre en paix chacun dans sa patrie, avec des frontières sures et internationalement reconnues. Est rappelée la ferme condamnation de l'antisémitisme, en soulignant que les attitudes négatives actuelles entre les peuples arabes et le peuple juif semblent être plutôt de caractère politique et donc étrangères à tout discours ecclésial. Les chrétiens sont appelés à apporter à toute cette situation un esprit de réconciliation basée sur la justice et l'équité pour les deux parties. Par ailleurs, les Eglises orientales invitent à continuer de distinguer la réalité religieuse et la réalité politique. Les relations de l'Eglise catholique avec les musulmans ont aussi leur fondement dans le Concile Vatican II... Les relations entre chrétiens et musulmans sont parfois ou souvent difficiles, surtout du fait que les musulmans ne distinguent pas religion et politique, ce qui met les chrétiens dans la situation délicate de non citoyens, alors qu'ils sont les citoyens de ces pays bien avant l'arrivée de l'Islam. La clef du succès de la coexistence entre chrétiens et musulmans dépend de la reconnaissance de la liberté religieuse et des droits de l'homme. Les chrétiens sont appelés à ne pas s'isoler dans des ghettos, attitude défensive et de repli sur soi typique des minorités... Dans une situation régionale conflictuelle, les chrétiens sont exhortés à promouvoir la pédagogie de la paix. Il s'agit d'une voie réaliste, même si elle risque d'être repoussée par la plupart. Elle a aussi davantage de chances d'être accueillie dans la région du fait que la violence, celle des forts comme celle des faibles, n'a porté qu'à l'échec et à une impasse générale. Il s'agit d'une situation que le terrorisme mondial le plus radical exploite. La contribution des chrétiens, qui exige beaucoup de courage, est indispensable même si trop souvent les pays proche et moyen orientaux identifient l'occident avec le christianisme, créant ainsi un grand dommage aux Eglises chrétiennes. Le document analyse également le fort impact de la modernité qui, au croyant musulman, présente un visage athée et immoral. Il la vit comme une invasion culturelle menaçante, une source de troubles pour son système de valeurs. Du reste, la modernité est aussi la lutte pour la justice et l'égalité, pour la défense des droits... Le chrétien peut apporter une contribution spéciale dans le cadre de la justice et de la paix. Il a le devoir de dénoncer courageusement la violence, d'où qu'elle vienne, et de suggérer une solution qui ne passe que par le dialogue, la réconciliation et le pardon. Toutefois, les chrétiens doivent exiger avec des moyens pacifiques que leurs droits aussi soient reconnus par les autorités civiles. Le document affronte ensuite le thème de l'évangélisation dans une société musulmane qui peut avoir lieu seulement au travers du témoignage mais on demande qu'elle soit garantie aussi par d'opportunes interventions externes. Dans tous les cas, l'activité caritative des communautés catholiques envers les plus pauvres et les exclus, sans discrimination, représente la façon la plus évidente de diffuser l'enseignement chrétien".

  La Conclusion du document fait état du "souci du aux difficultés du moment, mais aussi de l'espérance fondée sur la foi chrétienne... Depuis des décennies, la non résolution du conflit israélo-palestinien, le non respect du droit international, l'égoïsme des grandes puissances et le non respect des droits humains ont déstabilisé l'équilibre de la région et imposé aux populations une violence qui risque de les plonger dans le désespoir. La conséquence en est l'émigration des populations, notamment des chrétiens. Face à ce défi et soutenu par la communauté chrétienne universelle, le chrétien du Proche et Moyen Orient est appelé à assumer sa vocation au service de la société... Aux chrétiens de la Terre Sainte, il faut redire: Ne crains pas, petit troupeau. Tu as une mission. De toi dépend la croissance de ton pays et la vitalité de ton Eglise, qui n'adviendront qu'avec la paix, la justice et l'égalité de tous les citoyens!".
SE/                                                                   VIS 20100606 (1880)
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