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lundi 9 janvier 2012

VŒUX AU CORPS DIPLOMATIQUE


CITE DU VATICAN, 9 JAN 2012 (VIS). Ce matin, dans la Salle Royale du Palais apostolique, Benoît XVI a prononcé son traditionnel discours aux membres du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. D'abord salué par le Doyen, M.Alejandro Emilio Valladares Lanza, Ambassadeur du Honduras, il a ensuite reçu les vœux de tous les ambassadeurs à travers le Vice-doyen, M.Jean-Claude Michael, Ambassadeur de la Principauté de Monaco.

  Le Saint-Siège entretient actuellement des relations diplomatiques pleines avec 179 pays, auxquels il faut ajouter l'Union européenne et l'Ordre militaire souverain de Malte ainsi qu'une mission à caractère spécial: le Bureau de l'Organisation pour la libération de la Palestine. En ce qui concerne les organisations internationales, le Saint-Siège est présent à l'ONU en qualité d'Etat observateur et est, de plus, membre de 7 organisations ou agences onusiennes, observateur dans 8 autres et membre ou observateur dans 5 organisations régionales.

  Voici de larges extraits du discours de Benoît XVI:

"A travers vous, mes souhaits s’étendent à toutes les nations que vous représentez, avec lesquelles le Saint-Siège maintient des relations diplomatiques. C’est une joie pour nous que la Malaisie ait rejoint cette communauté... Les accords qui ont été passés en 2011 avec l’Azerbaïdjan, le Monténégro et le Mozambique sont des signes de coopération entre l’Eglise catholique et les Etats... De même, le Saint-Siège désire tisser un dialogue fructueux avec les organisations internationales et régionales et, dans cette perspective, je relève avec satisfaction que les pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (A.S.E.A.N.) ont accueilli la nomination d’un nonce apostolique accrédité près de cette organisation. Je ne peux omettre de mentionner que, au mois de décembre dernier, le Saint-Siège a renforcé sa longue collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations, en en devenant membre à part entière".

  "Je désire enfin saluer le Sud-Soudan qui, en juillet dernier, s’est constitué en tant qu’Etat souverain. Je me félicite que ce pas ait été accompli pacifiquement. Hélas, tensions et affrontements se sont succédé  ces derniers mois et je souhaite que tous unissent leurs efforts afin que, pour les populations du Soudan et du Sud Soudan, s’ouvre enfin une période de paix, de liberté et de développement".

  "La rencontre d’aujourd’hui se déroule traditionnellement à la fin des festivités de Noël, où l’Eglise célèbre la venue du Sauveur. Il vient dans l’obscurité de la nuit, et pourtant sa présence est immédiatement source de lumière et de joie... Vraiment le monde est obscur, là où l’homme ne reconnaît plus son lien avec le Créateur et, ainsi, met également en danger ses relations avec les autres créatures et avec la création elle-même. Le moment actuel est malheureusement marqué par un profond malaise et les diverses crises: économiques, politiques et sociales, en sont une expression dramatique".

  "A ce sujet, je ne peux pas ne pas mentionner, avant tout, les développements graves et préoccupants de la crise économique et financière mondiale. Celle-ci n’a pas frappé seulement les familles et les entreprises des pays économiquement plus avancés, où elle a trouvé son origine, créant une situation dans laquelle beaucoup, surtout parmi les jeunes, se sont sentis désorientés et frustrés dans leurs aspirations d’un avenir serein, mais elle a aussi profondément marqué la vie des pays en voie de développement. Nous ne devons pas nous décourager mais retracer résolument notre chemin, avec de nouvelles  formes d’engagement. La crise peut et doit être un aiguillon pour réfléchir sur l’existence humaine et sur l’importance de sa dimension éthique, avant même de le faire sur les mécanismes qui gouvernent la vie économique: non seulement pour chercher à endiguer les pertes individuelles ou celles des économies nationales, mais pour nous donner de nouvelles règles qui assurent à tous la possibilité de vivre dignement et de développer leurs  capacités au bénéfice de la communauté dans son ensemble".

  "Les effets de l’actuel moment d’incertitude touchent particulièrement les jeunes. De leur malaise sont nés les ferments qui, les mois derniers, ont investi, parfois durement, diverses régions. Je me réfère tout d’abord à l’Afrique du Nord et au Moyen-Orient, où les jeunes, qui souffrent entre autres de la pauvreté et du chômage et craignent l’absence de perspectives assurées, ont lancé ce qui est devenu un vaste mouvement de revendication de  réformes et de participation plus active à la vie politique et sociale... L’optimisme initial a cependant cédé le pas à la reconnaissance des difficultés de ce moment de transition et de changement... Le respect de la personne doit être au centre des institutions et des lois, il doit conduire à la fin de toute violence et prévenir le risque que l’attention due aux demandes des citoyens et la nécessaire solidarité sociale se transforment en simples instruments pour garder ou conquérir le pouvoir. J’invite la communauté internationale à dialoguer avec les acteurs des processus en cours, dans le respect des peuples et en étant consciente que la construction de sociétés stables et réconciliées, opposées à toute discrimination injuste, en particulier d’ordre  religieux, constitue un horizon plus vaste et plus lointain que celui des échéances électorales".

  "J’éprouve une grande préoccupation pour les populations des pays dans lesquels se poursuivent tensions et violences, en particulier la Syrie, où je souhaite une rapide fin des effusions de sang et le commencement d’un dialogue fructueux entre les acteurs politiques, favorisé par la présence d’observateurs indépendants. En Terre Sainte, où les tensions entre Palestiniens et Israéliens ont des répercussions sur les équilibres de tout le Moyen-Orient, il faut que les responsables de ces deux peuples adoptent des décisions courageuses et clairvoyantes en faveur de la paix. J’ai appris avec plaisir que, suite à une initiative du Royaume de Jordanie, le dialogue a repris ; je souhaite qu’il se poursuive afin que l’on parvienne à une paix durable, qui garantisse le droit des deux peuples à vivre en sécurité dans des Etats souverains et à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues... Je suis aussi avec grande attention les développements en Irak, déplorant les attentats qui ont causé encore récemment la perte de nombreuses vies humaines, et j’encourage ses autorités à poursuivre avec fermeté sur le chemin d’une pleine réconciliation nationale".

  "L’éducation est un thème crucial pour toutes les générations, puisque d’elle dépend aussi bien le sain développement de chaque personne que l’avenir de toute la société... Outre un objectif clair, comme est celui de conduire les jeunes à une connaissance pleine de la réalité et donc de la vérité, l’éducation a besoin de lieux. Parmi ceux-ci figure en premier la famille, fondée sur le mariage d’un homme avec une femme. Il ne s’agit pas d’une simple convention sociale, mais bien de la cellule fondamentale de toute société. Par conséquent, les politiques qui portent atteinte à la famille menacent la dignité humaine et l’avenir même de l’humanité... Il faut des politiques qui valorisent et favorisent la cohésion sociale et le dialogue. C’est dans la famille que l’on s’ouvre au monde et à la vie... Dans ce contexte de l’ouverture à la vie, j’accueille donc avec satisfaction la récente sentence de la Cour de Justice de l’Union européenne, qui interdit de breveter les processus relatifs aux cellules staminales embryonnaires humaines, tout comme la résolution de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, qui condamne la sélection prénatale en fonction du sexe. Plus généralement, en regardant surtout le monde occidental, je suis convaincu que les mesures législatives qui non seulement permettent mais parfois même favorisent l’avortement, pour des motifs de convenance ou des raisons médicales discutables, s’opposent à l’éducation des jeunes et par conséquent à l’avenir de l’humanité".

  "Les institutions éducatives remplissent  un rôle tout autant essentiel pour le développement de la personne... Il faut mettre en œuvre des politiques de formation afin que l’éducation scolaire soit accessible à tous et qu’en plus de promouvoir le développement cognitif de la personne, elle prenne soin de la croissance harmonieuse de la personnalité, y compris son ouverture au transcendant. L’Eglise catholique a toujours été particulièrement active dans le domaine des institutions scolaires et académiques, remplissant une œuvre appréciée à côté de celle des institutions étatiques. Je souhaite donc que cette contribution soit reconnue et valorisée aussi par les législations nationales".

  "Dans cette perspective on comprend bien qu’une œuvre éducative efficace requiert également le respect de la liberté religieuse. Celle-ci est caractérisée par une dimension individuelle, ainsi que par une dimension collective et une dimension institutionnelle. Il s’agit du premier des droits de l’homme, parce qu’elle exprime la réalité la plus fondamentale de la personne. Trop souvent, pour des motifs divers, ce droit est encore limité ou bafoué. Je ne puis évoquer ce sujet sans commencer par saluer la mémoire du ministre pakistanais Shahbaz Bhatti, dont l’infatigable combat pour les droits des minorités s’est achevé par une mort tragique".

  "Il ne s’agit pas, malheureusement, d’un cas unique. Dans de nombreux pays les chrétiens sont privés des droits fondamentaux et mis en marge de la vie publique ; dans d’autres ils souffrent des attaques violentes contre leurs églises et leurs habitations... Dans d’autres parties du monde,  on trouve des politiques orientées à marginaliser le rôle de la religion dans la vie sociale, comme si elle était cause d’intolérance, plutôt que contribution appréciable dans l’éducation au respect de la dignité humaine, à la justice et à la paix. Le terrorisme motivé religieusement a fauché l’an passé également de nombreuses victimes, surtout en Asie et en Afrique... La religion ne peut être utilisée comme prétexte pour mettre de côté les règles de la justice et du droit en faveur du « bien » qu’elle poursuit".

  "Je voudrais mentionner aussi des signes encourageants dans le domaine de la liberté religieuse. Je me réfère à la modification législative grâce à laquelle la personnalité juridique publique des minorités religieuses a été reconnue en Géorgie; je pense aussi à la sentence de la Cour européenne des droits de l’homme en faveur de la présence du crucifix dans les salles de classes italiennes... Je souhaite que l’Italie continue à promouvoir une relation équilibrée entre l’Eglise et l’Etat, constituant ainsi un exemple, auquel les autres nations puissent se référer avec respect et intérêt".

  " Sur le continent africain,...il est essentiel que la collaboration entre les communautés chrétiennes et les gouvernements aide à parcourir un chemin de justice, de paix et de réconciliation, où les membres de toutes les ethnies et de toutes les religions soient respectés. Il est douloureux de constater que, dans divers pays de ce continent, ce but est encore lointain. Je pense en particulier à la recrudescence des violences qui touche le Nigeria,...aux séquelles de la guerre civile en Côte d’Ivoire, à l’instabilité persistante dans la région des Grands Lacs et à l’urgence humanitaire dans les pays de la Corne de l’Afrique. Je demande, une fois encore, à la communauté internationale d’aider avec sollicitude à trouver une solution à la crise qui perdure depuis des années en Somalie".

  "Enfin, je tiens à souligner qu’une éducation correctement comprise ne peut que favoriser le respect de la création. On ne peut oublier les graves calamités naturelles qui, au cours de 2011, ont touché diverses régions du Sud-est asiatique et les désastres écologiques comme celui de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. La sauvegarde de l’environnement, la synergie entre la lutte contre la pauvreté et celle contre les changements climatiques constituent des domaines importants pour la promotion du développement humain intégral. Par conséquent je souhaite que, suite à la XVIIème session de la Conférence des Etats parties à la Convention de l’ONU sur les changements climatiques, qui s’est conclue récemment à Durban, la Communauté internationale se prépare à la Conférence de l’ONU sur le développement durable (« Rio+20 ») comme une authentique « famille des nations » et, donc, avec un grand sens de la solidarité et de la responsabilité envers les générations présentes et celles du futur".

  "Animé par la certitude de la foi, le Saint-Siège continue à donner sa propre contribution à la communauté internationale, selon cette double intention que le Concile Vatican II – dont le cinquantième anniversaire a lieu cette année – a clairement définie: proclamer la grandeur suprême de la vocation de l’homme et la présence en lui d’un germe divin, et offrir à l’humanité une coopération sincère, qui instaure la fraternité universelle qui correspond à cette vocation".
CD/                                    VIS 20120109 (2.090)

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