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lundi 7 janvier 2013

VOEUX DE BENOIT XVI AU CORPS DIPLOMATIQUE

Cité du Vatican, 7 janvier 2013 (VIS). Benoît XVI a reçu ce matin pour le traditionnel échange des voeux le corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège (représenté auprès de 179 états, plus l'ONU et ses agences, l'Union Européenne, l'Ordre de Malte, l'OLP, 8 organisations internationales et 5 régionales). Après le salut exprimé au nom de toutes les délégations par le Doyen des ambassadeurs M.Alejandro Valladares Lanza (Honduras), et par le Vice-Doyen M.Jean-Claude Michel (Monaco), le Saint-Père a prononcé le discours dont voici de larges extraits:

"C’est avant tout aux autorités civiles et politiques qu’incombe la grave responsabilité d’œuvrer pour la paix. Elles sont les premières à être appelées à résoudre les nombreux conflits qui continuent d’ensanglanter l’humanité, à commencer par cette région privilégiée dans le dessein de Dieu qu’est le Moyen Orient. Je pense d’abord à la Syrie, déchirée par des massacres incessants et théâtre d’effroyables souffrances pour la population civile. Je renouvelle mon appel afin que les armes soient déposées et que prévale le plus tôt possible un dialogue constructif pour mettre fin à un conflit qui ne connaîtra pas de vainqueurs, mais seulement des vaincus, s’il perdure, ne laissant derrière lui qu’un champ de ruines. Permettez-moi de vous demander de continuer à sensibiliser vos gouvernements, afin que soient fournies de façon urgente les aides indispensables pour affronter la grave situation humanitaire. Je regarde ensuite avec une vive attention vers la Terre Sainte. Suite à la reconnaissance de la Palestine comme état Observateur non Membre des Nations-Unies, je renouvelle le souhait que, avec le soutien de la communauté internationale, israéliens et palestiniens s’engagent pour une cohabitation pacifique dans le cadre de deux états souverains, où le respect de la justice et des aspirations légitimes des deux peuples sera préservé et garanti. Jérusalem, deviens ce que ton nom signifie. Cité de la paix et non de la division, prophétie du Royaume de Dieu et non message d’instabilité et d’opposition!".

"Tournant ensuite ma pensée vers la chère population irakienne, je souhaite qu’elle parcoure le chemin de la réconciliation, pour arriver à la stabilité désirée. Au Liban, où...j’ai rencontré ses diverses réalités constitutives, que la pluralité des traditions religieuses soit cultivée par tous comme une vraie richesse pour le pays, comme aussi pour toute la région, et que les chrétiens offrent un témoignage efficace pour la construction d’un avenir de paix avec tous les hommes de bonne volonté. En Afrique du Nord aussi, la collaboration de toutes les composantes de la société est prioritaire et, à chacune d’elles doit être garantie la pleine citoyenneté, la liberté de professer publiquement sa religion et la possibilité de contribuer au bien commun. J’assure tous les égyptiens de ma proximité et de ma prière, en cette période où se mettent en place de nouvelles institutions". Ensuite, en "Afrique subsaharienne, j’encourage les efforts pour construire la paix, surtout là où demeurent ouvertes les plaies des guerres et là où pèsent de graves conséquences humanitaires. Je pense particulièrement à la Corne de l’Afrique, comme aussi à l’est de la République démocratique du Congo, où les violences se sont ravivées, obligeant de nombreuses personnes à abandonner leurs maisons, leurs familles et leur cadre de vie. En même temps, je ne peux passer sous silence d’autres menaces qui se profilent à l’horizon. A intervalles réguliers, le Nigeria est le théâtre d’attentats terroristes qui font des victimes, surtout parmi les fidèles chrétiens réunis en prière, comme si la haine voulait transformer des temples de prière et de paix en autant de centres de peur et de division. J’ai ressenti une grande tristesse en apprenant que, même dans les jours où nous célébrions Noël, des chrétiens ont été tués d’une façon barbare. Le Mali est aussi déchiré par la violence et il est marqué par une profonde crise institutionnelle et sociale, qui doit susciter une attention efficace de la part de la communauté internationale. En République Centrafricaine, je souhaite que les pourparlers annoncés pour les jours qui viennent ramènent la stabilité et épargnent à la population de revivre les affres de la guerre civile".

"La construction de la paix passe toujours de nouveau par la protection de l’homme et de ses droits fondamentaux. Cette tâche, même si elle est menée avec des modalités et une intensité diverses, interpelle tous les pays et doit constamment être inspirée par la dignité transcendante de la personne humaine et par les principes inscrits dans sa nature. Parmi ceux-ci figure au premier plan le respect de la vie humaine, dans toutes ses phases. A cet égard, je me suis réjoui qu’une Résolution de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, en janvier de l’année dernière, ait demandé la prohibition de l’euthanasie, comprise comme un meurtre volontaire, par acte ou par omission, d’un être humain en état de dépendance. En même temps, je constate avec tristesse que, en divers pays, même de tradition chrétienne, on a œuvré pour introduire ou pour amplifier des législations qui dépénalisent ou libéralisent l’avortement. L’avortement direct, c’est à dire voulu comme une fin ou comme un moyen, est gravement contraire à la loi morale. Par cette affirmation, l’Église catholique ne manque pas de compréhension et de bienveillance, y compris envers la mère. Il s’agit, plutôt, de veiller afin que la loi n’en arrive pas à altérer injustement l’équilibre entre le droit à la vie de la mère et celui de l’enfant à naître, qui appartient à l’un et à l’autre de façon égale. Dans ce domaine, est également source de préoccupation le récent arrêt de la Cour inter-américaine des droits de l’homme, relatif à la fécondation in vitro, qui redéfinit arbitrairement le moment de la conception et fragilise la défense de la vie prénatale".

"L’Union Européenne a aussi besoin de représentants clairvoyants et qualifiés, pour faire les choix difficiles qui sont nécessaires pour redresser son économie et poser des bases solides pour son développement. Seuls, certains pays iront peut-être plus vite, mais, ensemble, tous iront certainement plus loin! Si l’indice différentiel entre les taux financiers constitue une préoccupation, les différences croissantes entre un petit nombre, toujours plus riche, et un grand nombre, irrémédiablement plus pauvre, devraient provoquer le désarroi. Il s’agit, en un mot, de ne pas se résigner à la dépréciation du bien-être social, alors qu’on combat celui de la finance. Investir dans l’éducation dans les pays en voie de développement de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique Latine, signifie les aider à vaincre la pauvreté et les maladies, comme aussi à réaliser des systèmes de droit équitables et respectueux de la dignité humaine. Il est certain que, pour mettre en oeuvre la justice, les bons modèles économiques ne suffisent pas, même s’ils sont nécessaires. La justice se réalise seulement s’il y a des personnes justes. Construire la paix signifie par conséquent éduquer les individus à combattre la corruption, la criminalité, la production et le trafic de la drogue, ainsi qu’à se garder des divisions et des tensions, qui risquent d’épuiser la société, en en entravant le développement et la cohabitation pacifique".

"En poursuivant notre entretien d’aujourd’hui, je voudrais ajouter que la paix sociale est aussi mise en péril par certaines atteintes à la liberté religieuse. ll s’agit parfois de marginalisation de la religion dans la vie sociale. Dans d’autres cas, d’intolérance ou même de violence envers des personnes, des symboles identitaires et des institutions religieuses. Il arrive aussi que des croyants et particulièrement des chrétiens soient empêchés de contribuer au bien commun par leurs institutions éducatives et d’assistance. Pour sauvegarder effectivement l’exercice de la liberté religieuse, il est ensuite essentiel de respecter le droit à l’objection de conscience. Cette frontière de la liberté touche à des principes de grande importance, de caractère éthique et religieux, enracinés dans la dignité même de la personne humaine. Ils sont comme les murs porteurs de toute société qui se veut vraiment libre et démocratique. Par conséquent, interdire l’objection de conscience individuelle et institutionnelle, au nom de la liberté et du pluralisme, ouvrirait paradoxalement au contraire les portes à l’intolérance et au nivellement forcé. En outre, dans un monde aux limites toujours plus ouvertes, construire la paix par le dialogue n’est pas un choix, mais une nécessité. Dans cette perspective, la déclaration conjointe entre le Président de la Conférence épiscopale polonaise et le Patriarche de Moscou, signée au mois d’août dernier, est un signe fort donné par les croyants pour favoriser les relations entre le Peuple russe et le Peuple polonais. Je désire également mentionner l’accord de paix conclu récemment aux Philippines et souligner le rôle du dialogue entre les religions pour une cohabitation pacifique dans la région de Mindanao".

Evoquant pour conclure l’encyclique Pacem in Terris de Jean XXIII, le Saint-Père a rappelé que la paix reste un mot vide de sens si elle n’est pas vivifiée et intégrée par la charité. "Celle-ci est au cœur de l’action diplomatique du Saint-Siège et, avant tout, de la sollicitude du Successeur de Pierre et de toute l’Eglise catholique. La charité ne se substitue pas à la justice niée, mais d’autre part, la justice ne supplée pas la charité refusée. L’Eglise pratique quotidiennement la charité dans ses œuvres d’assistance, dont les hôpitaux et les dispensaires, et ses œuvres éducatives, dont les orphelinats, les écoles, les collèges, les universités, ainsi qu’à travers l’assistance fournie aux populations en difficulté, particulièrement durant et après les conflits. Au nom de la charité, l’Eglise veut aussi être proche de tous ceux qui souffrent à cause des catastrophes naturelles. Je pense aux victimes des inondations dans le sud-est de l’Asie et de l’ouragan qui s’est abattu sur la côte orientale des Etats-Unis d’Amérique. Je pense aussi à ceux qui ont subi le fort tremblement de terre, qui a dévasté certaines régions de l’Italie septentrionale. Comme vous le savez, j’ai voulu me rendre sur ces lieux, où j’ai pu constater l’ardent désir avec lequel on veut reconstruire ce qui a été démoli. Je souhaite que, en ce moment de son histoire, cet esprit de ténacité et d’engagement partagé anime toute la bien-aimée nation italienne. En concluant notre rencontre, je voudrais rappeler qu’au terme du Concile Vatican II...Paul VI, adressa quelques messages qui sont toujours d’actualité, dont l’un était destiné à tous les gouvernants. Il les exhorta en ces termes: C’est à vous qu’il revient d’être sur terre les promoteurs de l’ordre et de la paix entre les hommes. Mais, ne l’oubliez pas, c’est Dieu qui est le grand artisan de l’ordre et de la paix sur la terre".

HOMMAGE A L’EGLISE MARTYRE DU CAMBODGE

Cité du Vatican, 7 janvier 2013 (VIS). A l’occasion du Congrès national de l’Eglise au Cambodge, le Saint-Père a adressé un message vidéo dans lequel il évoque "la foi, le courage et la persévérance" des pasteurs et des chrétiens sous le régime des kmers rouges. Beaucoup d'entre eux furent assassinés. Ce congrès s'est déroulé à Phnom Penh du 5 au 7 janvier, sur le thème du Concile Vatican II et l’Eglise. Voici le texte complet du message de Benoît XVI:

"C’est une grande joie pour moi de vous rejoindre par la prière et par le cœur, et de pouvoir vous adresser mon salut chaleureux alors que vous êtes rassemblés autour de vos pasteurs pour célébrer le cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II et le vingtième anniversaire du Catéchisme de l’Eglise catholique. Je souhaite que la traduction en langue cambodgienne des documents conciliaires et de ce Catéchisme, que vous recevez en cette occasion, vous permette de mieux connaître l’enseignement de l’Eglise et de grandir dans la foi.

En cette Année de la foi, je vous invite à fixer votre regard sur la personne de Jésus-Christ, qui est à l’origine et au terme de notre foi, et à réaffirmer qu’il est Bonne Nouvelle pour le monde d’aujourd’hui. C’est en lui que les exemples de foi qui ont marqué notre histoire, trouvent leur pleine lumière. Aussi, me souvenant de la période de troubles qui a précipité votre pays dans les ténèbres, je voudrais souligner combien la foi, le courage et la persévérance de vos pasteurs et de tant de vos frères et sœurs chrétiens, dont beaucoup ont trouvé la mort, est un noble témoignage rendu à la vérité de l’Evangile. Et ce témoignage est devenu une force spirituelle inestimable pour reconstruire la communauté ecclésiale dans votre pays. Aujourd’hui, les nombreux catéchumènes et les baptêmes d’adultes manifestent votre dynamisme et sont un signe heureux de la présence agissante de Dieu en vous.

Chers frères et sœurs, à la suite de l’apôtre Paul, je vous exhorte à garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. Soyez sûrs de la prière de vos frères et sœurs dont le sang a coulé dans les rizières! Soyez un ferment dans la pâte de votre société, en témoignant de la charité du Christ envers tous, en construisant des liens de fraternité avec les membres des autres traditions religieuses, et en marchant sur les chemins de la justice et de la miséricorde. Chers jeunes, mes amis, qui avez été baptisés ces dernières années, n’oubliez pas que l’Eglise est votre famille. Elle compte sur vous pour témoigner de la Vie et de l’Amour que vous avez découverts en Jésus. Je prie pour vous et je vous invite à être des disciples généreux du Christ.

Et vous séminaristes et prêtres cambodgiens, vous êtes le signe des germes de l’Eglise qui se construit. Votre vie offerte et votre prière sont source d’espérance, qu’elles soient aussi une invitation pour d’autres jeunes à donner leur vie comme prêtres selon le cœur de Dieu. Missionnaires, religieux, religieuses, laïcs consacrés venus des cinq continents, soyez le beau signe de la communion ecclésiale autour de vos pasteurs afin que votre fraternité, dans la diversité de vos charismes, conduise nombre de ceux que vous servez et aimez avec zèle à rencontrer Jésus Christ.

Et vous tous qui cherchez Dieu, persévérez et soyez sûrs que le Christ vous aime et vous offre sa paix! Frères et sœurs bien-aimés, pasteurs et fidèles du Cambodge, que la Vierge Marie, Notre-Dame du Mékong, dans son humilité et sa fidélité à la volonté du Seigneur, vous illumine tout au long de cette Année de la foi. Soyez sûr que je vous porte dans ma prière, et de grand cœur je vous adresse à tous une affectueuse bénédiction apostolique!".

LES ROIS MAGES, DES CHERCHEURS DE DIEU

Cité du Vatican, 6 janvier 2013 (VIS). Pour l’Epiphanie, Benoît XVI a célébré la messe en la Basilique vaticane et a consacré quatre nouveaux évêques: Mgr.Angelo Vincenzo Zani, nommé Secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique, Mgr.Fortunato Nwachukwu, nommé Nonce apostolique au Nicaragua, Mgr.Georg Gänswein, nommé Préfet de la Maison Pontificale, et Mgr.Nicolas Henry Marie Denis Thevenin, nommé Nonce apostolique au Guatemala. Ceux-ci ont concélébré avec Benoît XVI ainsi que le Cardinal Tarcisio Bertone, SDB, et le Cardinal Zenon Grocholewski. L’ordination a eu lieu après la proclamation de l’Evangile et l’annonce du jour de Pâques qui sera célébré cette année le 31 mars. Dans son homélie, le Saint-Père a évoqué les rois mages disant qu’ils étaient des "chercheurs de Dieu", pour qui "la quête de la vérité était plus importante que la dérision du monde". De même, a dit le Pape, l’évêque "doit être valeureux", et "tenir tête aux critères des opinions dominantes". Voici l’homélie dans son intégralité:

"Pour l’Eglise croyante et priante, les mages d’Orient qui, sous la conduite de l’étoile, ont trouvé la route vers la crèche de Bethléem sont seulement le début d’une grande procession qui s’avance dans l’histoire. Ainsi, la liturgie lit l’évangile qui parle du cheminement des mages avec les splendides visions prophétiques...qui illustrent par des images audacieuses le pèlerinage des peuples vers Jérusalem. Comme les bergers qui, en tant que premiers hôtes auprès de l’Enfant nouveau-né couché dans la mangeoire, personnifient les pauvres d’Israël et, en général, les âmes humbles qui vivent intérieurement en étant très proches de Jésus, ainsi les hommes provenant de l’Orient personnifient le monde des peuples, l’Eglise des gentils, les hommes qui à travers tous les siècles se mettent en marche vers l’Enfant de Bethléem, honorent en lui le Fils de Dieu et se prosternent devant lui. L’Eglise appelle cette fête Epiphanie, la manifestation du divin. Si nous regardons le fait que, dès le début, les hommes de toute provenance, de tous les continents, de toutes les diverses cultures et de tous les divers modes de pensée et de vie ont été et sont en marche vers le Christ, nous pouvons vraiment dire que ce pèlerinage et cette rencontre avec Dieu dans la figure de l’Enfant est une Epiphanie de la bonté de Dieu et de son amour pour les hommes."

Selon une tradition commencée par Jean-Paul II, "nous célébrons aussi la fête de l’Epiphanie comme le jour de l’ordination épiscopale pour quatre prêtres qui, en des fonctions diverses, collaboreront désormais au ministère du Pape pour l’unité de l’unique Eglise de Jésus Christ dans la pluralité des Eglises particulières. Le lien entre cette ordination épiscopale et le thème du pèlerinage des peuples vers Jésus Christ est évident. En ce pèlerinage, l’évêque a la mission non seulement de marcher avec les autres, mais de précéder et d’indiquer la route. Dans cette liturgie, je voudrais toutefois réfléchir encore avec vous sur une question plus concrète. A partir de l’histoire racontée par Matthieu, nous pouvons certainement nous faire une certaine idée du type d’hommes qu’ont dû être ceux qui, en suivant le signe de l’étoile, se sont mis en route pour aller trouver ce Roi qui aurait fondé un nouveau type de royauté, non seulement pour Israël, mais aussi pour l’humanité entière. Quel genre d’hommes ceux-ci étaient-ils donc? Et, à partir d’eux, demandons-nous aussi si, malgré la différence d’époque et de missions, on peut percevoir quelque chose de ce qu’est l’évêque et sur la façon dont il doit accomplir sa mission."

"Les hommes qui partirent alors vers l’inconnu étaient, en tout cas, des hommes au cœur inquiet. Des hommes poussés par la recherche inquiète de Dieu et du salut du monde. Des hommes en attente qui ne se contentaient pas de leur revenu assuré et de leur position sociale peut-être reconnue. Ils étaient à la recherche de la réalité la plus grande. Ils étaient peut-être des hommes instruits qui avaient une grande connaissance des astres et qui probablement disposaient aussi d’une formation philosophique. Mais, ils ne voulaient pas seulement savoir beaucoup de choses. Ils voulaient savoir surtout l’essentiel. Ils voulaient savoir comment on peut réussir à être une personne humaine. Et c’est pourquoi, ils voulaient savoir si Dieu existe, où et comment il est, s’il prenait soin de nous et comment nous pouvons le rencontrer. Ils voulaient non seulement savoir, ils voulaient reconnaître la vérité sur nous, sur Dieu et sur le monde. Leur pèlerinage extérieur était une expression de leur cheminement intérieur, du pèlerinage intérieur de leur cœur. Ils étaient des hommes qui cherchaient Dieu et, en définitive, ils étaient en marche vers lui. Ils étaient des chercheurs de Dieu."

"Mais avec cela, nous arrivons à la question: comment doit être un homme à qui on impose les mains pour l’ordination épiscopale dans l’Eglise de Jésus Christ? Nous pouvons dire: il doit être avant tout un homme dont l’intérêt est tourné vers Dieu, car c’est seulement alors qu’il s’intéresse vraiment aussi aux hommes. Nous pourrions aussi le dire en sens inverse: un évêque doit être un homme à qui les hommes tiennent à cœur, un homme qui est touché par les situations des hommes. Il doit être un homme pour les autres. Toutefois, il peut l’être vraiment seulement s’il est un homme conquis par Dieu. Si pour lui, l’inquiétude pour Dieu est devenu une inquiétude pour sa créature, l’homme. Comme les mages d’Orient, un évêque ne doit pas aussi être quelqu’un qui exerce seulement son métier et ne veut rien d’autre. Non, il doit être pris par l’inquiétude de Dieu pour les hommes. Il doit, pour ainsi dire, penser et sentir avec Dieu. Il n’est pas seulement l’homme qui porte en lui l’inquiétude innée pour Dieu, mais cette inquiétude est une participation à l’inquiétude de Dieu pour nous. Puisque Dieu est inquiet de nous, il nous suit jusque dans la mangeoire, jusqu’à la Croix. ‘En me cherchant, tu as peiné; tu m’as sauvé par ta passion: qu’un tel effort ne soit pas vain’, prie l’Eglise dans le Dies irae. L’inquiétude de l’homme pour Dieu et, à partir d’elle, l’inquiétude de Dieu pour l’homme ne doivent pas donner de repos à l’évêque. C’est cela que nous comprenons quand nous disons que l’évêque doit être d’abord un homme de foi. Car la foi n’est pas autre chose que le fait d’être intérieurement touché par Dieu, une condition qui nous conduit sur le chemin de la vie. La foi nous introduit dans un état où nous sommes pris par l’inquiétude de Dieu et fait de nous des pèlerins qui sont intérieurement en marche vers le vrai Roi du monde et vers sa promesse de justice, de vérité et d’amour. Dans ce pèlerinage, l’évêque doit précéder, il doit être celui qui indique aux hommes le chemin vers la foi, l’espérance et l’amour."

"Le pèlerinage intérieur de la foi vers Dieu s’effectue surtout dans la prière. Saint Augustin a dit un jour que la prière, en dernière analyse, ne serait autre chose que l’actualisation et la radicalisation de notre désir de Dieu. A la place de la parole ‘désir’, nous pourrions mettre aussi la parole ‘inquiétude’ et dire que la prière veut nous arracher à notre fausse commodité, à notre enfermement dans les réalités matérielles, visibles et nous transmettre l’inquiétude pour Dieu, nous rendant ainsi ouverts et inquiets aussi les uns des autres. Comme pèlerin de Dieu, l’évêque doit être d’abord un homme qui prie. Il doit vivre être en dans un contact intérieur permanent avec Dieu; son âme doit être largement ouverte vers Dieu. Il doit porter à Dieu ses difficultés et celles des autres, comme aussi ses joies et celles des autres, et établir ainsi, à sa manière, le contact entre Dieu et le monde dans la communion avec le Christ, afin que la lumière du Christ resplendisse dans le monde."

Revenons aux mages d’Orient. Ceux-ci étaient aussi et surtout des hommes qui avaient du courage, le courage et l’humilité de la foi. Il fallait du courage pour accueillir le signe de l’étoile comme un ordre de partir, pour sortir, vers l’inconnu, l’incertain, sur des chemins où il y avait de multiples dangers en embuscade. Nous pouvons imaginer que la décision de ces hommes a suscité la dérision: la plaisanterie des réalistes qui pouvaient seulement se moquer des rêveries de ces hommes. Celui qui partait sur des promesses aussi incertaines, risquant tout, ne pouvait apparaître que ridicule. Mais pour ces hommes touchés intérieurement par Dieu, le chemin selon les indications divines était plus important que l’opinion des gens. La recherche de la vérité était pour eux plus importante que la dérision du monde, apparemment intelligent."

"Comment ne pas penser, dans une telle situation, à la mission d’un évêque à notre époque? L’humilité de la foi, du fait de croire ensemble avec la foi de l’Eglise de tous les temps, se trouvera à maintes reprises en conflit avec l’intelligence dominante de ceux qui s’en tiennent à ce qui apparemment est sûr. Celui qui vit et annonce la foi de l’Eglise, sur de nombreux points n’est pas conforme aux opinions dominantes justement aussi à notre époque. L’agnosticisme aujourd’hui largement dominant a ses dogmes et est extrêmement intolérant à l’égard de tout ce qui le met en question et met en question ses critères. Par conséquent, le courage de contredire les orientations dominantes est aujourd’hui particulièrement urgent pour un évêque. Il doit être valeureux. Et cette vaillance ou ce courage ne consiste pas à frapper avec violence, à être agressif, mais à se laisser frapper et à tenir tête aux critères des opinions dominantes. Le courage de demeurer fermement dans la vérité est inévitablement demandé à ceux que le Seigneur envoie comme des agneaux au milieu des loups. ‘Celui qui craint le Seigneur n’a peur de rien’ dit le Siracide. La crainte de Dieu libère de la crainte des hommes. Elle rend libres!"

"Dans ce contexte, un épisode des débuts du christianisme que saint Luc rapporte dans les Actes des apôtres me vient à l’esprit. Après le discours de Gamaliel, qui déconseillait la violence envers la communauté naissante des croyants en Jésus, le sanhédrin convoqua les apôtres et les fit flageller. Ensuite il leur interdit de parler au nom de Jésus et il les remit en liberté. Saint Luc continue: ‘Mais eux, en sortant du sanhédrin, repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus. Et chaque jour…ils ne cessaient d’enseigner et d’annoncer la Bonne Nouvelle du Christ Jésus’. Les successeurs des apôtres doivent aussi s’attendre à être à maintes reprises frappés, de manière moderne, s’ils ne cessent pas d’annoncer de façon audible et compréhensible l’Evangile de Jésus Christ. Et alors ils peuvent être heureux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour lui. Naturellement, nous voulons, comme les apôtres, convaincre les gens et, en ce sens, obtenir leur approbation. Naturellement, nous ne provoquons pas, mais bien au contraire nous invitons chacun à entrer dans la joie de la vérité qui indique la route. L’approbation des opinions dominantes, toutefois, n’est pas le critère auquel nous nous soumettons. Le critère c’est Lui seul: le Seigneur. Si nous défendons sa cause, grâce à Dieu, nous gagnerons toujours de nouveau des personnes pour le chemin de l’Evangile. Mais inévitablement nous serons aussi frappés par ceux qui, par leur vie, sont en opposition avec l’Evangile, et alors nous pouvons être reconnaissants d’être jugés dignes de participer à la Passion du Christ."

"Les mages ont suivi l’étoile, et ainsi ils sont parvenus jusqu’à Jésus, jusqu’à la grande lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde. Comme pèlerins de la foi, les mages sont devenus eux-mêmes des étoiles qui brillent dans le ciel de l’histoire et nous indiquent la route. Les saints sont les vraies constellations de Dieu, qui éclairent les nuits de ce monde et nous guident. Saint Paul, dans la Lettre aux Philippiens, a dit à ses fidèles qu’ils doivent resplendir comme des astres dans le monde."

"Chers amis, ceci nous concerne aussi. Ceci vous concerne surtout vous qui, maintenant, allez être ordonnés évêques de l’Eglise de Jésus Christ. Si vous vivez avec le Christ, liés à nouveau à lui dans le sacrement, alors vous aussi vous deviendrez des sages. Alors vous deviendrez des astres qui précèdent les hommes et leur indiquent le juste chemin de la vie. En ce moment nous tous ici nous prions pour vous, afin que le Seigneur vous remplisse de la lumière de la foi et de l’amour. Afin que cette inquiétude de Dieu pour l’homme vous touche, pour que tous fassent l’expérience de sa proximité et reçoivent le don de sa joie. Nous prions pour vous, afin que le Seigneur vous donne toujours le courage et l’humilité de la foi. Nous prions Marie qui a montré aux mages le nouveau roi du monde, afin qu’en mère affectueuse, elle vous montre aussi Jésus Christ et vous aide à être des hommes qui indiquent la route qui conduit à lui. Amen".

ANGELUS DE L'EPIPHANIE

Cite du Vatican, 6 janvier 2013 (VIS). A l'angélus, légèrement retardé par la messe qu'il a célébré en la Basilique vaticane, et au cours de laquelle il a notamment consacré évêque Mgr.Georg Gänswein, Benoît XVI a évoqué la solennité de l'Epiphanie, la manifestation du Seigneur aux gentils. A cause du calendrier julien, les Eglises orientales fêtent aujourd'hui Noël, et "cette superposition de dates souligne qye l'enfant né dans la grotte de Bethléem est la lumière du monde qui guide la marche des peuples... A Noël, devant Jésus, nous voyons la foi de Marie, de Joseph et des bergers, et à l'Epiphanie celle des mages venu d'orient pour adorer le Roi des Juifs. Marie et son époux représentent Israël, la tige d'où selon les prophètes devait surgir le Messie. Et les mages représentent les peuples, les cultures et les religions qui sont comme en chemin vers Dieu, à la recherche de son royaume de paix, de justice, de vérité et de liberté. Le premier cercle est avant tout représenté par Marie, la fille de Sion, le noyau d'Israël, le peuple qui connaît la foi dans le Dieu qui s'est révélé dans son histoire par le biais des patriarches. Cette foi s'accomplit en Marie dans la plénitude des temps car elle est celle qui a cru, en qui le Verbe s'est fait chair, par qui Dieu est apparu au monde. Cette foi de Marie est devenu le germe et le modèle de la foi de l'Eglise, le peuple de la Nouvelle Alliance, d'un peuple qui est depuis le début universel. Ce caractère universel est exprimé par les mages qui gagnèrent Bethléem en suivant une étoile et les prescriptions de l'Ecriture". Enfin, demandant de prier pour eux, le Saint-Père a parlé des évêques qu'il venait de consacrer, en précisant que deux d'entre eux resteraient au service du Saint-Siège, tandis que les deux autres partiront le représenter comme nonces à l'étranger: "Prions pour leur ministère et afin que la lumière du Christ resplendisse sur le monde entier".

AUDIENCES

Cité du Vatican, 7 janvier 2013 (VIS). En fin d'après-midi, le Saint-Père devrait recevoir:

Mgr.Angelo Vincenzo Zani, Secrétaire de la Congrégation pour l'éducation catholique, et sa famille.

Mgr.Georg Gänswein, Préfet de la Maison pontificale, et sa famille.

AUTRES ACTES PONTIFICAUX

Cité du Vatican, 5 janvier 2013 (VIS). Le Saint-Père a nommé:

Mgr.Jean-Paul Gobel, Nonce apostolique en Egypte et Délégué près l’Organisation de la Ligue arabe, jusqu’ici Nonce en Iran.

Mgr.Nicolas Henry Marie Denis Thevenin, Nonce apostolique au Guatemala.

M.Antonio Chiminello, Directeur du service de comptabilité de l’Etat de la Cité du Vatican.
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