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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

dernières 5 nouvelles

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vendredi 30 mai 2014

LES PRESIDENTS ABBAS ET PERES AU VATICAN LE 8 JUIN


Ci du Vatican, 30 mai 2014 (VIS). La Salle de Presse du Saint-Siège confirme que le Président palestinien Mahmud Abbas et le Président israélien Shimon Peres seront les hôtes du Pape François dimanche 8 juin après-midi, afin de prier ensemble pour solliciter de Dieu le don de la paix.


LE PAPE A LA FETE DE LA FOI DES CHARISMATIQUES


Ci du Vatican, 30 mai 2014 (VIS). Dimanche 1 juin, le Pape François se rendra à 17 h au stade Olimpico de Rome pour la clôture du rassemblement du Renouveau charismatique. Y sont attendues 52.000 personnes provenant d'une cinquantaine de pays, auxquelles le Saint-Père s'adressera.

INTENTIONS DE PRIERE POUR JUIN


Cité du Vatican, 30 mai 2014 (VIS). L'intention de prière générale du Saint-Père pour juin est: "Pour que les chômeurs reçoivent le soutien ou l'emploi nécessaires pour vivre dignement".

Son intention missionnaire est: "Pour que l'Europe redécouvre ses racines chrétiennes grâce au témoignage de foi des croyants".


CONSISTOIRE POUR DES CAUSES DE CANONISATION


Cité du Vatican, 30 mai 2014 (VIS). Jeudi 12 juin se tiendra un consistoire ordinaire public pour la canonisation:

Du bienheureux Giovanni Antonio Farina, évêque italien fondateur des Soeurs de Ste.Dorothé.

Du bienheureux Kuriakose Elia Chavara, prêtre indien fondateur des Carmélites de l'Immaculée.

Du bienheureux Ludovico da Casoria (Arcangelo Palmentieri), prêtre et religieux italien, fondateur des Franciscaines Elisabethiennes.

Du bienheureux Nicola da Longobardi, minime italien.

De la bienheureuse Euphrasie du Sacré-Coeur (Rose Eluvathingal), carmélite indienne.

Du bienheureux Amato Ronconi, laïc italien du tiers ordre franciscain, fondateur de l'actuelle maison de repos Opera Pia Beato Amato Ronconi.


AUDIENCES


Cité du Vatican, 30 mai 2014 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin:

M.Masoud Barzani, Président de la Région autonome du Kurdistan (Irak).

M.Rof Heuer, Directeur Général du CERN.

Seize prélats de la Conférence épiscopale mexicaine en visite Ad Limina:
Mgr.Constancio Miranda Weckmann, Archevêque de Chihuahua.

Mgr.Juan Guillermo López Soto, Evêque de Cuauhtémoc - Madera.

Mgr.Héctor González Martínez, Archevêque de Durango, accompagné de son Auxiliaire, Mgr.Enrique Sánchez Martínez.

Mgr.José Guadalupe Torres Campos, Evêque de Gómez Palacio.
Mgr.Mario Espinosa Contreras, Evêque de Mazatlán.
Mgr.José Guadalupe Galván Galindo, Evêque de Torreón.
Mgr.Jonás Guerrero Corona, Evêque de Culiacán.

Mgr.José Banjamin Castillo Plasencia, Evêque de Celaya.

Mgr.Francisco Moreno Barrón, Evêque de Tlaxcala.

Mgr.Lucas Martínez Lara, Evêque de Matehuala.

Mgr.Rafael Romo Muñoz, Archevêque de Tijuana.

Mgr.Rafael Valdez Torres, Evêque d'Ensenada.
Mgr.Miguel Angel Alba Díaz, Evêque de la Paz en la Baja California Sur.

Mgr.José Isidro Guerrero Macías, Evêque de Mexicali.


Mgr.Salvador Rangel Mendoza, OFM, Evêque de Huejutla.

AUTRES ACTES PONTIFICAUX


Cité du Vatican 30 mai 2014 (VIS). Le Saint-Père a:

Nommé l'Abbé Stephan Burger, Archevêque de Freiburg im Breisgau (superficie 16.229, population 4.735.970, catholiques 1.953.041, prêtres 1.007, diacres 246, religieux 1.684), en Allemagne. L'Evêque élu, né en 1962 à Freiburg im Breisgau (Allemagne) et ordonné prêtre en 1990, était jusqu'ici Vicaire judiciaire du diocèse, Chanoine cathédral et collaborateur de paroisse. Il est Docteur en droit canonique.

Nommé l'Abbé Jonas Benson Okoye, Auxiliaire de l'Evêque d'Awka (Nigeria). L'Evêque élu,né en 1963 à Kaduna (Nigeria) et ordonné prêtre en 1992, était jusqu'ici Vicaire judiciaire du diocèse et Curé de la paroisse St.Mathieu d'Amawbia (Nigeria). Docteur en droit canonique, il a été juge ecclésiastique inter-diocésain, membre du Presbyterium, professeur et curé de paroisse.

Nommé Mgr.Paolo Giulietti, Auxiliaire de l’Archevêque de Perugia - Città della Pieve (Iitalie). L'Evêque élu, né en 1964 à Perugia (Italie) et ordonné prêtre en 1991, était jusqu'ici Vicaire Général de ce même diocèse. Licencié en théologie, il a été curé de paroisse, chanoine cathédral et membre du Presbyterium, aumônier de prison, Coordinateur de la commission Clergé de la Conférence épiscopale régionale.

Hier, 29 mai, il avait confirmé:

L'érection de l'éparchie gréco-catholique de St.Basile Le Grand de Bucarest (Roumanie), avec territoire démembré de l’archi-éparchie de Fagaras - Alba Iulia.


La nomination de Mgr.Mihai Catalin Fratila comme premier Evêque de l'éparchie gréco-catholique de St.Basile Le Grand de Bucarest (Roumanie). Il était jusqu'ici Auxiliaire de l'archi-éparchie de Fagaras - Alba Iulia (Roumanie).

mercredi 28 mai 2014

LE PAPE REVIENT SUR SON PELERINAGE EN TERRE SAINTE


Cité du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Durant l'audience générale tenue place St.Pierre, le Pape François est revenu sur le voyage qu'il vient d'accomplir en Jordanie, Palestine et Israël: Ce pèlerinage en Terre Sainte, a-t-il dit, fut un cadeau dont je rends grâce à Dieu. "Il m'a conduit sur cette terre bénie où a vécu Jésus et où se sont manifestés les événements fondants de l'hébraïsme, du christianisme et de l'islam... Il s'agissait d'abord de commémorer la rencontre historique entre Paul VI et Athénagoras, il y a cinquante ans à Jérusalem. Pour la première fois également, un successeur de Pierre se rendait en Terre Sainte. Réalisé durant les assises conciliaires, ce fut le premier des voyages hors d'Italie des Papes modernes. Le geste prophétique du Pape Paul et du Patriarche oecuménique fut le premier pas du difficile processus d'unité des chrétiens, qui a depuis fait de grands pas. Ma rencontre avec le Patriarche Barthélémy...a été le point culminant de ma visite. Nous avons prié ensemble au St.Sépulcre, entourés du Patriarche réco-orthodoxe de Jérusalem, du Patriarche arméno-apostolique, d'autres évêques et de représentants d'autres confessions... Là où a résonné l'annonce de la Résurrection, nous avons tous ressenti l'amertume de la division des disciples du Christ. Quelle douleur que cette division!... Malgré ce Jésus nous anime. Cette cérémonie a été riche de fraternité, d'estime et d'affection car nous avons ressenti la voix du Bon Pasteur désirant faire un seul troupeau de ses brebis. Nous avons ressenti notre volonté de guérir nos blessures ouvertes pour avancer avec encore plus de ténacité dans la voie de la pleine communion. A la suite de mes prédécesseurs, j'ai moi aussi demandé pardon pour avoir favorisé la division de l'Eglise. J'ai demandé à l'Esprit de nous aider...car nous sommes frères et avons la même volonté de marcher ensemble et de continuer à faire ce que nous pouvons déjà faire de concert, prier et oeuvrer pour le peuple de Dieu, rechercher la paix et protéger la création. En frères nous devons aller de l'avant!".


Puis le Saint-Père a redit que son voyage avait aussi pour but d'encourager la recherche de la paix dans la région, de la paix qui est à la fois don de Dieu et action des hommes: "Je l'ai fait en Jordanie, en Palestine et en Israël, en pèlerin, au nom de Dieu et de l'homme, avec une grande compassion pour tous les fils de la Terre Sainte qui depuis trop de temps vivent en guerre et ont droit à connaître la paix. C'est pourquoi j'ai recommandé aux chrétiens d'être dociles à l'Esprit, d'être capables de gestes d'humilité, de fraternité et de réconciliation...de se faire des artisans de la paix". La paix se construit peu à peu, quotidiennement, artisanalement pourrait-on dire. Certes, comme il n'existe pas d'industrie de la paix, j'ai encouragé les chrétiens à avoir un coeur ouvert. "En Jordanie j'ai remercié les autorités et la population d'accueillir tant de réfugiés en provenance des zones de guerre. Que Dieu bénisse ce pays si accueillant!... J'ai d'ailleurs partout encouragé les responsables à poursuivre leurs efforts à faire baisser les tensions, surtout en Syrie, et à rechercher de nouveau une solution juste au conflit israélo-palestinien. C'est dans ce but que j'ai invité les Président israélien et palestinien, qui sont des hommes de paix, à venir au Vatican prier pour la paix avec moi. Ne nous laissez pas seuls et priez avec nous pour que la paix survienne. Priez beaucoup afin que le Seigneur accorde la paix à cette terre bénie. Je compte sur vous tous". Le voyage a également permis au Pape de confirmer les communautés chrétiennes dans la foi, des populations qui souffrent tant. J'exprime ma gratitude à l'Eglise pour la présence des chrétiens dans tout l'Orient. Ce sont des frères courageux qui témoignent de l'espérance et de la charité, qui sont le sel et la lumière de cette terre. Avec leurs écoles et leurs hôpitaux ils oeuvrent en faveur de la réconciliation et du pardon, en faveur de la société entière". Ce voyage a été pour moi "une grâce reçue de frères et de soeurs qui espèrent contre tout espoir, malgré de nombreuses souffrances" comme l'exil que cause la guerre "ou bien la discrimination et le mépris que provoque l'appartenance au Christ. Je leur suis proche. Prions pour eux et pour la paix de la région et de la Terre Sainte. Prions pour l'Eglise qui avance sur la voie de la l'unité des chrétiens, nécessaire pour que le monde croie dans l'amour de Dieu exprimé par Jésus-Christ venu habiter parmi nous". En conclusion, le Pape a invité les fidèles à réciter un Ave Maria pour la paix du monde et pour que la Vierge accompagne le cheminement vers l'unité.       

SALUTS APRES LA CATECHESE


Ci du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Après sa catéchèse, le Saint-Père a invité l'assemblée à prier pour la paix au Proche et Moyen Orient, remerciant les fidèles d'avoir accompagné son récent voyage par la prière. Puis il a salué les membres de la Commission catholique internationale des migrations, actuellement réunie en session plénière et dont l'action secoure nombre de personnes dans le besoin. Il a enfin salué les pèlerins de langue arabe et notamment de Jordanie, les remerciant de l'accueil reçu, les assurant de ses prières et de ses voeux de paix et de prospérité.  

LUTTER CONTRE L'ESCLAVAGISME DANS LE TRAVAIL


Ci du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Le Saint-Père a fait parvenir un message au Directeur Général de l'Organisation internationale du travail à l'occasion de sa 103 conférence (Genève, 28 mai - 12 juin) qui va réfléchir à comment bâtir un société où le travail soit décent. Cette session, à laquelle prennent part les délégations des 185 états membres, a lieu, écrit-il, "dans un moment crucial de l'histoire socio-économique de la planète. Le chômage élargit dramatiquement le champ de la pauvreté et accroît notamment la démoralisation des jeunes. Sans reconnaissance de leur valeurs, ils se sentent exclus de la société". L'autre grand défi mondial sont le préoccupant problème des migrations de masse de personnes quittant leur pays en recherche d'un avenir meilleur. "Elles rencontrent souvent incompréhension et rejet, sans parler de qui trouve la mort en voyage après avoir fait de grands sacrifices... Souvent, ne parvenant pas à obtenir un emploi digne, ces hommes et ces femmes tombent victimes dans une certaine globalisation de l'indifférence, victimes de l'exploitation et d'un nouvel esclavagisme. Il est inacceptable que le l'esclavagisme dans le travail devienne monnaie courante. Cette plaie, ce crime contre l'humanité, ne peut continuer! Le moment est venu d'unir les forces et d'oeuvrer ensemble à libérer les victimes de cet esclavage, d'éradiquer un crime qui touche autant la communauté internationale que les familles. Il faut donc renforcer la coopération existante et trouver de nouvelles formules de solidarité en misant sur la dignité de la personne comme sujet central de l'économie. Pour cela il faut ré-évaluer les responsabilités des multinationales...et notamment la question des profits et investissements. Il faut également encourager les gouvernements à piloter au profit de tous les mouvements migratoires, de manière à éliminer la traite et le danger" qui caractérise actuellement les déplacements de migrants. "Une efficace coopération en la matière devra être favorisée par de nouveaux objectifs de développement soutenable... La doctrine sociale de l'Eglise apporte un soutien aux initiatives du BIT dans la promotion de la dignité de la personne et la valorisation du travail. C'est pourquoi j'encourage vos efforts pour répondre aux enjeux actuels dans la fidélité à vos idéaux. Dieu veuille soutenir votre action de défense et de diffusion de la dignité du travail au profit de tous les membres de la famille humaine".    

"COR UNUM" ET LA CRISE SYRIENNE


Cité du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Le Conseil pontifical Cor Unum rencontre le 30 mai 25 organisations caritatives oeuvrant dans le cadre de la crise syrienne. La réunion s'articulera en deux temps. Le matin sera consacré aux interventions successives du Cardinal Sarah, Président du dicastère, du Cardinal Parolin, Secrétaire d'Etat, de Mgr.Zenari, Nonce en Syrie, et de Mgr.Audo, Président de la Caritas syrienne. Puis sera exposé le travail du bureau d'information institué à Beyrouth l'an dernier pour coordonner les actions des organismes catholiques. L'après-midi sera réservé aux aspects concrets de leur collaboration sur le terrain, en Syrie comme dans les pays voisins, ainsi qu'à l'identification des questions critiques et des priorités à venir. Parallèlement à son activité diplomatique, grâce à son réseau de nonciatures, à ses contacts avec les Eglises locales et les agences catholiques d'assistance, le Saint-Siège prend part activement aux programmes internationaux d'aide humanitaire. 

AUDIENCES


Cité du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin:

Le Président bulgare M.Plamen Oresharski.

Mgr.Francesco Follo, Observateur permanent près l'UNESCO.


AUTRES ACTES PONTIFICAUX


Cité du Vatican 28 mai 2014 (VIS). Le Saint-Père a nommé:

Mgr.José Luiz Majella Delgado, CSSR, Archevêque de Pouso Alegre (superficie 12.281, population 817.000, catholiques 739.000, prêtres 131, diacres 1, religieux 200), au Brésil. Jusqu'ici Evêque de Jataí (Brésil), il succède à Mgr.Ricardo Pedro Chaves Pinto Filho, O.Praem, dont la renonciation a été acceptée pour limite d'âge.


Membres de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'Etat, Mgr.Stanislaw Gadecki, Archevêque de Poznan (Pologne), et Mgr.Rudolf Voderholzer, Evêque de Ratisbonne (Allemagne).

AVIS


Ci du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Comme annoncé le VIS ne diffusera pas de bulletin demain 29 mai, Solennité de l'Ascension et jour férié au Vatican. Le prochain bulletin VIS sera diffusé vendredi 30 avril.

mardi 27 mai 2014

LE SAINT-PERE SE REND AU MONT DES OLIVIERS


Cité du Vatican, 26mai 2014 (VIS). Vers 11 h le Saint-Père s'est rendu au Centre Notre Dame de Jérusalem où il s'est entretenu en privé avec le chef du gouvernement israélien. Une heure et demie plus tard, changeant le programme, il a laissé sa suite pour aller déjeuner en face avec les franciscains du couvent St.Sauveur. Revenu au Centre, confié depuis 2004 aux légionnaires du Christ, le Pape a béni le nouveau tabernacle de la chapelle. Après quoi il a gagné l'église orthodoxe du Mont des Oliviers pour y rencontrer le Patriarche Barthélémy. Après leur entretien, ils ont béni ensemble les fidèles rassemblés dans l'atrium. Le Pape s'est alors rendu à l'église voisine du Gethsémani où, avant de s'adresser au clergé local (prêtres, religieux, religieuses et séminaristes), il s'est incliné devant la pierre sur laquelle Jésus aurait prié:

"Quand arriva l’heure fixée par Dieu pour sauver l’humanité de l’esclavage du péché, Jésus se retira ici, au Gethsémani, au pied du mont des Oliviers. Nous nous retrouvons dans ce lieu saint, sanctifié par la prière de Jésus, par son angoisse..., sanctifié par-dessus tout par son oui à la volonté d’amour du Père. Nous avons presque peur de nous rapprocher des sentiments que Jésus a éprouvés en cette heure. Nous entrons sur la pointe des pieds dans cet espace intérieur où s’est décidé le drame du monde. En cette heure, Jésus a senti la nécessité de prier et d’avoir auprès de lui ses disciples, ses amis, qui l’avaient suivi et avaient partagé de plus près sa mission. Mais ici, au Gethsémani, le suivre se fait difficile et incertain car le doute, la fatigue et la terreur prennent le dessus. Dans la rapidité du déroulement de la passion de Jésus, les disciples auront diverses attitudes à l’égard du Maître, la proximité, l’éloignement, l’incertitude. Cela nous fera du bien à nous tous, évêques, prêtres, personnes consacrées, séminaristes, de nous demander en ce lieu: Qui suis-je devant mon Seigneur qui souffre? Suis-je de ceux qui, invités par Jésus à veiller avec lui, s’endorment, et au lieu de prier, cherchent à s’évader en fermant les yeux devant la réalité? Est-ce que je me reconnais en ceux qui se sont enfuis par peur, abandonnant le Maître à l’heure la plus tragique de sa vie terrestre? Peut-être y-a-t-il en moi la duplicité, la fausseté de celui qui l’a vendu pour trente deniers, qui avait été appelé ami, et qui pourtant a trahi Jésus? Est-ce que je me reconnais dans ceux qui ont été faibles et qui l’ont renié, comme Pierre? Peu de temps avant, ce dernier avait promis à Jésus de le suivre jusqu’à la mort. Mais poussé dans ses derniers retranchements et assailli par la peur, il jurera de ne pas le connaître. Est-ce que je ressemble à ceux qui désormais organisaient leur vie sans lui, comme les disciples d’Emmaüs, insensés et lents à croire les paroles des prophètes? Ou bien, grâce à Dieu, est-ce que je me retrouve parmi ceux qui ont été fidèles jusqu’à la fin, comme Marie et Jean?


Quand sur le Golgotha, tout devient sombre et que toute espérance semble finie, l’amour seul est plus fort que la mort. L’amour de la mère et du disciple bien-aimé les pousse à rester au pied de la croix, pour partager jusqu’au bout la douleur de Jésus. Est-ce que je me reconnais dans ceux qui ont imité leur Maître et Seigneur jusqu’au martyre, témoignant combien il a été tout pour eux, la force incomparable de leur mission et l’horizon ultime de leur vie? L’amitié de Jésus à notre égard, sa fidélité et sa miséricorde sont le don inestimable qui nous encourage à poursuivre avec confiance notre marche à sa suite, malgré nos chutes, nos erreurs et nos trahisons. Mais cette bonté du Seigneur ne nous dispense pas de la vigilance face au tentateur, au péché, au mal et à la trahison qui peuvent traverser aussi la vie sacerdotale et religieuse. Nous percevons la disproportion entre la grandeur de l’appel de Jésus et notre petitesse, entre la sublimité de la mission et notre fragilité humaine. Mais le Seigneur, dans sa grande bonté et dans son infinie miséricorde, nous prend toujours par la main, afin que nous ne nous noyions pas dans la mer du désarroi. Il est toujours à nos côtés, il ne nous laisse jamais seuls. Donc, ne nous laissons pas vaincre par la peur et par le découragement, mais avec courage et confiance, allons de l’avant sur notre chemin et dans notre mission. Chers frères et sœurs, vous êtes appelés à suivre le Seigneur avec joie sur cette Terre bénie. C’est un don et une responsabilité. Votre présence ici est très importante, et l’Eglise toute entière vous en est reconnaissante. Elle vous soutient par la prière. Imitons la Vierge Marie et l'Apôtre Jean, et restons près des nombreuses croix où Jésus est encore crucifié. C’est la route sur laquelle notre Rédempteur nous appelle à le suivre. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive. Et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur".

MESSE AU CENACLE, BERCEAU DE L'EGLISE


Cité du Vatican, 27 mai 2014 (VIS). Hier après-midi, le Pape a concélébré la messe avec les évêques catholiques de Terre Sainte dans le Cénacle de Jérusalem, lieu qui selon la tradition est le berceau de l'Eglise car y a été instituée l'Eucharistie. Etant donné l'exiguité des lieux, elle n'a pas été accessible au public. Sur les ruines d'un édifice paléochrétien appelé église du Mont Sion les croisés construisirent au XII siècle une basilique à trois nefs, qui resta accessible après la conquête de Saladin. Elle était détruite lorsque les franciscains s'installèrent en Terre Sainte, qui construisirent l'édifice actuel accolé au couvent qui est jusqu'à nos jour le siège de la Custodie. En 1524 les musulmans prirent possession du rez de chaussé en prétendant qu'il renfermait le tombeau de David, après quoi les franciscains furent chassés et l'étage transformé en mosquée. L'édifice est actuellement propriété de l'Etat d'Israël tout en restant régi par par les autorités musulmanes et la Roi Abdallah en personne. Voici l'homélie prononcée par le Saint-Père:

"C’est un beau cadeau que le Seigneur nous fait, en nous permettant de nous réunir ici pour célébrer l’Eucharistie. En ce lieu Jésus consomma la dernière Cène avec ses apôtres puis apparut ressuscité au milieu d’eux, ici l’Esprit Saint descendit sur Marie et sur les disciples. Ici est née l’Eglise. D'ici elle est sortie avec le Pain rompu dans les mains, les plaies de Jésus dans les yeux, et l’Esprit d’amour dans le cœur. Au Cénacle, Jésus ressuscité, envoyé du Père, communiqua aux apôtres son Esprit. Et avec sa force, il les envoya renouveler la face de la terre. Sortir, partir, ne veut pas dire oublier. L’Eglise a toujours gardée la mémoire de ce qui c'est produit ici. Le Paraclet lui rappelle chaque parole, chaque geste et en révèle le sens. Le Cénacle nous rappelle le service, le lavement des pieds que Jésus a accompli, comme exemple pour ses disciples. Se laver les pieds les uns les autres signifie s’accueillir, s’accepter, s’aimer, se servir réciproquement. Cela veut dire servir le pauvre, le malade, l’exclus. Il nous rappelle, avec l’Eucharistie, le sacrifice. Dans chaque célébration eucharistique, Jésus s’offre pour nous au Père, pour que nous aussi nous puissions nous unir à lui, en offrant à Dieu notre vie, notre travail, nos joies et nos peines, tout sous forme de sacrifice spirituel. Le Cénacle nous rappelle l’amitié: Je ne vous appelle plus serviteurs, dit Jésus aux Douze. Je vous appelle mes amis. Oui, le Seigneur fait de nous ses amis, il nous confie la volonté du Père et s'offre lui-même à nous. C’est cela l’expérience la plus belle du chrétien, et d’une façon particulière du prêtre, devenir l’ami du Seigneur. Le Cénacle nous rappelle le départ du Maître et la promesse de se retrouver avec ses amis: Je reviendrai et je vous emmènerai avec moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Jésus ne nous laisse pas, il ne nous abandonne jamais, il nous précède dans la maison du Père et là il veut nous emmener avec lui.

Mais le Cénacle rappelle aussi la bassesse, la curiosité, la trahison. Qui est celui qui trahit? Et cela peut être chacun de nous, pas seulement et toujours les autres, qui revit ces attitudes, quand nous regardons avec suffisance le frère, quand nous le jugeons, quand nous trahissons Jésus par nos péchés. Le Cénacle nous rappelle le partage, la fraternité, l’harmonie, la paix entre nous. Que d’amour, que de bien a jailli de ce lieu! Que de charité est sortie d’ici, comme un fleuve de sa source, qui au début est un ruisseau, puis s’élargit et devient grand. Tous les saints ont puisé ici, au grand fleuve de la sainteté de l’Eglise prend ici sa source... Il nous rappelle enfin la naissance de la nouvelle famille qu'est l’Eglise, constituée par Jésus ressuscité. Une famille qui a une mère en la Vierge Marie. Les familles chrétiennes appartiennent à cette grande famille, et trouvent en elle lumière et force pour marcher et se renouveler, à travers les peines et les épreuves de la vie. Tous les enfants de Dieu de tout peuple et de toute langue, tous frères et enfants de l’unique Père qui est dans les cieux sont invités et appelés à faire partie de cette grande famille. C’est l’horizon du Cénacle, l’horizon du Ressuscité et de l’Eglise. D’ici est partie l’Eglise, animée par le souffle vital de l’Esprit. Recueillie en prière avec la mère de Jésus, elle revit pour toujours l’attente d’une effusion nouvelle de l’Esprit. Que descende ton Esprit, Seigneur, et qu’il renouvelle la face de la terre".


Après la messe, le Pape François et sa suite ont pris l'hélicoptère pour gagner Tel Aviv où, à 19 h 15' locales l'avion papal a décollé en direction de Rome, atterrissant à Ciampino à 23 h heure de Rome.  

QUEL QU'EN SOIT SA RAISON, LE TERRORISME EST UN MAL


Ci du Vatican, 27 mai 2014 (VIS). Voici ce qu'a dit hier à Jérusalem le Saint-Père lorsqu'il s'est incliné devant la plaque commémorative des victimes du terrorisme: "J'entends affirmer en toute humilité que le terrorisme est un mal. Il l'est dans ses effets mais aussi quel qu'en soit sa raison. C'est un mal parce qu'il découle de la haine, parce qu'il détruit au lieu de construire. Puissent les peuples comprendre de cette voie violente, fondamentalement criminelle, ne conduit à rien. Je prie pour ces victimes, pour toutes les victimes du terrorisme de par le monde. Il faut abandonner, j'en conjure les auteurs, cette voie sans issue".

LE PAPE S'ENTRETIENT AVEC LES JOURNALISTES


Cité du Vatican, le 27 mai 2014 (VIS). Dans l'avion le reconduisant hier soir à Rome, le Saint -Père s'est entretenu pendant près de trois quart d'heure avec les journalistes ayant suivi sont pèlerinage en Terre Sainte. Voici les réponses correspondantes du Pape François:

Invitation adressée aux Présidents palestinien et israélien:

Nous y avons pensé spontanément au cours du voyage, même si c'était une proposition délicate à cause des nombreuses questions logistiques liées à la situation régionale. Mais j'espère que cette rencontre, qui est destinée à prier et non à négocier, se déroulera bien, qu'elle aidera à avancer, chacun rentrant chez lui pour parler, l'un avec un rabbin, l'autre avec un imam.

Que faire à Jérusalem pour enraciner une paix stable et durable?:

L'Eglise catholique a une position du point de vue religieux, faire de Jérusalem la ville de la paix et des trois religions. Mais les mesures concrètes pour la paix doit venir de négociations politiques. Sur les positions relatives au statut politique, capitale ou non de l'Etat, je ne suis pas compétent pour dire ce qui est juste. Le faire serait folie de ma part, même si je pense qu'il faut négocier honnêtement, fraternellement, en confiance. Il faut du courage pour faire cela et je prie beaucoup pour les dirigeants qui doivent avancer sur le chemin de la paix. Je peux seulement dire ce que l'Eglise ne cesse de dire: Nous voyons Jérusalem comme la capitale de trois religions, comme une ville sainte, une ville de la paix.

Contre les abus sexuels sur mineurs:

Il y a actuellement trois évêques mis en question, dont un est déjà condamné. Il n'y aura pas de traitement privilégié... Commettre ce crime...c'est trahir le corps du Seigneur. Au lieu de guider ces enfants à la sainteté, ces prêtres les violent et compromettent ainsi leur vie entière. C'est très grave... Je compare cela à une messe noire. La semaine prochaine, le 6 ou le 7 juin, je célébrerai une messe en présence de victimes. Je m'entretiendrai ensuite avec eux à Santa Marta, puis une réunion avec eux...en présence du Cardinal O'Malley. Nous devons aller de l'avant. Tolérance zéro!

Une Eglise pauvre, simple et austère face aux scandales du Vatican:

Jésus a lui-même dit à ses disciples que les scandales étaient inévitables, parce que nous sommes tous pécheurs. Des scandales, il y en aura toujours. L'important est d'essayer d'en éviter de nouveaux. En tout l'honnêteté de la gestion économique et la transparence sont nécessaires. Les deux commissions qui ont étudié la situation du I.O.R. ont déposé leurs conclusions. Maintenant le ministère de l'économie dirigé par le Cardinal Pell va engager les réformes qui s'imposent... Par exemple au I.O.R. ont été fermés 1.600 comptes de personnes qui n'avaient pas le droit d'en détenir. La fonction du I.O.R. est d'aider l'Eglise. Seuls peuvent y disposer d'un compte les évêques, les diocèses, les employés, les conjoints survivants... Sur la question des 15 millions d'Euro, je peux seulement dire qu'il y a une enquête.

Elections européennes et danger du populisme:

Ces jours-ci j'ai surtout prié.... Je ne comprend pas tout du débat européen. Mais il y a un mot-clé à tout cela: Le chômage. La situation est très grave et au risque de simplifier je dirais que nous sommes dans un système économique complexe qui place l'argent et non l'homme au coeur de tout. Un système économique digne doit remettre l'homme au centre...tandis que le système actuel provoque des rejets... Les personnes âgées sont écartées, ainsi que les jeunes générations. Ce qui explique la chute des naissances en Europe... Cette culture de rejet est très grave. Notre système économique est inhumain.

Célibat obligatoire catholique et exemple de l'Eglise orthodoxe:

L'Eglise catholique a des prêtres mariés, chez les catholiques de rites orientaux. Pourquoi ne pas débattre de ce qui n'est pas un dogme mais une règle de vie, que personnellement j'apprécie comme don fait à l'Eglise. N'étant pas un dogme, la porte est ouverte au débat. Etant un point secondaire, nous n'avons pas discuté avec le Patriarche Barthélémy. Nous avons parlé de l'unité que nous devons bâtir en marcher ensemble, en priant ensemble, en travaillant ensemble.

A la rencontre des chrétiens d'Asie:

- En ce qui concerne l'Asie, deux voyages sont programmés: En Corée du Sud pour un rassemblement des jeunes chrétiens d'Asie. Puis en janvier prochain un voyage de deux jours au Sri Lanka et aux Philippines, dans les régions récemment dévastées par un typhon... Le problème du manque de liberté religieuse n'est pas limité à certains pays asiatiques... La liberté religieuse est assurée normalement dans beaucoup de pays tandis que d'autres prennent des mesures se terminant en une véritable persécution. Il y a des pays où il est interdit de porter une croix, de lire la Bible, d'enseigner le catéchisme aux enfants. Il y a des martyrs, catholiques et non catholiques... Je pense qu'il y a probablement plus de martyrs aujourd'hui que durant les premiers temps de l'Eglise.

Vers une Papauté émérite?:

Je ferai ce que le Seigneur me dira de faire. En priant on recherche la volonté de Dieu. Je pense que Benoît XVI ne restera pas un cas unique... Il y a 70 ans il n'y avait pas d'évêques émérites. Maintenant il y en a beaucoup. Qu'en sera-t-il d'une Eglise avec des Papes émérites? L'institution devrait envisager ce statut... Dieu pourvoira. Cette porte est ouverte et j'estime que si l'Evêque de Rome sent ses forces l'abandonner il devra se poser les mêmes questions que le Pape Benoît.

Béatification prochaine de Pie XII?:

La cause de Pie XII est introduite. Mais aucun miracle n'a été signalé, qui serait nécessaire pour aller de l'avant. Sans miracle on ne peut faire avancer la cause.


Les attentes du prochain Synode des évêques:

Cette rencontre au Vatican sera une réunion de prière...un synode sur la famille, ses problèmes et ses vertus, sa situation actuelle. Le rapport du Cardinal Kasper a mis en avant les qualités de la famille, son aspect théologique, les problèmes familiaux, la question pastorale que pose la séparation, l'annulation du mariage, le problème de la communion aux divorcés remariés... Je n'aime pas beaucoup ceux qui, même dans l'Eglise, parlent de la communion aux divorcés comme si tout se réduisait à la casuistique. Il y a une crise de la famille et une crise du mariage. Les jeunes ne veulent pas se marier et préfèrent vivre ensemble non mariés... La question est très vaste et il convient de la clarifier... Le Pape Benoît XVI a dit par trois fois...qu'il fallait étudier tout recours en annulation avec foi.... Les divorcés ne sont pas étrangers. Or ils sont souvent traités comme s'ils l'étaient.

Qu'en est-il de la réforme de la Curie Romaine?:


Le premier obstacle c'est moi!... Le Conseil des huit Cardinaux est chargé d'étudier l'ensemble du système Vatican pour revoir la constitution Pastor Bonus sur la Curie Romaine. Un des points clef est la question économique... Il faut aussi regrouper des dicastères et repenser leur organisation.... Les obstacles rencontrés sont normaux, comme dans tout processus. Il faut dégager la voie et beaucoup oeuvrer de persuasion. Certes, certaines personnes n'en sont pas convaincues, ce qui est classique en l'occurrence. Pour ma part, je suis satisfait.

PROGRAMME DU PAPE EN JUIN, JUILLET ET AOUT


Cité du Vatican, 27 mai 2014 (VIS). Voici les cérémonies que présidera le Pape François en juin, juillet et août:

JUIN

Dimanche 8: Basilique vaticane, à 10 h, messe de la Pentecôte.

Jeudi 12: Consistoire ordinaire pour des causes de canonisation.

Jeudi 19: Parvis de St.Jean de Latran, à 19 h, messe du Corpus Domini, procession eucharistique jusqu'à Ste.Marie Majeure et bénédiction eucharistique.

Samedi 21: Visite pastorale dans le diocèse de Cassano all'Jonio (Italie).

Dimanche 29: Basilique vaticane, à 9 h 30', messe solennelle des Sts.Pierre et Paul.

JUILLET

Samedi 5: Visite pastorale à Campobasso et Isernia (Italie).

AOUT


Mercredi 13: Début du voyage apostolique en Corée (retour le 18). 

AUTRES ACTES PONTIFICAUX


Cité du Vatican 27 mai 2014 (VIS). Le Saint-Père a:

Accepté pour limite d'âge la renonciation de Mgr.Francisco González Valer, SF, à l'office d'Auxiliaire de l'Archevêque de Washington (USA).

Accepté pour limite d'âge la renonciation de Mgr.Adam Lepa, à l'office d'Auxiliaire de l'Archevêque de Lódz (Pologne).


Confirmé l'élection du P.Yosafat Moshchych, Miss.St.André, comme Auxiliaire de l'archi-éparchie ukrainienne d'Ivanov - Frankivsk (Ukraine). L'Evêque élu, né 1976 à Stariy Rozdil (Ukraine), a été ordonné prêtre en 1999 et a émis ses voeux religieux en 2002.Il était jusqu'ici Vicaire de ce même diocèse. Licencié en théologie, il a occupé diverses fonctions pastorales diocésaines et a été supérieur général de son ordre.

lundi 26 mai 2014

ARRIVEE EN ISRAEL: QUE LES DEUX ETATS DEVIENNENT REALITE


Cité du Vatican, 25 mai 2014 (VIS). En début d'après midi, le Pape s'est rendu à la basilique de la Nativité. Les premières informations historiques sur la Grotte de la crèche de Bethléem remontent à Origène. En 326, l'empereur Constantin fait construire sur le site une basilique qui recouvre le site. Endommagée suite aux incendies et à la révolte des Samaritains, elle fut restaurée en 540. En 614, les Perses envahirent la région mais épargnèrent la basilique en raison des fresques qui représentaient les Rois mages en costume perse. En 638, les musulmans entrent à Bethléem qui passe aux mains des Croisés en 1099. En 1187, Saladin occupe Jérusalem et Bethléem mais épargne le sanctuaire. En 1192, l'évêque de Salisbury obtient le rétablissement du culte latin en échange du paiement d'un tribut de la part des fidèles. En 1347, les Franciscains obtinrent des Ottomans d'officier dans la basilique ainsi que la possession de la grotte et de la basilique. Au XVI siècle, commence la période des contestations pour leur possession entre les Franciscains et Orthodoxes, qui change de mains au gré de la Sublime Porte. Avec la défaite et l'expulsion des Vénitiens de Crête en 1669, les Orthodoxes sont autorisés à prendre possession de la basilique, qui est encore leur propriété alors que la grotte de la Nativité est revenue aux franciscains en 1690. La basilique Sainte-Catherine contiguë à la basilique de la Nativité est la paroisse latine de Bethléem. La propriété des lieux saints est un sujet qui oppose depuis des siècles les communautés appartenant aux trois religions monothéistes de Terre Sainte et un sujet brûlant jusque dans les chancelleries internationales. Au XVII siècle, la lutte entre les communautés orthodoxe et latine subit les hauts et les bas de la politique internationale et des relations entre les puissances de l'époque, l'empire ottoman, les républiques maritimes italiennes qui protégeaient les latins, et la Russie, traditionnelle protectrice des orthodoxes. Certains sanctuaires passent alors d'une communauté à l'autre parfois sur la seule base de sommes d'argent offertes à la Sublime Porte. En 1850, une requête française adressée au Sultan pour définir la question provoque un nouvel affrontement contre la Russie. Istanbul publie en 1852 un décret établissant le maintien du Statu Quo, congelant les réclamations des franciscains à propos des expropriations dont ils étaient victimes depuis des siècles. Cet édit ottoman, encore en vigueur, règle la situation de quelques sanctuaires comme la grotte de la Nativité à Bethléem, le Cénacle et le Saint Sépulcre à Jérusalem.

Le Pape François a visité la grotte de la Nativité en y accédant par un passage entre le couvent franciscain et la basilique grecque orthodoxe. Après un moment de prière, il a gagné le Phoenix Centre de Bethléem, accueillant le camp de réfugiés de Dheisheh qui a été construit grâce à une donation de Jean-Paul II lors de sa visite en 2000. Le Pape a été reçu dans l'auditorium par une centaine d'enfants provenant des camps de réfugiés de Dheisheh, Aida et Beit Jibrin. Dans une ambiance de fête et de chants, deux enfants lui ont remis des dessins, lettres et travaux manuels. Le Saint-Père a prié avec les enfants avant de les bénir. Un d'entre eux a lu un texte: Nous sommes les enfants de la Palestine. Depuis 66 ans nos parents subissent l'occupation. Nous avons ouvert les yeux sur cette occupation et nous avons vu la nakba dans les yeux de nos grands parents, quand ils ont quitté ce monde. Nous voulons dire au monde: assez de souffrances et d'humiliations!. "Ne faites jamais en sorte que le passé détermine votre vie -leur a répondu le Saint-Père-. Regardez toujours devant. Travaillez et luttez pour obtenir les choses que vous voulez. Mais sachez une chose: que la violence ne se vainc pas par la violence! La violence se vainc par la paix! Avec la paix, avec le travail, avec la dignité de faire aller de l'avant la patrie!". Ensuite le Saint-Père a gagné l'héliport où l'attendait le Président palestinien, pour prendre congé en présence de la garde d'honneur.

Une demie-heure plus tard, le Pape est arrivé à atterri à Tel-Aviv, où il a été accueilli par le Président israélien Shimon Peres, le Premier Ministre Benjamin Nétanyahu, les corps constitués et les autorités religieuses, les évêques de Terre Sainte et un chœur de jeunes: "Je viens comme pèlerin cinquante ans après le voyage historique de Paul VI", a déclaré le Saint-Père. "Depuis lors, beaucoup de choses ont changé entre le Saint-Siège et l’Etat d’Israël. Les relations diplomatiques, qui existent entre nous désormais depuis une vingtaine d’années, ont favorisé l’accroissement de relations bonnes et cordiales, comme en témoignent les deux accords déjà signés et ratifiés et celui en voie de perfectionnement. Dans cet esprit, j’adresse mon salut à tout le peuple d’Israël et je souhaite que se réalisent ses aspirations à la paix et à la prospérité". Le Pape a souligné que la Terre Sainte est une référence spirituelle pour une grande partie de l'humanité là où s’est déroulée une histoire pluri-millénaire et où se sont produits les principaux événements liés à la naissance et au développement des trois grandes religions monothéistes... C’est pourquoi je souhaite que cette terre bénie soit un lieu où il n’y ait aucune place pour celui qui, en instrumentalisant et en exacerbant la valeur de sa propre appartenance religieuse, devient intolérant et violent envers celle d’autrui". Il a aussi souligné que durant ce pèlerinage, il visiterait quelques uns des lieux les plus significatifs de Jérusalem, "ville de valeur universelle... Jérusalem signifie cité de la paix. C’est ainsi que Dieu la veut et c’est ainsi que tous les hommes de bonne volonté désirent qu’elle soit. Mais malheureusement, cette ville est encore tourmentée par les conséquences de longs conflits. Nous savons tous combien la nécessité de la paix est urgente, non seulement pour Israël, mais encore pour toute la région. Par conséquent, que se multiplient les efforts et les énergies en vue d’arriver à une résolution juste et durable des conflits qui ont causé tant de souffrances. En union avec tous les hommes de bonne volonté, je supplie tous ceux qui sont investis de responsabilité de ne laisser passer aucune tentative pour la recherche de solutions équitables aux difficultés complexes, de manière qu’israéliens et palestiniens puissent vivre en paix. Il faut entreprendre toujours avec courage et sans se lasser la voie du dialogue, de la réconciliation et de la paix. Il n’y en a pas d’autre".


Par ses paroles, il a renouvelé l'appel que Benoît XVI avait fait lors de sa visite en 2009: "Qu’il soit universellement reconnu que l’Etat d’Israël a le droit d’exister et de jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues. Qu’il soit également reconnu que le Peuple palestinien a le droit à une patrie souveraine, à vivre avec dignité et à voyager librement. Que la solution de deux Etats devienne réalité et ne demeure pas un rêve". Le Saint-Père a évoqué la visite qu'il fera deamin au Mémorial de Yad Vashem, érigé en souvenir des six millions de juifs victimes de la Shoah, "tragédie qui demeure comme un symbole du point où peut arriver la méchanceté de l’homme quand, fomentée par de fausses idéologies, il oublie la dignité fondamentale de chaque personne, qui mérite un respect absolu quel que soit le peuple auquel elle appartient et la religion qu’elle professe. Je prie Dieu pour que plus jamais ne se produise un tel crime, dont ont été victimes aussi tant de chrétiens et d’autres. Nous souvenant toujours du passé, promouvons une éducation où l’exclusion et l’affrontement laissent place à l’inclusion et à la rencontre, où il n’y ait pas de place pour l’antisémitisme, quelle que soit la forme sous laquelle il se manifeste, ni pour une quelconque expression d’hostilité, de discrimination ou d’intolérance envers des personnes et des peuples". Le Pape a évoqué "avec le cœur profondément peiné ceux qui ont perdu la vie dans l'atroce attentat de samedi à Bruxelles. Je m'insurge vivement contre cet acte criminel de haine antisémite et je confie les victimes à Dieu miséricordieux tout en implorant la guérison des blessés". Ajoutant que ses rencontres seront limitées en raison de la brièveté de son voyage, le Pape a profité de l'occasion pour saluer tous les citoyens israéliens et leur manifester sa proximité, "en particulier à ceux qui vivent à Nazareth et en Galilée, où sont présentes aussi de nombreuses communautés chrétiennes". Avant de conclure et de se séparer des personnes présentes, le Pape s'est adressé aux évêques et aux fidèles laïcs chrétiens qu'il a encouragé à "poursuivre avec confiance et espérance leur témoignage serein en faveur de la réconciliation et du pardon, en suivant l’enseignement et l’exemple du Seigneur Jésus, qui a donné sa vie pour la paix entre l’homme et Dieu, entre frère et frère. Soyez ferment de réconciliation, porteurs d’espérance, témoins de charité. Sachez que vous êtes toujours dans mes prières".

DECLARATION CONJOINTE DU PAPE ET DU PATRIARCHE ŒCUMENIQUE


Cité du Vatican, 26 mai 2014 (VIS). Après la cérémonie de bienvenue à l'aéroport de Tel Aviv, le Pape s'est rendu en hélicoptère à Jérusalem pour rencontrer à la délégation apostolique le Patriarche oecuménique de Constantinople SS Barthélémy accompagné de trois hauts dignitaires. Ont assisté à la rencontre le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'Etat, et le Cardinal Kurt Koch, Président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens. Le Patriarche a été élu en 1991, 270 Archevêque de Constantinople et Patriarche oecuménique (orthodoxie). Il a rencontré Benoît XVI au Vatican en 2008 et participé à la célébration du deuxième millénaire de la naissance de saint Paul. Le 19 mars 2013, il a assisté à la messe d'intronisation du Pape François. Ce fut la première fois, depuis le grand schisme de 1054, qu'un patriarche orthodoxe participait à la cérémonie d'inauguration de pontificat d'un pape catholique. Au terme de leur rencontre, le Pape François et le Patriarche Barthélémy ont signé la déclaration conjointe suivante:

1.Comme nos vénérables prédécesseurs, le Pape Paul VI et le Patriarche oecuménique Athénagoras, qui se sont rencontrés ici à Jérusalem, il y a cinquante ans, nous aussi, le Pape François et le Patriarche Barthélémy, nous étions déterminés à nous rencontrer en Terre Sainte où notre commun Rédempteur, le Christ Notre-Seigneur, a vécu, a enseigné, est mort, est ressuscité et monté au ciel, d’où il a envoyé le Saint Esprit sur l’Eglise naissante (communiqué commun du 6 janvier 1964). Notre nouvelle rencontre, entre les Evêques des Eglises de Rome et de Constantinople, fondées respectivement par les deux frères, les apôtres Pierre et André, est pour nous source d’une profonde joie spirituelle. Elle offre une occasion providentielle pour réfléchir sur la profondeur et sur l’authenticité des liens existant entre nous, qui sont les fruits d’un parcours rempli de grâce au long duquel le Seigneur nous a conduits, depuis ce jour béni d’il y a cinquante ans.

2.Notre rencontre fraternelle, aujourd’hui, est une nouvelle et nécessaire étape sur la route de l’unité à laquelle seul l’Esprit Saint peut nous conduire, celle de la communion dans une légitime diversité. Nous nous rappelons, avec une profonde gratitude, les étapes que le Seigneur nous a déjà rendus capables d’entreprendre. L’accolade échangée entre le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras, ici, à Jérusalem, après tant de siècles de silence, a préparé le chemin pour un geste important, le retrait de la mémoire et du sein de l’Eglise des actes d’excommunication mutuelle en 1054. Ce geste a été suivi par un échange de visites entre les Sièges respectifs de Rome et de Constantinople, par une correspondance régulière et, plus tard, par la décision, annoncée par le Pape Jean-Paul II et le Patriarche Dimitrios, tous deux d’heureuse mémoire, d’initier un dialogue théologique en vérité entre catholiques et orthodoxes. Tout au long de ces années, Dieu, source de toute paix et de tout amour, nous a enseignés à nous regarder les uns les autres comme membres de la même famille chrétienne, sous un seul Seigneur et Sauveur, Jésus Christ, et à nous aimer les uns les autres, de sorte que nous puissions professer notre foi au même Evangile du Christ, tel qu’il fut reçu par les apôtres, exprimé et transmis à nous par les conciles œcuméniques ainsi que par les pères de l’Eglise. Tandis que nous sommes conscients de ne pas avoir atteint l’objectif de la pleine communion, aujourd’hui, nous confirmons notre engagement à continuer de marcher ensemble vers l’unité pour laquelle le Christ notre Seigneur a prié le Père afin que tous soient un.

3.Bien conscients que l’unité est manifestée dans l’amour de Dieu et dans l’amour du prochain, nous attendons avec impatience ce jour où, finalement, nous partagerons ensemble le banquet eucharistique. Comme chrétiens, nous sommes appelés à nous préparer à recevoir ce don de la communion eucharistique, selon l’enseignement de Saint Irénée de Lyon, par la confession de la même foi, une prière persévérante, une conversion intérieure, une vie renouvelée et un dialogue fraternel. En atteignant ce but espéré, nous manifesterons au monde l’amour de Dieu par lequel nous sommes reconnus comme de vrais disciples de Jésus-Christ.

4.A cette fin, le dialogue théologique entrepris par la Commission mixte internationale offre une contribution fondamentale à la recherche pour la pleine communion entre catholiques et orthodoxes. Ensuite, sous les papes Jean-Paul II et Benoît XVI, et le Patriarche Dimitrios, les progrès de nos rencontres théologiques ont été substantiels. Aujourd’hui, nous exprimons notre sincère appréciation pour les acquis, tout comme pour les efforts en cours. Ceux-ci ne sont pas un pur exercice théorique, mais un exercice dans la vérité et dans l’amour qui exige une connaissance toujours plus profonde des traditions de l’autre pour les comprendre et pour apprendre à partir d’elles. Ainsi, nous affirmons une fois encore que le dialogue théologique ne recherche pas le plus petit dénominateur commun sur lequel aboutir à un compromis, mais qu’il est plutôt destiné à approfondir la compréhension de la vérité tout entière que le Christ a donnée à son Eglise, une vérité que nous ne cessons jamais de mieux comprendre lorsque nous suivons les impulsions de l’Esprit Saint. Par conséquent, nous affirmons ensemble que notre fidélité au Seigneur exige une rencontre fraternelle et un dialogue vrai. Une telle quête ne nous éloigne pas de la vérité. Tout au contraire, à travers un échange de dons, sous la conduite de l’Esprit Saint, elle nous mènera à la vérité tout entière.

5.Cependant, même en faisant ensemble cette route vers la pleine communion, nous avons maintenant le devoir d’offrir le témoignage commun de l’amour de Dieu envers tous, en travaillant ensemble au service de l’humanité, spécialement en défendant la dignité de la personne humaine à toutes les étapes de la vie et la sainteté de la famille basée sur le mariage, en promouvant la paix et le bien commun, et en répondant à la souffrance qui continue d’affliger notre monde. Nous reconnaissons que la faim, la pauvreté, l’analphabétisme, l’inéquitable distribution des ressources doivent constamment être affrontés. C’est notre devoir de chercher à construire une société juste et humaine dans laquelle personne ne se sente exclu ou marginalisé.

6.C’est notre profonde conviction que l’avenir de la famille humaine dépend aussi de la façon dont nous sauvegardons, avec prudence et compassion, avec justice et équité, le don de la création que notre Créateur nous a confié. Par conséquent, nous regrettons le mauvais traitement abusif de notre planète, qui est un péché aux yeux de Dieu. Nous réaffirmons notre responsabilité et notre obligation d’encourager un sens de l’humilité et de la modération, de sorte que tous sentent la nécessité de respecter la création et de la sauvegarder avec soin. Ensemble, nous réaffirmons notre engagement à sensibiliser au sujet de la gestion de la création; nous appelons tous les hommes de bonne volonté à considérer les manières de vivre plus sobrement, avec moins de gaspillage, manifestant moins d’avidité et plus de générosité pour la protection du monde de Dieu et pour le bénéfice de son peuple.

7.De même, il y a une nécessité urgente pour une coopération effective et engagée des chrétiens en vue de sauvegarder partout le droit d’exprimer publiquement sa foi, et d’être traité équitablement lorsqu’on promeut ce que le christianisme continue d’offrir à la société et à la culture contemporaines. A ce propos, nous invitons tous les chrétiens à promouvoir un authentique dialogue avec le judaïsme, l’islam et d’autres traditions religieuses. L’indifférence et l’ignorance mutuelles ne peuvent que conduire à la méfiance, voire, malheureusement, au conflit.

8.De cette sainte ville de Jérusalem, nous exprimons nos profondes préoccupations partagées pour la situation des chrétiens au Proche et Moyen Orient et pour leur droit de rester des citoyens à part entière de leurs patries. Avec confiance, nous nous tournons vers le Dieu tout-puissant et miséricordieux, dans une prière pour la paix en Terre Sainte et au Moyen Orient en général. Nous prions spécialement pour les Eglises en Egypte, en Syrie et en Irak, qui ont souffert le plus douloureusement en raison des récents événements. Nous encourageons toutes les parties, indépendamment de leurs convictions religieuses, à continuer d’œuvrer pour la réconciliation et pour la juste reconnaissance des droits des peuples. Nous sommes persuadés que ce ne sont pas les armes, mais le dialogue, le pardon et la réconciliation qui sont les seuls moyens possibles pour obtenir la paix.

9.Dans un contexte historique marqué par la violence, l’indifférence et l’égoïsme, beaucoup d’hommes et de femmes sentent aujourd’hui qu’ils ont perdu leurs repères. C’est précisément à travers notre témoignage commun de la bonne nouvelle de l’Evangile que nous pouvons être capables d’aider nos contemporains à redécouvrir la voie qui conduit à la vérité, à la justice et à la paix. Unis dans nos intentions, et nous rappelant l’exemple, il y a cinquante ans, du Pape Paul VI et du Patriarche Athénagoras, nous lançons un appel à tous les chrétiens, ainsi qu’aux croyants de toutes les traditions religieuses et à tous les hommes de bonne volonté, à reconnaître l’urgence de l’heure qui nous oblige à chercher la réconciliation et l’unité de la famille humaine, tout en respectant pleinement les différences légitimes, pour le bien de toute l’humanité et des générations futures.

10.En entreprenant ce pèlerinage commun à l’endroit où notre unique et même Seigneur Jésus Christ a été crucifié, a été enseveli et est ressuscité, nous recommandons humblement à l’intercession de la Très Sainte et toujours Vierge Marie nos futurs pas sur le chemin vers la plénitude de l’unité, en confiant l’entière famille humaine à l’amour infini de Dieu.

Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix! De Jérusalem, le 25 mai 2014.

RENCONTRE ŒCUMENIQUE AU SAINT-SEPULCRE


Cité du Vatican, 26 mai 2014 (VIS). Après avoir signé la déclaration conjointe, le Saint-Père et le Patriarche oecuménique se sont rendus à la basilique du Saint-Sépulcre pour prendre part à une cérémonie œcuménique. Le Pape est entré dans la basilique par la porte du Muristan alors que le Patriarche est entré par la porte Ste.Hélène. Ont également pris part les évêques de Terre Sainte, l'archevêque syrien, l'archevêque éthiopien, l'évêque anglican, l'évêque luthérien et d'autres évêques. Etaient également présents les consuls généraux des cinq pays qui garantissent le Statu Quo de la Basilique (France, Belgique, Espagne, Italie, Grèce) et les autres consuls du Corpus Separatum de Jérusalem (Suède, Etats-Unis, Turquie, Royaume-Uni). Selon la tradition, le Saint-Sépulcre est le site de la crucifixion, de la sépulture et de la résurrection du Christ. Après la répression de la révolte juive en 135, Jérusalem subit un changement radical. Les juifs, les samaritains et les judéo-chrétiens sont expulsés avec l'interdiction de revenir. Hadrien, dans l'intention de supprimer toute trace de la religion judaïque qui avait provoquée deux violentes révoltes, s'emploie à faire disparaître tous les lieux de culte. Le Saint-Sépulcre connaît le même sort. Il est rasé et comblé, et un temple de Venus est érigé par dessus. Au cours du premier concile œcuménique de Nicée en 325, l'évêque de Jérusalem, Macaire, invite l'empereur Constantin à rendre le Saint Sépulcre à la lumière, qui avait été conservé enterré. Hélène, la mère de Constantin, ordonna la construction de la basilique de la Résurrection, basilique qui, au fil des siècles, connaîtra divers sorts: De l'invasion de 614 au cours de laquelle la pierre de la sépulture aurait été brisée, à la décision des Croisés en 1099 de rassembler tous les monuments rappelant la mort et la résurrection du Christ en un seul édifice qui resta presque inaltéré jusqu'à la fin du XIX siècle, subissant toutefois un tremblement de terre en 1927 ou des dommages liés à la première guerre arabo-israélienne en 1948. Aujourd'hui, la gestion de la basilique est règlementée selon le Statu Quo et trois communautés, latine (représentée par les frères mineurs), grecque orthodoxe et arménienne orthodoxe s'en partagent la propriété. Les coptes orthodoxes, les syriens orthodoxes et les éthiopiens orthodoxes peuvent officier dans la basilique. A l'entrée, dans l'atrium, se trouve la pierre de l'Onction qui, selon la tradition, indique le lieu où Jésus, déposé de la Croix, fut embaumé.

Le Pape François et le Patriarche Barthélémy ont été reçus par les trois supérieurs des communautés du Statu Quo (grecque orthodoxe, franciscaine et arménienne apostolique). Le Patriarche grec orthodoxe de Jérusalem, Théophile III, le Custode de Jérusalem, le P. Pierbattista Pizzaballa,OFM.Cap, et le Patriarche arménien apostolique SB Nourhan Manoogian ont d'abord vénéré la pierre de l'Onction, puis le Pape avec le Patriarche. Après la proclamation de l'Evangile et les paroles du Patriarche Barthélémy, le Saint-Père a prononcé un discours affirmant, en premier lieu, que dans cette basilique "que chaque chrétien regarde avec profonde vénération, arrive à son point culminant le pèlerinage que j’accomplis avec mon frère bien-aimé en Christ, Sa Sainteté Barthélémy. Nous l’accomplissons sur les traces de nos vénérés prédécesseurs, Paul VI et Athénagoras, qui, avec courage et docilité à l’Esprit Saint, ont donné lieu, il y a cinquante ans, dans la Cité sainte de Jérusalem, à la rencontre historique entre l’Evêque de Rome et le Patriarche de Constantinople. C’est une grâce extraordinaire d’être réunis ici en prière. Le Tombeau vide, ce sépulcre neuf situé dans un jardin, où Joseph d’Arimathie avait déposé avec dévotion le corps de Jésus, est le lieu d’où part l’annonce de la Résurrection... Cette annonce, confirmée par le témoignage de ceux à qui le Seigneur Ressuscité est apparu, est le cœur du message chrétien, transmis fidèlement de génération en génération... C’est le fondement de la foi qui nous unit, foi grâce à laquelle, ensemble, nous professons que Jésus-Christ, Fils unique du Père et notre unique Seigneur, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli; il est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts. Chacun de nous, chaque baptisé dans le Christ, est spirituellement ressuscité de ce tombeau, puisque dans le Baptême nous avons tous été réellement incorporés au Premier Né de toute la création, ensevelis ensemble avec Lui, pour être avec Lui ressuscités et pouvoir marcher dans une vie nouvelle... Tenons-nous près du tombeau vide dans un recueillement respectueux, pour redécouvrir la grandeur de notre vocation chrétienne: nous sommes des hommes et des femmes de résurrection, non de mort. Apprenons, de ce lieu, à vivre notre vie, les souffrances de l'Eglise et du monde entier à la lumière du matin de Pâques... Ne nous laissons pas voler le fondement de notre espérance qui est justement cela: Christos Anesti. Ne privons pas le monde de la joyeuse annonce de la Résurrection! Et ne soyons pas sourds au puissant appel à l’unité qui résonne précisément de ce lieu, à travers les paroles de Celui qui, en tant que Ressuscité, nous appelle tous mes frères".

"Certes, nous ne pouvons nier les divisions qui existent encore entre nous, disciples de Jésus. Ce lieu sacré nous en fait ressentir le drame avec une souffrance plus grande. Et pourtant, à cinquante ans de l’accolade de ces deux vénérables Pères, nous reconnaissons avec gratitude et un étonnement renouvelé comment il a été possible, par l’impulsion de l’Esprit Saint, d’accomplir des pas vraiment importants vers l’unité. Nous sommes conscients qu’il reste encore du chemin à parcourir pour aboutir à cette plénitude de communion qui puisse s’exprimer aussi dans le partage de la même table eucharistique, que nous désirons ardemment; mais les divergences ne doivent pas nous effrayer et paralyser notre chemin. Nous devons croire que, comme la pierre du sépulcre a été renversée, de la même façon, pourront être levés tous les obstacles qui empêchent encore la pleine communion entre nous. Ce sera une grâce de la résurrection, que nous pouvons dès aujourd’hui savourer à l’avance. Chaque fois que nous demandons pardon les uns aux autres, pour les péchés commis contre d’autres chrétiens et chaque fois que nous avons le courage de concéder et de recevoir ce pardon, nous faisons l’expérience de la résurrection! Chaque fois que, ayant dépassé les anciens préjugés, nous avons le courage de promouvoir de nouvelles relations fraternelles, nous confessons que le Christ est vraiment ressuscité! Chaque fois que nous pensons l’avenir de l’Eglise à partir de sa vocation à l’unité, brille la lumière du matin de Pâques! A ce propos, je désire renouveler le vœu déjà exprimé par mes prédécesseurs, de maintenir un dialogue avec tous les frères en Christ pour trouver une forme d’exercice du ministère propre de l’Evêque de Rome qui, en conformité avec sa mission, s’ouvre à une situation nouvelle et puisse être, dans le contexte actuel, un service d’amour et de communion reconnu par tous".

"Tandis que nous nous trouvons comme des pèlerins en ces saints lieux, notre souvenir priant va à toute la région, malheureusement si souvent marquée par des violences et des conflits. Et nous n’oublions pas, dans nos prières, tant d’autres hommes et femmes qui, en diverses parties de la planète, souffrent à cause de la guerre, de la pauvreté, de la faim, comme les nombreux chrétiens persécutés pour leur foi dans le Seigneur Ressuscité. Quand des chrétiens de diverses confessions se trouvent à souffrir ensemble, les uns à côté des autres, et à s’entraider les uns les autres avec une charité fraternelle, se réalise un œcuménisme de la souffrance, se réalise l’œcuménisme du sang, qui possède une particulière efficacité non seulement pour les contextes dans lesquels il a lieu, mais aussi, en vertu de la communion des saints, pour toute l’Eglise. Ceux qui tuent, qui persécutent les chrétiens en haine de la foi, ne leur demandent pas s'ils sont orthodoxes ou catholiques. Tous sont chrétiens. Le sang chrétien est le même".


S'adressant ensuite à SS Barthélémy et à l'assemblée, il a ajouté: "Mettons de côté les hésitations que nous avons héritées du passé et ouvrons notre cœur à l’action de l’Esprit Saint, l’Esprit de l’Amour, pour cheminer ensemble vers le jour béni où nous retrouverons notre pleine communion. Sur ce chemin, nous nous sentons soutenus par la prière que Jésus lui-même, en cette Ville, la veille de sa passion a élevée vers son Père pour ses disciples, et que nous ne nous lassons pas de faire nôtre avec humilité: Qu’ils soient un… pour que le monde croie". Et quand la désunion nous rend pessimistes, peu courageux, méfiants, mettons nous tous sous la protection de la Sainte Mère de Dieu. Quand l'âme chrétienne connaît des turbulences spirituelles, c'est seulement sous le manteau de la Sainte Mère de Dieu que nous trouverons la paix. Qu'elle nous aide sur ce chemin". Enfin, le Pape et le Patriarche se sont embrassés en signe de paix et ont prié ensemble le Notre Père en italien, pendant que chacun le récitait dans sa propre langue. Ils sont ensuite entrés ensemble dans le Sépulcre pour vénérer la tombe vide, et sont sortis ensemble de la basilique pour bénir les fidèles. De la même façon, ils se sont rendus sur le Mont du Calvaire accompagnés des patriarches grec et arménien et du Custode de Terre Sainte pour vénérer le lieu de la mort et de la crucifixion de Jésus".

VISITE AU GRAND MUFTI DE JERUSALEM


Cité du Vatican, 26 mai 2014 (VIS). Tôt ce matin le Pape a gagné l'esplanade des mosquées, qui occupe une partie du site de l'ancien Temple. Troisième lieu saint de l'Islam, cet espace renferme la mosquée al-Aqsa et le dôme du Rocher, devant lequel il a été accueilli par le Grand Mufti Muhammad Ahmad-Husayn, le Président du Conseil suprême musulman, la plus haute autorité de Jérusalem et de Palestine. Après la visite du monument, le Saint-Père s'est adressé aux représentants de l'Islam:

"Mettant mes pas dans ceux de mes prédécesseurs, et en particulier dans le sillage lumineux du voyage de Paul VI, il y a cinquante ans, le premier d’un pape en Terre Sainte, j’ai vivement désiré venir en pèlerin visiter les lieux qui ont vu la présence terrestre de Jésus-Christ. Mais mon pèlerinage ne serait pas complet s’il ne prévoyait pas aussi la rencontre avec les personnes et les communautés qui vivent ici, et donc je suis particulièrement heureux de me retrouver avec vous, chers amis musulmans. Ma pensée va à Abraham, en qui musulmans, chrétiens et juifs reconnaissent, chacun de façon différente, un père dans la foi et un grand exemple à imiter. Il se fit pèlerin, laissant son propre peuple, sa propre maison, pour entreprendre l'aventure spirituelle à laquelle Dieu l’appelait. Le pèlerin est une personne qui se fait pauvre, qui se met en route, est tendu vers un but grand et désiré, vit de l’espérance d’une promesse reçue. Telle fut la condition d’Abraham, ce devrait être aussi notre attitude spirituelle. Nous ne pouvons jamais nous estimer auto-suffisants, maîtres de notre vie. Nous ne pouvons nous limiter à rester fermés, sûrs de nos convictions. Devant le mystère de Dieu, nous sommes tous pauvres, nous sentons que nous devons être prêts à sortir de nous-mêmes, dociles à l’appel que Dieu nous adresse, ouverts à l’avenir que lui veut construire pour nous. Dans notre pèlerinage terrestre, nous ne sommes pas seuls car nous croisons le chemin d’autres frères. Parfois nous partageons avec eux un bout de chemin, parfois nous vivons ensemble une étape qui nous donne du courage. Telle est la rencontre d’aujourd’hui, et je la vis avec une particulière gratitude: C’est une halte commune heureuse, rendue possible par votre hospitalité, dans ce pèlerinage qu’est notre vie et celle de nos communautés. Nous vivons une communication et un échange fraternels qui peuvent nous donner du réconfort et nous offrir de nouvelles forces pour affronter les défis communs qui se présentent à nous. Nous ne pouvons oublier que le pèlerinage d’Abraham a été aussi un appel à la justice: Dieu l’a voulu témoin de son agir et son imitateur. Nous aussi nous voudrions être témoins de l’agir de Dieu dans le monde et pour cela, justement dans notre rencontre, nous entendons résonner en profondeur l’appel à être artisans de paix et de justice, à demander ces dons dans la prière et à apprendre d’en-haut la miséricorde, la grandeur d’âme, la compassion. Chers amis, de ce lieu saint, je lance un appel pressant à toutes les personnes et aux communautés qui se reconnaissent en Abraham: Respectons-nous et aimons-nous les uns les autres comme des frères et des sœurs. Apprenons à comprendre la douleur de l’autre. Que personne n’instrumentalise par la violence le Nom de Dieu. Oeuvrons donc ensemble pour la justice et pour la paix!".


Après cette visite, le Pape François s'est déplacé non loin, en contrebas de l'esplanade, au Mur occidental, seul vestige visible du Temple et lieu sacré pour l'Hébraïsme.
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