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lundi 30 novembre 2015

Le chemin de la résistance passe par le pardon


Cité du Vatican, 30 novembre 2015 (VIS). Après avoir célébré la messe, le Pape a quitté la cathédrale de Bangui pour saluer les jeunes qui l'attendaient dehors et participer à veillée de prière. Il a improvisé quelques mots en italien, laissant de côté le discours qu'il avait préparé pour cette occasion et que nous reproduisons en deuxième partie. Devant un des jeunes, il a rappelé que leur symbole était la banane, parce qu'elle était résistante et qu'il avait évoqué aussi les nombreuses difficultés qu'ils rencontraient en cette période de guerre et de divisions.

La banane, a dit le Pape "est un symbole de vie car elle grandit toujours, se reproduit toujours, donne toujours des fruits très énergétiques. La banane est aussi résistante. Je crois que tout cela exprime clairement le chemin qui se présente à vous en cette période difficile de guerre, de haine, de division: le chemin de la résistance. Votre ami disait que certains d'entre vous veulent s'en aller. Fuir les défis de la vie n'est jamais une solution! Il faut résister, garder la valeur de la résistance, de la lutte pour le bien! Ceux qui fuient n'ont pas le courage de donner leur vie. La banane donne la vie et se reproduit, et donne plus de vie parce qu'elle résiste, parce qu'elle reste, parce qu'elle est là. Certains me demanderont: Mais Père, que pouvons-nous faire? Comment résister? Je vous dirai deux ou trois choses qui pourront vous être utiles pour que vous puissiez résister. D'abord, la prière. La prière est puissante! La prière vainc le mal! La prière nous rapproche de Dieu qui est Tout-Puissant. En deuxième lieu, œuvrer pour la paix. La paix n'est pas un document qui se signe et reste là. La paix se fait tous les jours. La paix est un travail artisanal, qui se fait avec les mains, qui se fait avec sa vie. On me dira: Père, comment peut-on être un artisan de paix? Avant tout, en ne détestant personne. Et si quelqu'un vous fait du mal, essayer de lui pardonner. Pas de haine! Beaucoup de pardon! Disons-le ensemble: Pas de haine, beaucoup de pardon. Si vous n'avez pas de haine dans vos cœurs, si vous pardonnez, vous serez vainqueurs. Parce que vous vaincrez la bataille la plus difficile de la vie, vainqueurs dans l'amour. Et par l'amour vient la paix".

Voulez-vous être des perdants ou des gagnants dans la vie? leur a demandé le Pape. "On ne gagne qu'en suivant le chemin de l'amour. Peut-on aimer son ennemi? Oui. Peut-on pardonner à qui nous fait du mal? Oui. Par l'amour et le pardon tu vaincras. Avec l'amour vous serez des gagnants de la vie et vous donnerez toujours la vie. L'amour ne nous rend jamais perdants. Chers jeunes centrafricains, je suis très heureux de vous connaître. Aujourd'hui, nous avons ouvert cette porte. Cela signifie la Porte de la miséricorde de Dieu. Ayez confiance en Dieu! Parce qu'il est miséricordieux, il est amour, il est capable de nous donner la paix. C'est pourquoi je vous ai dit, au début, de prier; il faut prier pour résister, pour aimer, pour ne pas détester, pour être des artisans de la paix". Après sa brève allocution, le Pape a donné le sacrement de la réconciliation à plusieurs jeunes dans l'atrium de la cathédrale et a ensuite béni les personnes présentes.

Voici le discours préparé par le Pape: "Chers jeunes, chers amis, bonsoir! J’ai la grande joie de vous retrouver ce soir, alors que nous commençons une nouvelle année liturgique avec le temps de l’Avent. N’est-ce pas pour chacun de nous l’occasion d’un nouveau départ, l’occasion de passer sur l’autre rive... Au cours de notre rencontre, je pourrai donner le sacrement de la réconciliation à quelques-uns d’entre vous. Aussi, je voudrais vous inviter à réfléchir sur la grandeur de ce sacrement dans lequel Dieu vient à notre rencontre d’une façon personnelle. Chaque fois que nous le lui demandons, il vient avec nous pour nous faire passer sur l’autre rive, sur cette rive de notre vie où Dieu nous pardonne, déverse en nous son amour qui guérit, apaise et relève! Le Jubilé de la Miséricorde, que je viens d’avoir la joie d’ouvrir particulièrement pour vous, chers amis Centrafricains et Africains, nous rappelle justement que Dieu nous attend, les bras ouverts, comme nous le rappelle la belle image du Père accueillant le fils prodigue. En effet, le pardon reçu nous console et il nous permet de repartir le cœur confiant et en paix, capables de vivre davantage en harmonie avec nous-mêmes, avec Dieu et avec les autres. Ce pardon reçu nous permet aussi de pardonner à notre tour. Nous en avons toujours besoin, et particulièrement dans des situations de conflits, de violences comme celles que vous connaissez encore trop souvent. Je redis ma proximité à tous ceux parmi vous qui sont touchés par le deuil, la séparation, les blessures infligées par la haine et la guerre. Dans ce contexte, pardonner à celui qui nous a fait du mal est humainement bien difficile. Mais Dieu nous offre force et courage pour devenir ces artisans de réconciliation et de paix, dont votre pays a tant besoin. Le chrétien, disciple du Christ, marche sur les pas de son maître, qui sur la croix a demandé à son Père de pardonner à ceux qui le crucifiaient. Comme cette attitude est éloignée des sentiments qui habitent trop souvent notre cœur… Méditer cette attitude et cette parole de Jésus: Père, pardonne-leur, peut nous aider à convertir notre regard et notre cœur. Pour beaucoup, c’est un scandale que Dieu soit venu se faire l’un de nous. C’est un scandale qu’il soit mort sur une croix. Oui, c’est un scandale: le scandale de la croix. La croix continue à faire scandale. Mais c’est l’unique chemin sûr: celui de la Croix, celui de Jésus venu partager notre vie pour nous sauver du péché. Chers amis, cette croix nous parle de la proximité de Dieu: il est avec nous, il est avec chacun de vous dans vos joies comme dans vos épreuves".


"Chers jeunes, le bien le plus précieux que nous pouvons avoir dans la vie est notre relation avec Dieu. En êtes-vous convaincus? Etes-vous conscients de la valeur inestimable que vous avez aux yeux de Dieu? Savez-vous que vous êtes aimés et accueillis par lui, inconditionnellement, comme vous êtes? En consacrant du temps à la prière, à la lecture de l’Ecriture, particulièrement de l’Evangile, vous le connaîtrez mieux et vous vous connaîtrez aussi vous-mêmes. En effet, les conseils de Jésus peuvent éclairer aussi aujourd’hui vos sentiments et vos choix. Vous êtes enthousiastes et généreux, en quête d’un grand idéal, chercheurs de vérité et de beauté. Je vous encourage à garder l’esprit vigilant et critique face à toute compromission contraire au message de l’Evangile. Merci pour votre dynamisme créatif dont l’Eglise a besoin ! Cultivez-le! Soyez des témoins de la joie que donne la rencontre avec Jésus. Qu’elle vous transforme, qu’elle rende votre foi plus forte, plus solide pour surmonter les peurs, afin d’entrer toujours plus dans le projet d’amour de Dieu sur vous. Dieu veut le bonheur de tous ses enfants. Ceux qui se laissent regarder par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Et, en retour, regarder l’autre comme un frère, accepter qu’il soit différent et découvrir qu’il est un don pour moi. C’est ainsi que la paix se construit chaque jour. Cela demande de prendre le chemin du service et de l’humilité, d’être attentif aux besoins de l’autre. Pour entrer dans cette logique, il faut avoir un cœur qui sait s’abaisser et partager sa vie avec ceux qui sont le plus dans le besoin. Là est la vraie charité. Et ainsi grandit la solidarité en commençant par de petites choses, et les germes de division disparaissent. Ainsi le dialogue entre les croyants porte du fruit, la fraternité se vit jour après jour, et elle élargit le cœur en ouvrant un avenir. De cette manière, vous pouvez faire beaucoup de bien pour votre pays et je vous y encourage.... Le Seigneur est vivant, et il marche à vos côtés. Quand les difficultés semblent s’accumuler, quand la douleur, la tristesse dominent autour de vous, il ne vous abandonne pas. Il nous a laissé le mémorial de son amour, l’Eucharistie et les sacrements pour avancer sur le chemin en y trouvant la force d’aller de l’avant chaque jour. Et cela doit être la source de votre espérance et de votre courage pour passer sur l’autre rive, avec Jésus, en ouvrant des chemins nouveaux pour vous et votre génération, pour vos familles, pour votre pays. Je prie pour que vous ayez cette espérance. Soyez ancrés en elle et vous la donnerez aux autres, à notre monde abîmé par les guerres, les conflits, le mal, le péché. N’oubliez pas, le Seigneur est avec vous. Il a confiance en vous. Il souhaite que vous soyez ses disciples-missionnaires, soutenus par la prière de la Vierge Marie et par celle de toute l’Eglise dans les moments difficiles et les épreuves. Chers jeunes de Centrafrique, allez, je vous envoie!".

Rencontre avec les communautés évangéliques


Cité du Vatican, 30 novembre 2015 (VIS). Hier après-midi, le Pape a rencontré les communautés évangéliques centrafricaines à la Faculté de théologie évangélique de Bangui, fondée en 1974 par l'Association des évangéliques en Afrique, pour répondre aux exigences des Eglises évangéliques du continent, et par laquelle sont passés quelque 650 leaders, accomplissant leur service dans les églises et institutions évangéliques de 21 pays africains. Le Pape a été reçu par le Doyen de la Faculté et trois membres de la Plate-forme inter-religieuse qui a soutenu le processus de pacification nationale, par l'Archevêque de Bangui, le Président de l'Alliance des Eglises évangéliques centrafricaines et l'Imam de Bangui:

"Nous sommes tous ici pour servir le même Seigneur ressuscité qui nous rassemble aujourd'hui. Et grâce au même baptême reçu, nous sommes invités à annoncer la joie de l'Evangile aux hommes et femmes de ce cher pays de Centrafrique", a dit le Saint-Père au début de son discours, après avoir reçu les salutations du doyen de la FATEB et du président de l'AEC. "Depuis trop longtemps -a-t-il ajouté- votre peuple est marqué par les épreuves et la violence qui causent beaucoup de souffrance. L'annonce de l'Evangile n'en est donc que plus nécessaire et urgente, parce que c'est le Christ dans sa chair qui souffre dans ses membres bien-aimés: les pauvres de son peuple, les malades, les personnes âgées, et les laissés-pour-compte, les enfants orphelins ou abandonnés à leur sort, sans guide ni éducation. C'est aussi tous ceux dont l'âme et le corps ont été meurtris par la violence et la haine, ceux à qui la guerre a tout pris, le travail, la maison, les êtres chers... Dieu ne fait pas de distinction parmi ceux qui souffrent. J'ai souvent appelé cela l'œcuménisme du sang. Toutes nos communautés sans distinction souffrent d'injustice et de haine aveugle que le démon déchaîne. Dans ces circonstances, je voudrais vous faire part de ma proximité et de ma sollicitude pour le Pasteur Nicolas, dont la maison a récemment été pillée et incendiée, tout comme le siège de sa communauté. Dans ce contexte difficile, le Seigneur ne cesse de nous manifester sa tendresse, sa compassion et sa miséricorde. Cette souffrance commune et cette mission commune sont une occasion providentielle de progresser ensemble sur le chemin de l'unité, et sont aussi un moyen spirituel indispensable. Comment le Père pourrait-il repousser la grâce de l'unité, bien qu'imparfaite, de ses enfants qui souffrent ensemble et qui, en diverses occasions, s'unissent pour servir leurs frères?".


Le Pape a ensuite rappelé que la division des chrétiens est un scandale, parce qu'elle est avant tout "contraire à la volonté du Seigneur. C'est aussi un scandale face à la haine et à la violence qui déchirent l'humanité, face aux nombreuses oppositions qui s'élèvent contre l'Evangile du Christ. C'est pourquoi, tout en appréciant l'esprit de respect mutuel et de collaboration qui existe entre les chrétiens dans votre pays, je vous encourage à poursuivre sur ce chemin, en servant ensemble dans la charité. C'est un témoignage du Christ, qui construit l'unité". Enfin, il a souhaité que dans la perspective d'une pleine communion que nous désirons, il faudra ajouter à la persévérance et la charité, "le service de la prière et de la réflexion en commun, en vue d'une meilleure connaissance réciproque, d'une plus grande confiance et amitié. Je vous assure que je vous accompagnerai de mes prières sur ce chemin fraternel de service, de réconciliation et de miséricorde, un long chemin mais rempli de joie et d'espérance. Je demande au Seigneur Jésus -a-t-il conclu- de vous bénir tous, vos communautés et aussi notre Eglise. Et je vous demande tous de prier pour moi. Merci".

Ouverture de la Porte Sainte à Bangui, capitale spirituelle du monde


Cité du Vatican, 30 novembre 2015 (VIS). "Aujourd'hui, Bangui devient la capitale spirituelle du monde. L'Année sainte de la Miséricorde commence en avance sur cette terre. Une terre qui souffre depuis plusieurs années de la guerre et de la haine, de l'incompréhension, du manque de paix. Mais sur cette terre de souffrance se trouvent aussi tous les pays qui portent en ce moment la croix de la guerre". Ce sont les paroles que le Pape François a prononcées hier après-midi à la cathédrale Notre-Dame de l'Immaculée Conception de Bangui, avant d'ouvrir la Porte Sainte et le Jubilé de la Miséricorde. Bangui devient ainsi, a ajouté le Pape, la capitale spirituelle de la prière pour la miséricorde du Père. "Nous voulons tous la paix, la miséricorde, la réconciliation, le pardon, l'amour. Pour Bangui, pour toute la République centrafricaine, pour le monde entier, pour les pays qui souffrent de la guerre, demandons la paix!", s'est exclamé le Saint-Père, invitant à répéter à voix haute: "Tous ensemble demandons l'amour et la paix". Le Pape a aussi élevé la voix en langue sango de la République centrafricaine, pour demander "Doyé Siriri" (amour et paix). C'est par cette prière qu'a commencé l'Année sainte, après le rite d'ouverture de la Porte de la Miséricorde. "Ouvrez les portes de justice; c'est la porte du Seigneur; je rentre dans ta maison Seigneur", a dit le Pape, avant d'entrer seul et en premier dans la cathédrale où l'attendaient les prêtres, les religieux, les religieuses et les séminaristes du pays pour participer à la messe et entendre son homélie dans laquelle il a rappelé que tous, sans exception, attendaient "la grâce, la charité de la paix" et a lancé un nouvel appel à ceux qui prennent injustement les armes de ce monde: "Déposez ces instruments de mort; armez-vous plutôt de justice, d'amour et de miséricorde, garanties d'une paix authentique".

Voici le texte intégral de l'homélie prononcée par le Saint-Père:

"En ce premier dimanche de l’Avent, temps liturgique de l’attente du Sauveur et symbole de l’espérance chrétienne, Dieu a conduit mes pas, jusqu’à vous, sur cette terre, alors que l’Eglise universelle s’apprête à inaugurer l’Année jubilaire de la Miséricorde. Et je suis particulièrement heureux que ma visite pastorale coïncide avec l’ouverture dans votre pays de cette Année jubilaire. Depuis cette cathédrale, par le cœur et la pensée, je voudrais rejoindre avec affection tous les prêtres, les personnes consacrées, les agents pastoraux de ce pays, spirituellement unis à nous en ce moment. A travers vous, j’aimerais saluer aussi tous les Centrafricains, les malades, les personnes âgées, les blessés de la vie. Certains d’entre eux sont peut-être désespérés et n’ont même plus la force d’agir, attendant simplement une aumône, l’aumône du pain, l’aumône de la justice, l’aumône d’un geste d’attention et de bonté. Mais comme les apôtres Pierre et Jean montant au Temple, qui n’avaient ni or ni argent à donner au paralytique dans le besoin, je viens leur offrir la force et la puissance de Dieu qui guérissent l’homme, le remettent debout et le rendent capable de commencer une nouvelle vie, en passant sur l’autre rive. Jésus ne nous envoie pas tout seuls sur l’autre rive, mais il nous invite plutôt à effectuer la traversée avec lui, en répondant, chacun, à une vocation spécifique. Il nous faut donc être conscients que ce passage sur l’autre rive ne peut se faire qu’avec lui, en nous libérant des conceptions de la famille et du sang qui divisent, pour construire une Eglise-Famille de Dieu, ouverte à tous, soucieuse de ceux qui sont le plus dans le besoin. Cela suppose la proximité avec nos frères et sœurs, cela implique un esprit de communion. Ce n’est pas d’abord une question de moyens financiers; il suffit juste de partager la vie du peuple de Dieu, en rendant compte de l’espérance qui est en nous, en étant témoins de l’infinie miséricorde de Dieu qui, comme le souligne le psaume responsorial de ce dimanche, est bon et montre aux pécheurs le chemin. Jésus nous enseigne que le Père céleste fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons. Après avoir fait nous-mêmes l’expérience du pardon, nous devons pardonner. Voici notre vocation fondamentale: Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait! L’une des exigences fondamentales de cette vocation à la perfection, c’est l’amour des ennemis, qui prémunit contre la tentation de la vengeance et contre la spirale des représailles sans fin. Jésus a tenu à insister sur cet aspect particulier du témoignage chrétien. Les agents d’évangélisation doivent donc être d’abord et avant tout des artisans du pardon, des spécialistes de la réconciliation, des experts de la miséricorde. C’est ainsi que nous pouvons aider nos frères et sœurs à passer sur l’autre rive, en leur révélant le secret de notre force, de notre espérance, de notre joie, qui ont leur source en Dieu, parce qu’elles sont fondées sur la certitude qu’il est dans la barque avec nous. Comme il l’a fait avec les apôtres lors de la multiplication des pains, c’est donc à nous que le Seigneur confie ses dons afin que nous allions les distribuer partout, en proclamant sa parole qui rassure: Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda".
"Dans les textes liturgiques de ce dimanche, nous pouvons découvrir certaines caractéristiques de ce salut de Dieu annoncé, qui se présentent comme autant de points de repères pour nous guider dans notre mission. D’abord, le bonheur promis par Dieu est annoncé en terme de justice. L’Avent, c’est le temps pour préparer nos cœurs afin de pouvoir accueillir le Sauveur, c’est-à-dire le seul Juste et le seul Juge capable de réserver à chacun le sort qu’il mérite. Ici comme ailleurs, tant d’hommes et de femmes ont soif de respect, de justice, d’équité, sans trouver à l’horizon des signes positifs. A ceux-là, il vient faire don de sa justice. Il vient féconder nos histoires personnelles et collectives, nos espoirs déçus et nos souhaits stériles. Et il nous envoie annoncer surtout à ceux qui sont opprimés par les forts de ce monde comme à ceux qui ploient sous le poids de leurs propres péchés : Juda sera délivré, Jérusalem habitera en sécurité, et voici le nom qu’on lui donnera: Le Seigneur-est-notre-Justice. Oui, Dieu est Justice! Voilà pourquoi, nous, chrétiens, nous sommes appelés à être dans le monde les artisans d’une paix fondée sur la justice. Le salut de Dieu attendu a également le goût de l’amour. En effet, en nous préparant pour célébrer le mystère de Noël, nous nous réapproprions le cheminement du peuple de Dieu pour accueillir le Fils venu nous révéler que Dieu n’est pas seulement justice mais qu’il est aussi et par-dessus tout Amour. Partout, même et surtout là où règnent la violence, la haine, l’injustice et la persécution, les chrétiens sont appelés à témoigner de ce Dieu qui est Amour. En encourageant les prêtres, les personnes consacrées et les laïcs qui, dans ce pays, vivent parfois jusqu’à l’héroïsme les vertus chrétiennes, je reconnais que la distance qui nous sépare de l’idéal si exigeant du témoignage chrétien, est parfois grande. Voilà pourquoi je fais miennes sous forme de prière ces paroles de saint Paul: Frères, que le Seigneur vous donne, entre vous, et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant. A cet égard, le témoignage des païens sur les chrétiens de l’Eglise primitive doit rester présent à notre horizon comme un phare: Voyez comme ils s’aiment, ils s’aiment vraiment".


"Enfin, le salut de Dieu annoncé revêt le caractère d’une puissance invincible qui l’emportera sur tout. En effet, après avoir annoncé à ses disciples les signes terribles qui précéderont sa venue, Jésus conclut: Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Et si Paul parle d’un amour de plus en plus intense et débordant, c’est que le témoignage chrétien doit refléter cette force irrésistible dont il est question dans l’Evangile. C’est donc aussi au sein de bouleversements inouïs que Jésus veut montrer sa grande puissance, son inégalable gloire et la puissance de l’amour qui ne recule devant rien, ni devant les cieux ébranlés, ni devant la terre en feu, ni devant la mer en furie. Dieu est plus fort que tout. Cette conviction donne au croyant sérénité, courage et la force de persévérer dans le bien face aux pires adversités. Même lorsque les forces du mal se déchaînent, les chrétiens doivent répondre présents, la tête relevée, prêts à recevoir des coups dans cette bataille où Dieu aura le dernier mot. Et ce mot sera d’amour! A tous ceux qui utilisent injustement les armes de ce monde, je lance un appel: déposez ces instruments de mort; armez-vous plutôt de la justice, de l’amour et de la miséricorde, vrais gages de paix. Disciples du Christ, prêtres, religieux, religieuses ou laïcs engagés en ce pays au nom si suggestif, situé au cœur de l’Afrique et qui est appelé à découvrir le Seigneur comme le véritable centre de tout ce qui est bon, votre vocation est d’incarner le cœur de Dieu parmi vos concitoyens. Daigne le Seigneur nous établir tous fermement dans une sainteté sans reproche devant Dieu notre Père, pour le jour où notre Seigneur viendra avec tous les saints. Ainsi soit-il!".

Convergence avec la communauté musulmane


Cité du Vatican, 30 novembre 2015 (VIS). Ce matin à Bangui, le Saint-Père s'est rendu à la mosquée centrale de Koudoukou par rencontrer les autorités et la communauté musulmane de la Centrafrique: Chrétiens et musulmans, nous sommes frères, a-t-il affirmé d'emblée. "Nous devons donc nous considérer comme tels, nous comporter comme tels. Nous savons bien que les derniers événements et les violences qui ont secoué votre pays n’étaient pas fondés sur des motifs proprement religieux. Celui qui dit croire en Dieu doit être aussi un homme, une femme, de paix. Chrétiens, musulmans et membres des religions traditionnelles ont vécu pacifiquement ensemble pendant de nombreuses années. Nous devons donc demeurer unis pour que cesse toute action qui, de part et d’autre, défigure le Visage de Dieu et a finalement pour but de défendre par tous les moyens des intérêts particuliers, au détriment du bien commun. Ensemble, disons non à la haine, à la vengeance, à la violence, en particulier à celle qui est perpétrée au nom d’une religion ou de Dieu. Dieu est paix, Salam. En ces temps dramatiques, les responsables religieux chrétiens et musulmans ont voulu se hisser à la hauteur des défis du moment. Ils ont joué un rôle important pour rétablir l’harmonie et la fraternité entre tous. Je voudrais les assurer de ma gratitude et de mon estime. Et nous pouvons aussi nous rappeler les nombreux gestes de solidarité que chrétiens et musulmans ont eu à l’égard de leurs compatriotes d’une autre confession religieuse, en les accueillant et en les défendant au cours de cette dernière crise, dans votre pays, mais aussi en d’autres parties du monde".
En Centrafrique, "on ne peut que souhaiter que les prochaines consultations donnent au pays des responsables nationaux qui sachent unir les citoyens, se comportant en symboles de l’unité de la nation plutôt qu'en représentants d’une faction. Je vous encourage vivement à faire de votre pays une maison accueillante pour tous ses enfants, sans distinction d’ethnie, d’appartenance politique ou de confession religieuse. La République Centrafricaine, située au cœur de l’Afrique, grâce au concours de tous ses enfants, pourra alors donner une impulsion en ce sens à tout le continent. Elle pourra l’influencer positivement et aider à éteindre les foyers de tension qui y sont présents et qui empêchent les Africains de bénéficier de ce développement qu’ils méritent et auquel ils ont droit. Je vous invite à prier et à travailler pour la réconciliation, la fraternité et la solidarité, sans oublier les personnes qui ont le plus souffert de ces événements. Que Dieu vous bénisse et vous protège tous!".


Les chrétiens doivent oeuvrer Centrafrique


Cité du Vatican, 30 novembre 2015 (VIS). Ce matin à Bangui, le Pape a célébré une grand messe au stade Barthélémy Boganda, des écrans géants ayant été installés à l'extérieur pour la foule qui n'avait pu entrer. Il a engagé son homélie en reprenant la phrase de Paul, Comme il est beau de voir courir les messagers de la Bonne Nouvelle: "C’est pour nous un appel à rendre grâce pour le don de la foi que nous avons reçu de ces messagers qui nous l’ont transmis. C’est aussi un appel à nous émerveiller devant l’œuvre missionnaire qui a porté...la joie de l’Evangile sur cette terre bien aimée. Il est bon, surtout lorsque les temps sont difficiles, lorsque les épreuves et les souffrances ne manquent pas, lorsque l’avenir est incertain et que l’on se sent fatigué, craignant de ne plus y arriver, il est bon de se réunir autour du Seigneur, ainsi que nous le faisons aujourd’hui, pour se réjouir de sa présence, de la vie nouvelle et du salut qu’il nous propose, comme une autre rive vers laquelle nous devons tendre. Cette autre rive c’est, bien sûr, la vie éternelle, le ciel où nous sommes attendus. Ce regard porté vers le monde à venir a toujours soutenu le courage des chrétiens, des plus pauvres, des plus petits, dans leur pèlerinage terrestre. Cette vie éternelle n’est pas une illusion, elle n’est pas une fuite du monde. Elle est une puissante réalité qui nous appelle et qui nous engage à la persévérance dans la foi et dans l’amour. Mais l’autre rive, plus immédiate, que nous cherchons à rejoindre, c'est le salut que procure la foi... Rendons grâce au Seigneur pour sa présence et pour la force qu’il nous donne dans le quotidien de nos vies lorsque nous sommes confrontés à la souffrance physique ou morale...ou pour les actes de solidarité et de générosité dont il nous rend capables, pour la joie et l’amour qu’il fait briller dans nos familles, dans nos communautés, malgré, parfois, le dénuement, la violence qui nous entoure ou la crainte du lendemain, pour l’audace de créer des liens d’amitié, de dialoguer avec celui qui ne nous ressemble pas, de pardonner à celui qui nous a fait du mal, de nous engager dans la construction d’une société plus juste et plus fraternelle où personne n’est abandonné. En tout cela, le Christ ressuscité nous prend par la main, et nous entraîne à sa suite. Et je veux rendre grâce avec vous au Seigneur de miséricorde pour tout ce qu’il vous a donné d’accomplir de beau, de généreux, de courageux, dans vos familles et dans vos communautés, lors des événements que connaît votre pays depuis plusieurs années".

Mais "nous sommes comme au milieu du fleuve, et il nous faut décider courageusement, dans un engagement missionnaire renouvelé, de passer sur l’autre rive. Tout baptisé doit sans cesse rompre avec ce qu’il y a encore en lui de l’homme ancien, de l’homme pécheur, toujours prêt à se réveiller à la suggestion du démon et combien il est agissant en notre monde et en ces temps de conflits, de haine et de guerre, pour l’entraîner à l’égoïsme, au repli sur soi et à la méfiance, à la violence et à l’instinct de destruction, à la vengeance, à l’abandon et à l’exploitation des plus faibles… Nous savons aussi combien nos communautés, appelées à la sainteté, ont encore de chemin à parcourir. Certainement nous avons tous à demander pardon au Seigneur pour trop de résistances et de lenteur à rendre témoignage de l’Evangile. Puisse l’Année jubilaire qui vient de commencer dans votre pays, en soit l’occasion. Quant à vous, vous devez surtout regarder vers l’avenir, et, forts du chemin déjà parcouru, décider résolument de franchir une nouvelle étape dans l’histoire chrétienne de votre pays, vous élancer vers de nouveaux horizons, avancer plus au large, en eau profonde... Alors, chacun dans son cœur peut se poser la question si importante de son lien personnel avec Jésus, examiner ce qu’il a déjà accepté, ou encore refusé, pour répondre à son appel afin de le suivre de plus près. Le cri des messagers retentit plus que jamais à nos oreilles, alors même que les temps sont difficiles. Il retentit par toute la terre, et jusqu’au bout du monde...et ici, aujourd’hui, en cette terre de Centrafrique. Il retentit dans nos cœurs, dans nos familles, dans nos paroisses, partout où nous vivons, et il nous invite à la persévérance dans l’enthousiasme de la mission, une mission qui a besoin de nouveaux messagers, encore plus nombreux, encore plus donnés, encore plus joyeux, encore plus saints. Et nous sommes tous appelés à être, chacun, ce messager que notre frère, quelle que soit son ethnie, sa religion, sa culture, attend, souvent sans le savoir. Comment, en effet, ce frère croira-t-il au Christ, se demande Paul, si la Parole n’est ni entendue ni proclamée? Nous aussi, à l’exemple de l’Apôtre, nous devons être remplis d’espérance et d’enthousiasme pour l’avenir. L’autre rive est à portée de main, et Jésus traverse le fleuve avec nous. Il est ressuscité des morts. Dès lors les épreuves et les souffrances que nous vivons sont toujours des occasions qui ouvrent à un avenir nouveau si nous acceptons de nous attacher à sa personne. Chrétiens de Centrafrique, chacun de vous est appelé à être, par la persévérance de sa foi et par son engagement missionnaire, artisan du renouveau humain et spirituel de votre pays. Que la Vierge Marie, qui après avoir partagé les souffrances de la passion partage maintenant la joie parfaite avec son Fils, vous protège et vous encourage sur ce chemin".

Message du Pape au Patriarche œcuménique Barthélémy I


Cité du Vatican, 30 novembre 2015 (VIS). Comme de coutume, à l'occasion de la fête de saint André, patron du Patriarcat œcuménique de Constantinople, une délégation du Saint-Siège, présidée par le Cardinal Kurt Koch, Président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, s'est rendue à Istanbul pour se joindre aujourd'hui à la commémoration liturgique en la cathédrale patriarcale du Phanar. Le Patriarcat envoie de même chaque année une délégation à Rome, le 29 juin, en la fête des Apôtres Pierre et Paul. La délégation du Saint-Siège s'est entretenue avec SS Barthélémy I et la commission synodale chargée des relations avec l'Eglise catholique. Elle a aussi remis au Patriarche un message du Saint-Père qui a été lu à la fin de la divine liturgie.

Dans ce texte, le Pape François évoque notamment le cinquantième anniversaire de la Déclaration commune catholique-orthodoxe (7 décembre 1965) décidant d'éliminer les excommunications réciproques de 1054. "La mémoire des phrases réciproques d'excommunication, jointe aux paroles offensives, à des reproches infondés et des gestes condamnables des deux parties, qui accompagnèrent les tristes événements de cette période, furent, pendant de nombreux siècles, un obstacle au rapprochement dans la charité des catholiques et des orthodoxes -écrit le Pape-. Soucieux de la volonté de Notre Seigneur Jésus-Christ qui pria le Père, la veille de sa Passion, pour que les disciples soient un, le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras I, jetèrent ces souvenirs douloureux dans l'oubli. Dès lors, la logique de l'antagonisme, de la méfiance et de l'hostilité, symbolisée par les excommunications réciproques, fut remplacée par la logique de l'amour et de la fraternité, représentée par notre étreinte fraternelle. En vue d'avancer sur le chemin vers la pleine communion que nous désirons, nous avons besoin de nous inspirer continuellement de ce geste de réconciliation et de paix de nos vénérés prédécesseurs Paul VI et Athénagoras I. A tous les niveaux et dans tous les contextes de la vie de l'Eglise, les relations entre catholiques et orthodoxes doivent refléter davantage la logique de l'amour qui ne laisse pas de place à l'esprit de rivalité".


"L'humanité doit redécouvrir le mystère de la miséricorde, le pont qui relie Dieu et les hommes, en ouvrant nos cœurs à l'espérance d'être aimés pour toujours malgré nos péchés", poursuit le Pape. "C'est pourquoi, j'ai convoqué un Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, un temps propice pour contempler la miséricorde du Père révélé pleinement par son Fils, Jésus Christ, et à être nous-mêmes un signe efficace de l'amour de Dieu à travers le pardon réciproque et les œuvres de miséricorde. Il est providentiel que l'anniversaire de cette Déclaration conjointe historique entre catholiques et orthodoxes, relative à la suppression des excommunications de 1054, soit commémoré à la veille de l'Année de la Miséricorde. Après le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras I, aujourd'hui les catholiques et les orthodoxes doivent demander pardon à Dieu et entre eux pour les divisions que les chrétiens ont provoquées dans le Corps du Christ. Je vous demande, de même qu'à tous les fidèles du Patriarcat œcuménique, de prier pour que ce Jubilé extraordinaire porte les fruits spirituels que nous souhaitons. Je vous assure de mes prières pour les événements qui auront lieu dans votre Eglise l’année prochaine, surtout pour le Grand Synode pan-orthodoxe. Que cette occasion importante pour toutes les Eglises orthodoxes soit source d'abondantes bénédictions pour la vie de l'Eglise!", conclut le Saint-Père.

Intentions de prière pour décembre


Cité du Vatican, 30 novembre 2015 (VIS). L'intention de prière générale du Saint-Père pour décembre est: "Pour que nous puissions tous faire l'expérience de la miséricorde de Dieu, qui ne se lasse jamais de pardonner".

Son intention missionnaire est: "Pour que les familles, en particulier celles qui souffrent, trouvent dans la naissance de Jésus un signe de profonde espérance".


Possessions cardinalices


Cité du Vatican, 30 novembre 2015 (VIS). Samedi 5 décembre à 18 h 30', le Cardinal Soane Patita Paini Mafi, Evêque de Tonga, prendra possession du titre de Ste.Paule Romaine. Et dimanche 6, à 11 h, le Cardinal Pierre Nguyên Van Nhon, Archevêque de Hanoï, prendra possession du titre de St.Thomas Apôtre. 

Autres actes pontificaux


Cité du Vatican, 30 novembre 2015 (VIS). Le Saint-Père a nommé:

Mgr.Jure Bogadan, Ordinaire militaire pour la Croatie, succédant à Mgr.Juraj Jezerinac, dont la renonciation a été acceptée pour limite d'âge. L'Evêque élu, né en 1955 à Donji Dolac (Croatie) et ordonné prêtre en 1980, était jusqu'ici Recteur du Collège pontifical croate de Rome. Il est docteur en théologie.

L'Abbé Vincent Kirabo, Evêque de Hoima (superficie 17.200, population 2.084.214, catholiques 1.075.812, prêtres 131, diacres 1, religieux 130), en Ouganda. L'Evêque élu, né en 1955 à Kyanaisoke (Ouganda) et ordonné prêtre en 1979, était jusqu'ici professeur au grand séminaire de Kampala. Licencié en théologie, il a été recteur de petit séminaire, curé de paroisses, professeur et responsable diocésain des vocations.


Mgr.Luis Albeiro Cortés Rendón, Auxiliaire de l'Evêque de Pereira (Colombie). Il était jusqu'ici Evêque de Vélez (Colombie).

dimanche 29 novembre 2015

A la jeunesse ougandaise


Cité du Vatican, 29 novembre 2015 (VIS). Hier après-midi à Kampala, le Saint-Père s'est adressé à des délégations diocésaines de la jeunesse ougandaise rassemblée sur l'ancien aérodrome de Kololo, reliées par écran aux jeunes ayant pris part à la messe célébrée au sanctuaire de Namugongo. Déclarant le discours préparé comme lu, il a improvisé en espagnol:

"En écoutant le témoignage de Winnie et Emmanuel, je me suis demandé si une expérience négative pouvait servir à quelque chose? Tous deux ont souffert d'expériences négatives. Winnie pensait qu’il n’y avait pas d’avenir pour elle, et qu'il est toujours possible d’ouvrir un horizon, de l’ouvrir avec la force de Jésus. Et tous ensemble nous pouvons imaginer la souffrance d’Emmanuel, quand il voyait que ses compagnons étaient torturés et assassinés. Il a été courageux et s’est confié à Jésus. Et il s’est échappé... Alors vous tous, êtes-vous prêts à transformer toutes les choses négatives en choses positives? Etes-vous prêts à transformer la haine en amour..., la guerre en paix?.. Ayez conscience que vous êtes un peuple de martyrs. Dans vos veines coule le sang des martyrs!.. L’un de vous pourrait me demander s'il y a une baguette magique? Si tu veux que Jésus change ta vie, demande lui de l’aide. Cela s’appelle prier... Est-ce que vous priez?... La prière est l’arme la plus forte que possède un jeune. Jésus nous aime... Il aime tout le monde et il veut tous nous aider... Alors laissez entrer Jésus dans vos vies. Quand Jésus entre dans nos vies, il nous aide à lutter, à lutter contre tous les problèmes...à lutter avec la prière... Nous sommes tous dans l’Eglise, nous lui appartenons. Elle est une mère qui a pour mère Marie... Je vous remercie de vous engager à changer le négatif en positif, à vouloir combattre le mal, avec Jésus à vos côtés. Et surtout, je vous remercie de vouloir ne jamais cesser de prier".


Voici maintenant le texte préparé pour l'occasion: "L’espérance chrétienne n’est pas simplement de l’optimisme. C’est beaucoup plus car elle enfonce ses racines dans la vie nouvelle que nous avons reçue en Jésus-Christ. Paul dit que l’espérance ne nous déçoit pas, parce que dans le baptême l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit. L’espérance nous rend capables de compter sur les promesses du Christ, sur la force de son pardon, de son amitié, de son amour, qui ouvre les portes à une vie nouvelle. Vraiment quand vous vous heurtez à un problème, à un échec, quand vous avez un temps d’arrêt, ancrez votre cœur dans cet amour parce qu’il a le pouvoir de changer la mort en vie et de repousser tout mal... Je voudrais vous inviter, avant tout, à prier pour que ce don grandisse en vous et que vous puissiez recevoir la grâce de devenir des messagers d’espérance. Il y a beaucoup de personnes autour de nous qui éprouvent une profonde inquiétude et même du désespoir. Jésus dissipe ces nuages, si nous le lui permettons. J’aimerais aussi partager avec vous quelques pensées au sujet de certains obstacles que vous pourriez rencontrer sur la route de l’espérance. Vous tous, vous désirez un avenir meilleur, un travail, la santé et le bien-être, et c’est une bonne chose. Pour le bien du peuple et de l’Eglise, vous désirez partager avec les autres vos dons, les aspirations et l’enthousiasme, et c’est une chose très bonne. Mais parfois, quand vous voyez la pauvreté, quand vous rencontrez l’absence d’opportunité, quand vous faites l’expérience des échecs de la vie, un sentiment de désespoir peut surgir et grandir. Vous pouvez être tentés de perdre l’espérance... Nous tous, Pape compris, devrions ressembler à "l'enfant qui tend la main pour qu'on l'aide, C’est en effet "seulement lorsque nous sommes petits et humbles que nous n’avons pas peur d’appeler à l’aide le Père... Nous avons besoin d’apprendre à replacer notre espérance en Dieu, conscients qu’il est toujours là présent, pour nous. Il nous infuse confiance et courage. Mais ce serait une erreur de ne pas partager cette belle expérience avec les autres. Nous nous tromperions si nous ne devenions pas des messagers d’espérance pour les autres". Les jeunes souhaitent grandir dans l’amitié du Christ, et "c’est la peur d’échouer dans l’engagement pris à aimer, surtout dans ce grand et sublime idéal qu’est le mariage chrétien. On peut avoir peur de ne pas réussir à être une bonne épouse et une bonne mère, un bon époux et un bon père". Si on continue à reculer devant le premier obstacle, on ne fait que refléter nos propres faiblesses et nos peurs. Alors, ne cédez pas face à elles! "Parfois ces peurs proviennent du Diable, qui ne veut pas que vous soyez heureux... Appelez Dieu à l’aide, ouvrez-lui votre cœur et il vous soulèvera, il vous prendra entre ses bras, et il vous montrera comment aimer. Je demande en particulier aux jeunes couples de cultiver la confiance que Dieu veut bénir votre amour et vos vies par sa grâce, dans le sacrement du Mariage. Au cœur du mariage chrétien, il y a le don de l’amour de Dieu, non l’organisation de fêtes somptueuses qui obscurcissent souvent la profonde signification spirituelle d’une joyeuse célébration avec les proches et les amis". Enfin, nous ne devons pas craindre d’être différents, "d’aller à contre-courant dans une société qui nous pousse constamment à embrasser des modèles de satisfaction et de consommation étrangers aux valeurs profondes de la culture africaine. Que diraient les Martyrs de l’Ouganda au sujet de la mauvaise utilisation des moyens modernes de communication, où les jeunes sont exposés à des images et à des visions déformées de la sexualité, qui dégradent la dignité humaine, conduisant à la tristesse et au vide intérieur? Quelles seraient les réactions des Martyrs ougandais devant la croissance de l’avidité et de la corruption dans la société? Certainement, ils vous demanderaient d’être des modèles de vie chrétienne, confiants que l’amour du Christ, la fidélité à l’Evangile et la sage utilisation des dons que Dieu vous a donnés ne puissent qu’enrichir, purifier et élever la vie de ce pays. Ils continuent à vous montrer la route. N’ayez pas peur de faire en sorte que la lumière de la foi resplendisse dans vos familles, dans les écoles et dans les lieux de travail. N’ayez pas peur d’entrer humblement en dialogue avec les autres, qui peuvent voir les choses de façons différentes". A vous voir je suis rempli d’espérance, pour vous, pour votre pays et pour l’Eglise. "Je vous demande de prier pour que l’espérance que vous avez reçue de l’Esprit Saint continue d’inspirer vos efforts pour grandir en sagesse, en générosité et en bonté. N’oubliez pas d’être des messagers de cette espérance! Et n’oubliez pas que Dieu vous aidera à surmonter chaque obstacle...que vous rencontrerez au long de la vie. Mettez votre espérance dans le Christ qui vous rendra capables de trouver le véritable bonheur. Et s’il vous est difficile de prier et d’espérer, n’ayez pas peur de vous tourner vers Marie, parce qu’elle est notre Mère, la Mère de l’espérance. Enfin, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Que Dieu vous bénisse!".

Ouvrir les paroisses aux pauvres


Cité du Vatican, 29 novembre 2015 (VIS). Après sa rencontre avec la jeunesse, le Saint-Père s'est rendu à la Maison de la Charité de Nalukolongo fondée en 1978 par le Cardinal Nsubuga, qui y est enterré. Gérée par les Sœurs du Bon Samaritain, l'institution accueille une centaine de personnes pauvres de tout âge et religion, auxquels il s'est adressé en rappelant d'abord que Nalukolongo a toujours été lié à l’engagement social et caritatif de l’Eglise: "Ici, dans les premiers temps, des enfants ont été rachetés de l’esclavage et des femmes ont reçu une éducation religieuse... Jésus est présent ici car il a promis de demeurer au milieu des pauvres et des malades, des prisonniers et des déshérites, de toutes les personnes qui souffrent... Depuis cette maison de la charité je voudrais adresser un appel à toutes les paroisses et communautés présentes en Ouganda comme dans le reste de l’Afrique, un appel à ne pas oublier les pauvres. L’Evangile nous impose de sortir vers les périphéries de la société et de trouver le Christ dans celui qui souffre et dans celui qui se trouve dans le besoin. Le Seigneur nous dit sans équivoque qu’il nous jugera sur cela. Il est triste que nos sociétés permettent que le personnes âgées soient rejetées ou oubliées. Il est déplorable que les jeunes soient exploités par l’esclavage actuel du trafic d’êtres humains. Si nous regardons attentivement le monde qui nous entoure il semble qu’en de nombreux endroits l’égoïsme et l’indifférence se répandent. Combien de nos frères et sœurs sont victimes de la culture actuelle de l’use et jette, que génère le mépris surtout vis-à-vis des enfants non encore nés, des jeunes et des personnes âgées. Comme chrétiens, nous ne pouvons pas rester à regarder. Quelque chose doit changer. Nos familles doivent devenir des signes encore plus évidents de l’amour patient et miséricordieux de Dieu, non seulement pour nos enfants et nos personnes âgées, mais aussi pour tous ceux qui se trouvent dans le besoin. Nos paroisses ne doivent pas fermer les portes et les oreilles au cri des pauvres. Il s’agit de la voie maîtresse du disciple chrétien. C’est de cette manière que nous rendons témoignage au Seigneur, qui est venu non pour être servi mais pour servir. Nous montrons ainsi que les personnes comptent plus que les choses et que ce que nous sommes est plus important que ce que nous possédons. En effet, précisément en ceux que nous servons, le Christ se révèle lui-même chaque jour et prépare l’accueil que nous espérons recevoir un jour dans son Royaume éternel. Chers amis, à travers des gestes simples, à travers des actes simples et dévoués qui honorent le Christ dans les plus petits de ses frères et sœurs, nous faisons entrer la force de son amour dans le monde et nous le changeons réellement. Encore une fois je vous remercie pour votre générosité et pour votre charité. Je me souviendrai de vous dans mes prières et je vous demande, s’il vous plaît de prier pour moi. Je vous confie tous à la tendre protection de Marie".

Le Pape s'adresse au clergé ougandais


Cité du Vatican, 29 novembre 2015 (VIS). Le Saint-Père a conclu sa journée d'hier par une réunion avec les évêques d'Ouganda, suivie d'une rencontre avec les prêtres, les religieux et les séminaristes en la cathédrale de Kampala. Confiant à l'évêque en charge de la vie consacrée le discours préparé, il s'est adressé spontanément en espagnol à l'assemblée, s'excusant de ne pas parler en anglais:

Moïse recommandait à son peuple de ne pas oublier tout ce que Dieu a fait pour lui. La première chose que je veux dire est que vous avez, vous demandez la grâce de mémoire... Le sang des catholiques de l'Ouganda est mêlé au sang des martyrs. Il ne faut pas l'oublier. L'oubli est le plus dangereux des ennemis de la mémoire... L'Eglise ougandaise ne devra jamais oublier ses martyrs. Martyr signifie témoin. L'Eglise se doit d'être fidèle à cette mémoire, doit continuer à être un témoin de l'Evangile... Pour être des témoins, la fidélité est nécessaire. La fidélité à la mémoire, à la vocation, au zèle apostolique. Restez sur la voie de la sainteté. Fidèles à vos prédécesseurs, soyez missionnaires. En Ouganda des diocèses disposent de nombreux prêtres d'autres de peu. Fidélité signifie aussi de mettre à disposition d'un évêque des missionnaires provenant d'autres diocèses. Ce n'est pas facile. Mais fidélité signifie aussi persévérer dans la vocation. Et je tiens à remercier d'une façon particulière pour leur exemple de fidélité" tous ceux qui se mettent au service "aux pauvres, aux malades, aux nécessiteux. Le Christ est parmi eux. L'Ouganda, qui a été baignée du sang des martyrs," doit continuer à répondre à de nouveaux défis et à de nouvelles missions, "pour ne pas perdre la grande richesse d'être la Perle de l'Afrique et finir en musée... Donc, l'Ouganda doit continuer d'être missionnaire. Mémoire signifie fidélité, et la fidélité n'est possible que par la prière. Si un religieux, une religieuse, un prêtre cesse de prier ou ne prie pas assez sous prétexte d'avoir beaucoup de travail, il commence à perdre la mémoire, et donc sa fidélité. Prière signifie aussi l'humiliation, l'humiliation d'aller régulièrement se confesser... Mémoire face à de nouveaux défis, la fidélité à la mémoire et la prière", tels sont les trois piliers que la Perle de l'Afrique doit continuer d'offrir pour donner la force à cette Eglise d'aller de l'avant".

Voici le texte préparé et remis à Mgr.John Baptist Kaggwa:

" Alors que nous approchons du Jubilé de la Miséricorde, je voudrais vous...demander qui êtes-vous, comme prêtres ou futurs prêtres, comme religieux ou personnes consacrées?... Des hommes et des femmes dont les vies ont été transformées par une rencontre personnelle avec Jésus-Christ...qui vous a demandé de le suivre d’un cœur sans partage au service de son peuple saint. L’Eglise d'Ouganda est riche d'un grand nombre de témoins, fidèles laïcs, catéchistes, prêtres et religieux, qui ont tout laissé par amour de Jésus...parfois jusqu'au martyre. Que ce soit dans le ministère sacerdotal, que ce soit dans la consécration religieuse, vous êtes appelés à poursuivre ce grand héritage, surtout par des actes simples d’humble service. Jésus désire se servir de vous pour toucher les cœurs de nouvelles personnes. Il veut se servir de votre bouche pour proclamer sa parole de salut, de vos bras pour embrasser les pauvres qu’il aime, de vos mains pour construire une communauté d’authentique disciples missionnaires. Veuille Dieu que nous n’oublions jamais que notre oui à Jésus est un oui à son peuple. Nos portes, les portes de nos églises, mais surtout les portes de nos cœurs, doivent rester constamment ouvertes au peuple de Dieu, à notre peuple. C’est pour cela que nous somme ce que nous sommes... Qu’êtes-vous prêts à faire de plus pour vivre votre vocation spécifique?". Le peuple de Dieu aspire à une vie nouvelle, au pardon et à la paix. "Malheureusement, dans le monde il y a de nombreuses situations préoccupantes qui nécessitent nos prières... Je prie avant tout pour le bien-aimé peuple burundais, afin que le Seigneur suscite chez ses dirigeants comme dans toute sa société des sentiments et des propositions de dialogue et de collaboration, de réconciliation et de paix. Si notre tâche est d’accompagner les personnes qui souffrent...nous devons permettre que la puissance de guérison de Dieu passe à travers nous. En premier lieu nous devons permettre que...sa miséricorde nous purifie, de sorte que nous puissions porter cette miséricorde aux autres, spécialement à ceux qui se trouvent dans les nombreuses périphéries géographiques et existentielles. Nous savons combien cela peut être difficile. Il y a tant de travail à accomplir... Or la vie moderne offre beaucoup de distractions qui peuvent brouiller nos consciences, dissiper notre zèle, et même nous attirer dans cette mondanité spirituelle qui ronge les fondements de la vie chrétienne. L’engagement à la conversion, qui est le cœur de l’Evangile, doit s'incarner chaque jour dans le combat contre des habitudes et des façons de penser qui alimenter la paresse spirituelle. Nous avons besoin d’examiner nos consciences, que ce soit comme individu ou comme communauté... Nous entrons dans le temps de l’Avent, qui est le temps d’un nouveau départ".


"L’Afrique est le continent de l’espérance, et ce pour de bonnes raisons. L’Eglise y est bénie par une abondante moisson de vocations religieuses. Je voudrais tout particulièrement encourager les séminaristes et jeunes religieux présents. L’appel du Seigneur est une source de joie et un appel à servir... Puisse le feu de l’Esprit purifier vos cœurs, de manière à être les témoins crédibles de l’espérance offerte par l’Evangile... Notre rencontre de ce soir est le couronnement de cette très belle journée, au cours de laquelle j’ai pu me rendre en pèlerin au sanctuaire des martyrs de Namugongo, et où j’ai pu rencontrer de très nombreux jeunes qui sont l’avenir du pays et de l’Eglise. Je quitterai l’Afrique avec une grande confiance dans la moisson de grâce que Dieu prépare parmi vous. Je demande à chacun de vous de prier pour une abondante effusion de zèle apostolique, pour une joyeuse persévérance dans l’appel reçu, et surtout pour le don d’un cœur pur et toujours ouvert aux besoins de tous nos frères et sœurs. De cette manière l’Eglise en Ouganda se montera digne de son héritage pour affronter l’avenir avec la ferme espérance dans les promesses du Christ. Je me souviendrai de vous tous dans mes prières, et je vous demande de prier pour moi". 

Le Pape François est arrivé en Centrafrique


Cité du Vatican, 29 novembre 2015 (VIS). Ayant quitté l'Ouganda, le Pape François est arrivé à 10 h locale (heure de Rome) en Centrafrique. A Bangui il a été accueilli par le chef de l'Etat provisoire Mme.Catherine Samba-Panza, Vice Présidente de l'association des Femmes juristes d'Afrique et ancienne Mairesse de la capitale durant la guerre civile. Transféré au Palais de la Renaissance, il s'est adressé aux autorités et au corps diplomatique:

"Alors que la République Centrafricaine s’achemine progressivement, malgré les difficultés, vers la normalisation de sa vie socio-politique, je foule pour la première fois cette terre, dans les pas de Jean-Paul II. C’est en pèlerin de la paix que je viens, et c’est en apôtre de l’espérance que je me présente. Voilà pourquoi j’ai plaisir à saluer l’effort accompli par les diverses autorités nationales et internationales, en commençant par Madame le Chef de l’Etat de la Transition, pour conduire le pays à ce stade. Mon souhait le plus ardent est que les différentes consultations nationales qui vont se tenir dans quelques semaines permettent au pays d’entamer sereinement une nouvelle étape de son histoire. Pour éclairer l’horizon, la devise du pays, Unité Dignité Travail...exprime les aspirations de chaque centrafricain et, par conséquent, constitue une boussole sûre pour qui est chargé de conduire les destinées du pays. Ce sont trois mots lourds de sens, dont chacun représente autant un chantier qu’un programme jamais achevé, une tâche à remettre sans cesse sur le métier. L’unité est une valeur cardinale pour l’harmonie des peuples. Elle permet de vivre et de construire à partir de la merveilleuse diversité du monde, en évitant la tentation de la peur de l’autre, de ce qui ne nous est pas familier, de ce qui n’appartient pas à notre ethnie, à nos options politiques ou à notre confession religieuse. L’unité exige, tout au contraire, de créer et de promouvoir une synthèse des richesses que chacun porte en lui. L’unité dans la diversité, c’est un défi constant, qui appelle à la créativité, à la générosité, à l’abnégation et au respect d’autrui. La dignité est une valeur morale synonyme d’honnêteté, de loyauté, de grâce et d’honneur, qui caractérise les hommes et les femmes conscients de leurs droits comme de leurs devoirs et qui les conduit au respect mutuel. Chaque personne a une dignité... La Centrafrique est le pays où chacun est une personne. Tout doit donc être fait pour sauvegarder le statut et la dignité de la personne. Et celui qui a les moyens d’une vie décente, au lieu d’être préoccupé par les privilèges, doit chercher à aider les plus pauvres à accéder eux aussi à des conditions respectueuses de la dignité humaine, notamment à travers le développement de leur potentiel humain, culturel, économique et social. Par conséquent, l’accès à l’éducation et aux soins, la lutte contre la malnutrition et le combat pour garantir à tous un logement décent doivent figurer au premier plan d’un développement soucieux de la dignité humaine. En définitive, la dignité de l’être humain, c’est de travailler à la dignité de ses semblables. Et puis c’est par le travail que vous pouvez améliorer la vie de vos familles. Paul a dit que les enfants n’ont pas à amasser pour leurs parents, mais les parents pour leurs enfants. L’effort des parents exprime leur amour pour les petits. Vous les centrafricains, pouvez améliorer cette merveilleuse terre, en exploitant judicieusement ses nombreuses ressources. Votre pays se trouve dans une région considérée comme l’un des deux poumons de l’humanité, à cause de sa richesse exceptionnelle en biodiversité. À ce sujet, me référant à l’encyclique Laudato Si’, je voudrais particulièrement attirer l’attention de chacun, citoyens, responsables, partenaires internationaux et multinationales, sur la grave responsabilité qui est la leur dans l’exploitation des ressources naturelles, dans les choix et les projets de développement, qui d’une manière ou d’une autre affectent la planète entière. Le travail de construction d’une société prospère doit être une œuvre solidaire... Il est superflu de souligner l’importance capitale que revêtent le comportement et la gestion des pouvoirs publics. Celles-ci doivent être les premières à incarner avec cohérence dans leur vie les valeurs de l’unité, de la dignité et du travail, en étant des modèles pour leurs compatriotes".

"L’histoire de l’évangélisation de cette terre et l’histoire socio-politique de ce pays attestent l’engagement de l’Eglise dans le sens de ces valeurs de l’unité, de la dignité et du travail. En faisant mémoire des pionniers de l’évangélisation en République Centrafricaine, je salue mes frères évêques qui en ont présentement la charge. Avec eux, je renouvelle la disponibilité de cette Eglise particulière à contribuer toujours plus à la promotion du bien commun, notamment à travers la recherche de la paix et de la réconciliation. Je ne doute donc pas que les Autorités centrafricaines actuelles et futures se préoccuperont sans relâche de garantir à l’Église des conditions favorables à l’accomplissement de sa mission spirituelle. Elle pourra ainsi contribuer toujours davantage à promouvoir tout homme et tout l’homme, pour reprendre l’heureuse formule de Paul VI, qui, il y a bientôt cinquante ans, fut le premier Pape des temps modernes à venir en Afrique pour l’encourager et la confirmer dans le bien à l’orée d’une aube nouvelle. Je voudrais à présent saluer l’effort accompli par la communauté internationale, ici représentée par le Corps Diplomatique et les membres de différentes missions d’Organisations internationales. Je l’encourage vivement à aller toujours plus loin sur le chemin de la solidarité, souhaitant que son engagement, uni à l’action des Autorités centrafricaines, aide le pays à progresser notamment dans la réconciliation, le désarmement, le maintien de la paix, l’assistance sanitaire et la culture d’une saine gestion à tous les niveaux. Pour finir, j’aimerais redire ma joie de visiter ce merveilleux pays, situé au cœur de l’Afrique, abritant un peuple profondément religieux, doté d’un si riche patrimoine naturel et culturel. J’y vois un pays comblé des bienfaits de Dieu! Puisse le peuple centrafricain, ainsi que ses dirigeants et tous ses partenaires, apprécier à leur juste valeur ces bienfaits, en travaillant sans cesse pour l’unité, la dignité humaine et la paix fondée sur la justice. Que Dieu vous bénisse tous".

Conclue la cérémonie de bienvenue, le Saint-Père a gagné le camp de réfugiés installé près de la paroisse St.Sauveur. Pressé par une foule en liesse, il a encouragé les réfugiés à tout faire pour gagner la paix, et à prier. "Mais sans amour, sans amitié, sans tolérance ni pardon, la paix est impossible... Vous devez tous vivre en paix quelques soient votre ethnie, votre culture, votre religion ou votre statut social. Soyez tous des frères! Redites avec moi Nous sommes tous frères", a-t-il invité trois fois à répéter les réfugiés de St.Sauveur.


Après quoi, il s'est rendu à la nonciature pour déjeuner avec les évêques centrafricains. Cet après-midi il prononcera un discours à la Faculté de théologie de Bangui devant es communautés protestantes du pays.

samedi 28 novembre 2015

Arrivée en Ouganda


Cité du Vatican, 28 novembre 2015 (VIS). Le Saint-Père est arrivé hier en Ouganda, accueilli à l'aéroport d'Entebbe par le chef de l'Etat ougandais, M.Yoweri Kaguta Museweni qui était déjà en charge lors de la visite de Jean-Paul II en 1993. Après quoi, au palais présidentiel, il s'est adressé aux autorités et au corps diplomatique.

"Je suis heureux d’être en Ouganda. Ma visite dans votre pays vise avant tout à commémorer le cinquantième anniversaire de la canonisation des Martyrs de l’Ouganda par mon par Paul VI. Mais j’espère que ma présence ici sera aussi vue comme un signe d’amitié, d’estime et d’encouragement à tous les citoyens de ce grand pays. Les martyrs, catholiques et anglicans, sont de véritables héros nationaux qui témoignent des principes de la devise nationale (Pour Dieu et pour mon Pays). Ils nous rappellent le rôle important que la foi, la rectitude morale et l’engagement pour le bien commun ont joué, et continuent de jouer dans la vie culturelle, économique et politique de ce pays. Ils nous rappellent aussi que, malgré nos différentes croyances et convictions, nous sommes tous appelés à rechercher la vérité, à travailler pour la justice et la réconciliation, comme à nous respecter, nous protéger et à nous aider mutuellement en tant que membres de la même famille humaine. Ces hauts idéaux sont particulièrement requis chez des hommes et des femmes comme vous, qui sont chargés d’assurer la bonne gestion, le développement humain intégral, une large participation à la vie nationale, ainsi qu’une distribution sage et juste des biens dont le Créateur a si généreusement doté cette terre. Ma visite vise aussi à attirer l’attention sur l’Afrique dans son ensemble, sur sa promesse, ses espérances, ses luttes et ses succès. Le monde regarde l’Afrique comme le continent de l’espérance. L’Ouganda a été comblé par Dieu d’abondantes ressources naturelles, que vous êtes appelés à administrer en tant que des gestionnaires responsables. Mais surtout, la nation a notamment été bénie de familles fortes, de jeunes et de personnes âgées, mémoire vivante de chaque peuple".


"En Afrique de l’Est, l’Ouganda a fait montre d’un extraordinaire souci de l’accueil des réfugiés, en les aidant à rebâtir leurs vies dans la sécurité et dans le sens de la dignité dérivant d’une vie gagnée par un travail honnête. Notre monde, en proie aux guerres, à la violence et à de diverses formes d’injustice, expérimente un mouvement sans précédent de peuples. La façon dont nous les traitons est un test de notre humanité, de notre respect de la dignité humaine et surtout de notre solidarité envers nos frères et sœurs dans le besoin. Même si ma visite est brève, j’espère encourager les nombreux efforts en cours pour prendre soin des pauvres, des malades et de ceux qui sont, de quelque manière, en difficulté. C’est par ces petits signes que nous voyons la vraie âme d’un peuple. De tant de manières, notre monde devient de plus en plus petit, cependant au même moment nous voyons avec préoccupation la globalisation d’une ‘‘culture de rejet’’ qui nous rend aveugles par rapport aux valeurs spirituelles, endurcit nos cœurs face aux besoins des pauvres, et prive nos jeunes d’espérance... Je prie pour tous les ougandais, dignes des valeurs qui ont forgé l’âme de ce pays en invoquant l’abondance des bénédictions du Seigneur".

Rencontre avec les catéchistes et les enseignants ougandais


Cité du Vatican, 28 novembre 2015 (VIS). Hier en fin d'après-midi, le Saint-Père a gagné par la route le sanctuaire des Martyrs de l'Ouganda à Munyonyo pour une rencontre avec les catéchistes et les enseignants du pays. Accueilli par les franciscains conventuels du sanctuaire, qui construisent la nouvelle église, l'Archevêque de Kampala et des représentants des autres confessions chrétiennes, il a planté un arbre dans l'atrium. Puis il a béni la statue de saint André Kaggywa, érigée sur le lieu de son martyre subi avec quatre autres catéchistes en mai 1886. Il est devenu le patron des catéchistes du pays.

Rappelant que Jésus, le Maître, est notre premier et plus grand maître, le Pape a d'abord remercié ses hôtes pour les sacrifices qu'ils accomplissent avec leurs familles: "Vous enseignez ce que Jésus a enseigné, vous instruisez les adultes et vous aidez les parents à faire grandir leurs enfants dans la foi et vous portez à tous la joie et l’espérance de la vie éternelle. Merci pour votre dévouement, pour l’exemple que vous donnez, pour la proximité au peuple de Dieu dans sa vie quotidienne et pour toutes les manières dont vous semez et cultivez la foi... Merci spécialement d’enseigner aux enfants et aux jeunes comment prier... Bien que gratifiant, votre travail n’est pas facile. Persévérez! Et je demande aux évêques et aux prêtres de vous aider par une formation doctrinale, spirituelle et pastorale, en mesure de rendre vos actions toujours plus efficaces... Même si c'est lourd, si les ressources sont insuffisantes et les obstacles apparaissent trop grands, souvenez vous que votre œuvre est sainte et l’Esprit présent".

"La communauté chrétienne d'Ouganda s’est accrue de façon remarquable grâce au témoignage des martyrs. Ils ont rendu témoignage à la vérité qui rend libre. Ils ont été disposés à verser leur sang pour demeurer fidèles à ce qu’ils savaient être bon, beau et vrai... A Munyonyo, le Roi Mwanga a fait éliminer en 1885 des disciples du Christ. Il n’a pas réussi dans cette tentative, comme le Roi Hérode n’a pas réussi à tuer Jésus. La lumière a brillé dans les ténèbres et les ténèbres n’ont pas prévalu... Après avoir vu le témoignage courageux de saint André Kaggwa et de ses compagnons, les chrétiens en Ouganda sont devenus encore plus convaincus des promesses du Christ. Puisse saint André, votre Patron, et puissent tous les catéchistes ougandais martyrs obtenir pour vous la grâce d’être de sages maîtres, des hommes et des femmes dont les paroles soient pleines de grâce, d’un témoignage convainquant de la splendeur de la vérité de Dieu et de la joie de l’Evangile! Allez sans peur dans chaque ville et village répandre la bonne semence de la Parole de Dieu, et ayez confiance dans sa promesse...d’une récolte abondante".


Rentré à Kampala, le Pape a reçu hier soir à la nonciature le Président du Sud Soudan, M.Salva Kiir Mayardit. Le P.Lombardi a déclaré que par ce geste il a voulu témoigner de son attention envers la difficile situation du plus jeune pays d'Afrique. Devenu indépendant en 2011, le Sud Soudan compte parmi ses fondateurs Mgr.Cesare Mazzolari, mort avant la déclaration d'indépendance. Malgré les idéaux ayant inspiré cette naissance, la paix n'est toujours pas conclue entre les deux ethnies du pays. 

Messe au sanctuaire de Namugongo


Cité du Vatican, 28 novembre 2015 (VIS). Après s'être recueilli dans la partie anglicane du sanctuaire de Namugongo, où il a dévoilé une plaque commémorative sur la chapelle restaurée et avoir prié sur le site du martyre, le Pape a gagné en voiture la partie catholique du mémorial, où l'attendaient une foule de fidèles et une quarantaine d'évêques (25 martyrs, dont 4 de confession anglicane, martyrisés entre 1884 et 1887). Le Saint-Père a d'abord prié dans l'église consacrée en 1969 par Paul VI venu canoniser les martyrs de l'Ouganda, avant de célébrer la messe devant le sanctuaire. Voici son homélie:

"Depuis l’âge apostolique jusqu’à nos jours, un grand nombre de témoins est sorti pour proclamer Jésus et manifester la puissance de l’Esprit Saint. Aujourd’hui, nous rappelons avec gratitude le sacrifice des martyrs ougandais, dont le témoignage d’amour pour le Christ et son Eglise a justement rejoint les extrémités de la terre. Nous rappelons aussi les martyrs anglicans, dont la mort pour le Christ rend témoignage à l’œcuménisme du sang. Tous ces témoins ont cultivé le don de l’Esprit Saint dans leur vie et ont librement donné le témoignage de leur foi en Jésus Christ, même au prix de leur vie, et beaucoup dans un si jeune âge. Nous aussi, nous avons reçu le don de l’Esprit, pour nous faire fils et filles de Dieu, mais aussi pour porter témoignage à Jésus et le faire connaître et aimer en tout lieu. Nous avons reçu l’Esprit lorsque nous sommes renés dans le Baptême, et lorsque nous avons été fortifiés par ses dons dans la Confirmation. Chaque jour, nous sommes appelés à approfondir la présence de l’Esprit Saint dans notre vie, à raviver le don de son amour divin de façon à être à notre tour source de sagesse et de force pour les autres. Le don de l’Esprit est donné pour être partagé. Il nous unit les uns aux autres comme fidèles et membres vivants du Corps mystique du Christ. Nous ne recevons pas le don de l’Esprit seulement pour nous-mêmes, mais pour nous édifier les uns les autres dans la foi, dans l’espérance et dans l’amour. Je pense aux saints Joseph Mkasa et Charles Lwanga, qui, après avoir été instruits dans la foi par les autres, ont voulu transmettre le don qu’ils avaient reçu. Ils l’ont fait dans des temps dangereux. C’est non seulement leur vie qui a été menacée, mais aussi la vie des plus jeunes confiés à leurs soins. Puisqu’ils avaient cultivé leur foi et avaient fait grandir leur amour pour Dieu, ils n’ont pas eu peur de porter le Christ aux autres, même au prix de leur vie. Leur foi est devenue témoignage. Aujourd’hui, vénérés comme martyrs, leur exemple continue d’inspirer beaucoup de personnes de par le monde car ils continuent à proclamer Jésus-Christ et la puissance de la Croix".

"Si, comme les martyrs, nous ravivons chaque jour le don de l’Esprit qui habite en nos cœurs, nous deviendrons alors certainement ces disciples-missionnaires que le Christ nous appelle à être. Pour nos familles et nos amis sûrement, mais aussi pour ceux que nous ne connaissons pas, spécialement pour ceux qui pourraient être peu bienveillants et même hostiles à notre égard. Cette ouverture envers les autres commence dans la famille, dans nos maisons, où on apprend la charité et le pardon, et où dans l’amour de nos parents, on apprend à connaître la miséricorde et l’amour de Dieu. Elle s’exprime aussi dans le soin envers les personnes âgées et les pauvres, les veuves et les orphelins. Comme la mère et les sept fils du Second livre des Maccabées s’encouragèrent les uns les autres au moment de la grande épreuve...nous devons nous assister les uns les autres, nous protéger les uns les autres, et nous conduire les uns les autres à la plénitude de la vie. Je pense ici avec gratitude aux évêques, prêtres, hommes et femmes consacrées et catéchistes qui, de bien des façons, ont offert leur aide aux familles chrétiennes. Puisse l’Eglise de ce pays, spécialement au moyen des communautés paroissiales, continuer d’accompagner les jeunes couples dans leur préparation au mariage, encourager les époux à vivre le lien conjugal dans l’amour et dans la fidélité, et soutenir les parents dans leur tâche de premiers maîtres de la foi des enfants. Comme les apôtres et les martyrs de l’Ouganda avant nous, nous avons reçu le don de l’Esprit pour devenir des disciples-missionnaires appelés à sortir vers les autres et à porter l’Evangile à tous. Cela peut parfois nous conduire aussi aux confins du monde, comme missionnaires en terres lointaines. C’est essentiel pour l’expansion du Royaume, et je vous demande toujours une réponse généreuse à cette exigence. Toutefois, nous n’avons pas besoin de voyager pour être des disciples-missionnaires. En réalité, nous avons seulement besoin d’ouvrir les yeux aux nécessités que nous rencontrons dans nos maisons et dans nos communautés locales pour nous rendre compte de toutes les opportunités qui nous attendent. En cela aussi, les martyrs de l’Ouganda nous indiquent la voie. Leur foi a cherché le bien de tous, incluant même le Roi, qui les a condamnés pour leur credo chrétien. Leur réponse a entendu opposer à la haine l’amour, et de cette manière rayonner la splendeur de l’Evangile... Le témoignage des martyrs montre à tous ceux qui ont écouté leur histoire, à l’époque et aujourd’hui, que les plaisirs mondains et le pouvoir terrestre ne donnent pas une joie et une paix durables. C’est plutôt la fidélité à Dieu, l’honnêteté et l’intégrité de la vie et l’authentique préoccupation pour le bien des autres qui nous apportent cette paix que le monde ne peut offrir. Cela ne diminue pas notre souci de ce monde, comme si nous regardions seulement vers la vie future. Au contraire, cela offre un but à la vie en ce monde et nous aide à rejoindre ceux qui sont dans le besoin, à coopérer avec les autres pour le bien commun et à construire une société plus juste, qui promeut la dignité humaine, sans exclure personne, qui défend la vie, don de Dieu, et protège les merveilles de la nature, la création et notre terre. C’est là l’héritage reçu des martyrs ougandais: Des vies marquées par la puissance de l’Esprit, des vies qui témoignent encore aujourd’hui du pouvoir transformant de l’Evangile. On ne s’approprie pas cet héritage comme un souvenir de circonstance ou en le conservant dans un musée comme si c’était un joyau précieux. Nous l’honorons vraiment et nous honorons tous les Saints, lorsque plutôt nous portons le témoignage qu’ils ont rendu au Christ dans nos maisons et à nos voisins, dans nos lieux de travail et dans la société civile, soit que nous restions dans nos maisons ou que nous nous rendions jusqu’au coin le plus reculé du monde. Puissent les martyrs ougandais, avec Marie, Mère de l’Eglise, intercéder pour nous, et puisse l’Esprit Saint allumer en nous le feu de l’amour divin!".

Le Pape François encourage la jeunesse kenyane


Cité du Vatican, 28 novembre 2015 (VIS). Le dernier rendez-vous du Saint-Père au Kenya était une rencontre avec la jeunesse au stade Kasarani, où il a renoncé au discours préparé pour répondre plus spontanément aux questions des jeunes. En voici quelques passages:

"Il existe une question à la base de toutes les questions: Pourquoi existent les divisions, la guerre, la mort, le fanatisme? Pourquoi cette pulsion auto-destructrice? Dans les premières pages de la Bible, après toutes ces merveilles que Dieu a faites, un frère tue son frère. L'esprit du Mal mène à la destruction et à la désunion, conduit au tribalisme, à la corruption, à la drogue, au fanatisme destructeur... Comment un fanatisme idéologique conduit à nous priver d'un frère, d'un ami? Ma première réponse est que l'homme perd le meilleur de son humanité lorsqu'il oublie de prier, parce qu'il se sent tout-puissant et ne ressent pas le besoin de demander de l'aide du Seigneur face de tant de tragédies... La vie est pleine de difficultés, mais il y a deux façons d'envisager les problèmes, rester bloqué face à la difficulté, au mal...ou choisir l'opportunité de se battre, de transformer le mal... Quant au tribalisme, il détruit une nation... Or nous sommes tous une seule nation. C'est donc un travail de tous les jours, d'écouter des autres, d'ouvrir son cœur à l'autre, de serrer la main de l'autre... En famille, entre amis et personnes rencontrées... Une autre question est celle de la corruption. ... La corruption est comme le sucre, douce et facile, et puis tout fini mal. C'est le pays qui se retrouve diabétique. Chaque fois que nous acceptons un pot de vin, cela détruit notre coeur et notre personnalité et à la fin notre pays... La corruption est également dans le cœur de beaucoup d'hommes et de femmes blessés... La corruption est un mode de vie, un chemin de la mort". A propos ensuite des enfants soldats, "que peut-on faire pour prévenir le recrutement de nos proches, pour les récupérer? Pour répondre à cela, nous devons savoir pourquoi un jeune, pleine de rêves...se détourne de sa famille, ses amis, de sa tribu et de son pays, pour mépriser sa vie et apprendre à tuer. Et cela est une question que vous devez demander à toutes les autorités: Si un jeune homme ou une femme n'a pas de travail, ne peut pas étudier, que pouvez-vous faire? ... La première chose que nous devons faire pour empêcher un jeune d'être recruté est l'éducation et le travail. Si un jeune est au chômage, quel avenir l'attend? ... Etre recruté est un danger social qui va au-delà de nous, au-delà même du pays, car il dépend d'un système international qui est injuste, car le dieu argent est le centre de l'économie et non la personne... Et puis, comment pouvons-nous voir la main de Dieu dans les tragédies de la vie?... Comment puis-je voir la main de Dieu dans le tragédie de ma vie?... Il n'y a pas de réponse, il n'y a qu'un moyen, se tourner vers le Fils de Dieu. Dieu l'a livré pour nous sauver tous. Dieu lui-même est devenu une tragédie... Quand vous n'obtenez ce que vous attendez ou ne comprenez pas quelque chose, quand vous êtes désespéré, tout ressemble à la Croix. Cet échec apparent de Dieu, cette destruction de Dieu, est un défi pour notre foi, notre l'espérance... Et que dire aux jeunes qui ne connaissent pas l'amour de leurs familles? Est-il possible de sortir de cette expérience? Partout il y a des enfants abandonnés, à la naissance ou par défaut d'amour des parents. Voilà pourquoi la famille est si importante... Il n'y a qu'un seul remède pour sortir de cela, offrir ce qu'on ne reçoit pas. Si vous ne recevez pas de la compréhension, soyez compréhensifs avec les autres. Si vous ne recevez pas d'amour, aimez les autres. Si vous souffrez de la solitude, allez vers ceux qui sont seuls".


Message vidéo au V Festival de la doctrine sociale


Cité du Vatican, 28 novembre 2015 (VIS). Hier après-midi a été diffusé un Message vidéo que le Pape a adressé au V Festival de la doctrine sociale de l'Eglise (Le défi de la réalité): "Notre vie est faite de beaucoup de choses, de nombreux problèmes qui nous pousse à ne pas voir ou à ignorer les problèmes des gens autour de nous. L'indifférence semble être un médicament qui nous protège de la participation, il devient un moyen de se sentir plus confiant. Ceci est l'indifférence. Mais cet éloignement égoïste nous rend tristes... Or le défi de la réalité exige une capacité de dialogue, celle de construire des ponts plutôt que des murs, de prendre du temps pour le dialogue... Je vous invite donc à affronter ce défi, de transmettre une mystique du vivre ensemble et de la rencontre..., de bâtir une véritable expérience de fraternité... La réalité nous exhorte au changement car il faut réagir à la société de consommation, à l'idolâtrie de l'argent, au trop grand nombre d'inégalités et d'injustices, mais aussi à la pensée dominante qui sont autant de fardeaux dont nous voulons libérer notre dignité. Engageons nous plutôt à partager, sachant que la solution à des problèmes concrets n'est pas l'argent mais la fraternité, qui prend soin de l'autre.... Il y a également le défi écologique, qui demande à entendre le cri de la Terre Mère, de respecter les créatures et la création. C'est est un grand défi pour l'avenir de l'homme. L'homme et la création sont inextricablement liées... Le thème de la prise en charge de la terre, qui est notre maison commune, est capital. Certains pensent que nous pouvons avoir prise et générer des effets concrets... Mais le sujet concerne certainement les choix politiques, économiques, stratégiques sur le développement, même su rien ne peut remplacer notre engagement personnel: La sobriété, une consommation consciente, un mode de vie qui accueille la création comme un don et exclut les formes de possession d'éviction... Ayons courage! Les défis de la réalité sont nombreux, notre tâche et la joie de les transformer en opportunités. Je renouvelle mes salutations cordiales à tous les participants au Festival de la doctrine sociale et, en particulier, aux nombreux bénévoles qui se donnent généreusement".

Autres actes pontificaux


Cité du Vatican, 28 novembre 2015 (VIS). Le Saint-Père a accepté, pour limite d'âge, la renonciation de Mgr.Laurent Akran Mandjo à la charge pastorale du diocèse de Yopougon (Côte d'Ivoire), auquel succède son Coadjuteur, Mgr.Jean-Salomon Lezoutié.


Le Pape quitte le Kenya pour l'Ouganda


Cité du Vatican, 27 novembre 2015 (VIS). Ayant achevé son séjour kenyan par la visite au bidonville de Kangemi, le Saint-Père a gagné le stade de Karasani, à 22 km de Nairobi où l'attendaient la jeunesse du pays. Répondant à des questions, sur le tribalisme, les enfants soldats ou abandonnés, il a préféré improviser, encourageant les jeunes à ne pas céder devant les difficultés de la vie et à rechercher tout ce qui peut l'enrichir, à commencer par l'éducation et le travail. Nous publierons demain ce texte. Après quoi il s'est entretenu de manière informelle avec les évêques et a regagné la nonciature pour déjeuner. Accueilli à 15 h 30' locales sur l'aéroport par le Président Uhuru Kenyatta, le Pape a pris l'avion à destination de Kampala. Après l'accueil du chef de l'Etat ougandais, M.Yoweri Kaguta, il s'adressera au palais présidentiel aux autorités et au corps diplomatique. La journée s'achèvera par une rencontre avec les catéchistes et enseignants au sanctuaire de Munyonyo.


vendredi 27 novembre 2015

Rencontre avec le clergé, les séminaristes et les religieux


Cité du Vatican, 27 novembre 2015 (VIS). Hier après la messe, le Pape a regagné la nonciature de Nairobi pour déjeuner et se reposer. Après quoi il s'est rendu à la Saint Mary’s School pour s'adresser au clergé, aux séminaristes et religieux. Renonçant à lire le long discours préparé, il a improvisé en espagnol, ses paroles étant traduites au fur et à mesure en anglais. En voici la synthèse:


Merci beaucoup de votre présence. Le Seigneur vous a tous choisi. Il a dit à chacun, viens avec moi. Depuis notre baptême nous avons entrepris ce voyage... Dans le sacerdoce et dans la vie consacrée vous entrez par la porte qu'est le Christ... Certes il y a ceux qui veulent entrer par la fenêtre. Ce n'est pas juste. Ceci dit, si vous connaissez quelqu'un qui est passé par la fenêtre, embrassez le et expliquez lui qu'il est préférable d'aller et de servir Dieu d'une autre manière pour continuer le travail que Jésus a pas commencé, lui qui est la porte à franchir... Il y a ceux qui ne savent pas pourquoi Dieu les appelle, mais qui se sentent appelés. Qu'ils se tranquillisent, Dieu leur fera comprendre pourquoi ils sont appelés. Il y en a d'autres qui veulent suivre le Seigneur par l'intérêt... La tentation existe de le suivre par ambition, ambition de l'argent, ambition du pouvoir... Dans la vie consacrée à suivre Jésus, la propre ambition ne doit pas être en cause, ni la recherche des richesses de ce monde, ni d'y être une personne importante. Il faut suivre Jésus jusqu'à la dernière étape de sa vie terrestre, la Croix... Et cela je vous le dis sérieusement, parce que l'Eglise n'est pas une entreprise, pas une ONG. L'Eglise est un mystère. Le Suivez-moi, c'est le mystère du regard de Jésus sur chacun de nous qui nous parle. C'est donc clair, l'appelant est Jésus qui entre par la porte et non la fenêtre... Il est évident que lorsque Jésus nous choisit, il ne fait pas de nous des saints. Nous continuons à être les pécheurs... Y a-t-il ici un prêtre, un religieux ou une religieuse qui ne se sente pas pécheur?... Nous sommes tous pécheurs... Il faut savoir pleurer. Quand un prêtre, un religieux, une religieuse ne pleure pas, il y a quelque chose de mal. Pleurer pour l'infidélité, pleurer pour la souffrance du monde, pour les gens rejetés, les vieillards abandonnés, les enfants assassinés... Chaque fois, je me demande pourquoi tel enfant souffre. Et je n'ai pas la réponse, sinon de regarder Jésus sur la croix. Il y a des situations dans la vie qui nous portent à pleurer et à regarder le Crucifié. La Croix est la seule réponse à certaines injustices, à certaines douleurs, à certaines situations de la vie... Je voudrais vous dire une dernière chose: Tous ceux qui sont laissés choisir Jésus doivent servir le peuple de Dieu, en servant les plus pauvres, les plus marginalisés, les enfants et les personnes âgées... Non pour servir qui n'a aucune conscience, vit dans l'orgueil, vit du péché, vivent pour soi plutôt que de servir Jésus. Que choisir de laisser Jésus choisissent de servir et non pour être servi... S'il vous plaît, jamais se faire servir dans l'Eglise! Ne pas utiliser les autres, mais les servir... Je vous remercie beaucoup de m'avoir écouté, même ceux penseront que je vous ai donné des conseils sans même vous dire merci de tout ce que vous faîtes. Alors oui, comme la cerise sur le gâteau, je veux vraiment vous remercier! Merci d'avoir le courage de suivre Jésus, merci pour chaque fois que vous vous sentez pécheurs...et pour toutes les fois que vous aidez quelqu'un à mourir en paix. Merci de donner de l'espoir dans la vie. Merci de vous laisser aider, corriger et pardonner chaque jour. Je vous demande de ne pas oublier de prier pour moi, parce que je besoin".
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