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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

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samedi 13 février 2016

Arrivée du Saint-Père à Mexico


Cité du Vatican, 13 février 2016 (VIS). Après la signature à La Havane de la déclaration commune avec le Patriarche Cyrille de Moscou, le Pape a repris l'avion à destination du Mexique. Pendant le vol il s'est brièvement entretenu avec les journalistes exprimant surtout sa joie de la rencontre avec le Patriarche et la disponibilité du Président Castro. Le Pape a révélé qu'il avait parlé du projet avec le président cubain lors de sa visite de septembre dernier, puis il a évoqué sa rencontre avec le Patriarche Cyrille: "Franchement, je me suis senti en présence d'un frère. Deux évêques qui ont principalement parlé de la situation de leurs Eglises et de l'état du monde... Non seulement la guerre se présente maintenant en morceaux, mais elle implique le monde en entier... Au plan religieux, nous avons envisagé un programme d'activités conjointes, qui montreront que l'unité est la marche. Je l'ai déjà dit, si l'unité est faite d'études de théologie et autres, nous devons marcher vers le Seigneur... L'unité se construit en marchant... La Déclaration peut avoir plusieurs interprétations...mais elle n'est pas politique, ni sociologique. C'est une déclaration pastorale, qui se penche sur des questions de société comme la manipulation génétique".

Après trois heures de vol, l'avion papal est arrivé à 19 h 30' heure locale (2 h 30' ce matin à Rome) à l'aéroport de Mexico, où il a été accueilli par le Président Enrique Peña Nieto et des représentants du Conseil permanent des évêques mexicains. Après cet accueil officiel mais informel, et un bref entretien avec le chef de l'Etat, le Saint-Père a parcouru en papamobile les dix-neuf kilomètres qui le séparaient de la nonciature apostolique de Mexico, où il séjournera. Plus tard, il est sorti pour saluer et bénir les centaines de personnes qui l'attendaient.


Rencontre du Patriarche Cyrille et du Pape François à Cuba


Cité du Vatican, 13 février 2016 (VIS). Comme prévu, après douze heures de vol et avant d'entamer hier son voyage apostolique au Mexique, le Pape a fait halte à Cuba pour rencontrer à l'aéroport de La Havane le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie. Peu après 14 h heure locale (20 h heure de Rome), il a été accueilli par le Président Raul Castro, notamment accompagné par le Cardinal Jaime Ortega y Alamino, Archevêque de San Cristobal de la Havane.

Accompagné du Cardinal Kurt Koch, Président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, le Saint-Père agagné un salon de l'aéroport où l'attendait SS Cyrille, assisté par le Métropolite Hilarion, Président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou. Avant d'accéder au Patriarcat 2009, Cyrille a notamment consacré en 2006 la première église orthodoxe russe à Rome, et en 2008 consacré la cathédrale orthodoxe russe de La Havane. Lors de son intronisation, le Saint-Siège avait été représenté par le Cardinal Walter Kasper, le prédécesseur du Cardinal Koch. Après deux heures d'intenses discussions, le Patriarche et le Pape se sont rendu dans le salon d'honneur pour signer une longue déclaration commune, qui reconnaît d'abord que catholiques et orthodoxes partagent la tradition spirituelle du premier millénaire chrétien, puis qui exprime l'espoir que, en dépit de leurs différences, cette rencontre historique contribue à la réalisation de l'unité voulue par le Christ. Le texte rappelle aussi que les chrétiens subissent des persécutions dans plusieurs régions du monde, et lance un appel à la communauté internationale afin de mettre fin à l'exode des chrétiens au proche et moyen Orient. Les signataires y expriment leur joie de la renaissance de la foi en Russie et dans les pays d'Europe de l'est se préoccupent du sort de millions de migrants et de réfugiés qui frappent aux portes des pays riches, mais aussi de la crise de la famille dans certains pays. Ils lancent un appel pour défendre le droit inaliénable à la vie et à la mission qui unit orthodoxes et catholiques, celle de prêcher l'Evangile partout dans le monde et de surmonter la division entre les croyants en Ukraine.

Après la signature, le Pape a prononcé un bref discours improvisé: ''Nous parlons en frères, nous avons le même baptême, nous sommes évêques. Nous parlons de nos Eglises, et convenons que l'unité se fait en marchant, en parlant clairement, sans demi-paroles. Durant notre entretien j'ai ressenti le réconfort de l'Esprit et apprécié l'humilité fraternelle de Sa Sainteté... Nous avons convenu d'une série d'initiatives qui, je le pense, sont viables. Je tiens donc à remercier, une fois de plus...Son Eminence le Métropolite Hilarion et Son Eminence le Cardinal Koch, ainsi que leurs collaborateurs... Un grand merci à Cuba, au peuple cubain et à son Président pour leur active disponibilité. Si cela continue, Cuba sera la capitale de l'unité!" Ensuite, le Patriarche Cyrille a déclaré qu'au-delà des difficultés qui demeurent entre catholiques et orthodoxes, la rencontre avec le Pape a été très importante et riche de contenu. Elle lui a donné l'occasion de mieux comprendre les positions catholiques et de mieux exprimer les siennes. Les deux Eglises peuvent coopérer pour défendre les chrétiens de par le monde, travailler ensemble de sorte qu'il n'y ait pas de guerre, pour que la vie humaine soit respectée et la morale renforcée à tous les niveaux de la société. La réunion s'est terminée par un échange de cadeaux. Le Pape a donné une relique de saint Cyrille et un calice au Patriarche de Moscou, lequel lui a donné offert une copie de l'Icône de Notre-Dame de Kazan.

Voici maintenant le texte de la Déclaration commune du Pape François et du Patriarche Cyrille: "La grâce de Notre Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint-Esprit soit avec vous tous.

1.Par la volonté de Dieu le Père de qui vient tout don, au nom de Notre Seigneur Jésus Christ et avec le secours de l’Esprit Saint Consolateur, nous, Pape François et Kirill, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, nous sommes rencontrés aujourd’hui à La Havane. Nous rendons grâce à Dieu, glorifié en la Trinité, pour cette rencontre, la première dans l’histoire. Avec joie, nous nous sommes retrouvés comme des frères dans la foi chrétienne qui se rencontrent pour se parler de vive voix, de cœur à cœur, et discuter des relations mutuelles entre les Eglises, des problèmes essentiels de nos fidèles et des perspectives de développement de la civilisation humaine.
2.Notre rencontre fraternelle a eu lieu à Cuba, à la croisée des chemins entre le Nord et le Sud, entre l’Est et l’Ouest. De cette île, symbole des espoirs du Nouveau Monde et des événements dramatiques de l’histoire du XX siècle, nous adressons notre parole à tous les peuples d’Amérique latine et des autres continents. Nous nous réjouissons de ce que la foi chrétienne se développe ici de façon dynamique. Le puissant potentiel religieux de l’Amérique latine, sa tradition chrétienne séculaire, réalisée dans l’expérience personnelle de millions de personnes, sont le gage d’un grand avenir pour cette région.
3.Nous étant rencontrés loin des vieilles querelles de l’Ancien Monde, nous sentons avec une force particulière la nécessité d’un labeur commun des catholiques et des orthodoxes, appelés, avec douceur et respect, à rendre compte au monde de l’espérance qui est en nous.
4.Nous rendons grâce à Dieu pour les dons que nous avons reçus par la venue au monde de son Fils unique. Nous partageons la commune Tradition spirituelle du premier millénaire du christianisme. Les témoins de cette Tradition sont la Très Sainte Mère de Dieu, la Vierge Marie, et les saints que nous vénérons. Parmi eux se trouvent d’innombrables martyrs qui ont manifesté leur fidélité au Christ et sont devenus semence de chrétiens.
5.Malgré cette Tradition commune des dix premiers siècles, catholiques et orthodoxes, depuis presque mille ans, sont privés de communion dans l’Eucharistie. Nous sommes divisés par des blessures causées par des conflits d’un passé lointain ou récent, par des divergences, héritées de nos ancêtres, dans la compréhension et l’explicitation de notre foi en Dieu, un en Trois Personnes, Père, Fils et Saint Esprit. Nous déplorons la perte de l’unité, conséquence de la faiblesse humaine et du péché, qui s’est produite malgré la Prière sacerdotale du Christ Sauveur: Que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous.
6.Conscients que de nombreux obstacles restent à surmonter, nous espérons que notre rencontre contribue au rétablissement de cette unité voulue par Dieu, pour laquelle le Christ a prié. Puisse notre rencontre inspirer les chrétiens du monde entier à prier le Seigneur avec une ferveur renouvelée pour la pleine unité de tous ses disciples. Puisse-t-elle, dans un monde qui attend de nous non pas seulement des paroles mais des actes, être un signe d’espérance pour tous les hommes de bonne volonté.
7.Déterminés à entreprendre tout ce qui nécessaire pour surmonter les divergences historiques dont nous avons hérité, nous voulons unir nos efforts pour témoigner de l’Evangile du Christ et du patrimoine commun de l’Eglise du premier millénaire, répondant ensemble aux défis du monde contemporain. Orthodoxes et catholiques doivent apprendre à porter un témoignage unanime à la vérité dans les domaines où cela est possible et nécessaire. La civilisation humaine est entrée dans un moment de changement d’époque. Notre conscience chrétienne et notre responsabilité pastorale ne nous permettent pas de rester inactifs face aux défis exigeant une réponse commune.
8.Notre regard se porte avant tout vers les régions du monde où les chrétiens subissent la persécution. En de nombreux pays du proche Orient et d’Afrique du nord, nos frères et sœurs en Christ sont exterminés par familles, villes et villages entiers. Leurs églises sont détruites et pillées de façon barbare, leurs objets sacrés sont profanés, leurs monuments, détruits. En Syrie, en Irak et en d’autres pays du proche Orient, nous observons avec douleur l’exode massif des chrétiens de la terre d’où commença à se répandre notre foi et où ils vécurent depuis les temps apostoliques ensemble avec d’autres communautés religieuses.
9.Nous appelons la communauté internationale à des actions urgentes pour empêcher que se poursuive l’éviction des chrétiens du proche Orient. Elevant notre voix pour défendre les chrétiens persécutés, nous compatissons aussi aux souffrances des fidèles d’autres traditions religieuses devenus victimes de la guerre civile, du chaos et de la violence terroriste.
10.En Syrie et en Irak, la violence a déjà emporté des milliers de vies, laissant des millions de gens sans abri ni ressources. Nous appelons la communauté internationale à mettre fin à la violence et au terrorisme et, simultanément, à contribuer par le dialogue à un prompt rétablissement de la paix civile. Une aide humanitaire à grande échelle est indispensable aux populations souffrantes et aux nombreux réfugiés dans les pays voisins. Nous demandons à tous ceux qui pourraient influer sur le destin de ceux qui ont été enlevés, en particulier des Métropolites d’Alep Paul et Jean Ibrahim, séquestrés en avril 2013, de faire tout ce qui est nécessaire pour leur libération rapide.
11.Nous élevons nos prières vers le Christ, le Sauveur du monde, pour le rétablissement sur la terre du Proche Orient de la paix qui est le fruit de la justice, pour que se renforce la coexistence fraternelle entre les diverses populations, Eglises et religions qui s’y trouvent, pour le retour des réfugiés dans leurs foyers, la guérison des blessés et le repos de l’âme des innocents tués. Nous adressons un fervent appel à toutes les parties qui peuvent être impliquées dans les conflits pour qu’elles fassent preuve de bonne volonté et s’asseyent à la table des négociations. Dans le même temps, il est nécessaire que la communauté internationale fasse tous les efforts possibles pour mettre fin au terrorisme à l’aide d’actions communes, conjointes et coordonnées. Nous faisons appel à tous les pays impliqués dans la lutte contre le terrorisme pour qu’ils agissent de façon responsable et prudente. Nous exhortons tous les chrétiens et tous les croyants en Dieu à prier avec ferveur le Dieu Créateur du monde et Provident, qu’il protège sa création de la destruction et ne permette pas une nouvelle guerre mondiale. Pour que la paix soit solide et durable, des efforts spécifiques sont nécessaires afin de redécouvrir les valeurs communes qui nous unissent, fondées sur l’Evangile de Notre Seigneur Jésus-Christ.
12.Nous nous inclinons devant le martyre de ceux qui, au prix de leur propre vie, témoignent de la vérité de l’Evangile, préférant la mort à l’apostasie du Christ. Nous croyons que ces martyrs de notre temps, issus de diverses Eglises, mais unis par une commune souffrance, sont un gage de l’unité des chrétiens. A vous qui souffrez pour le Christ s’adresse la parole de l’apôtre: Très chers, dans la mesure où vous participez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin que, lors de la révélation de sa gloire, vous soyez aussi dans la joie et l’allégresse.
13.En cette époque préoccupante est indispensable le dialogue inter-religieux. Les différences dans la compréhension des vérités religieuses ne doivent pas empêcher les gens de fois diverses de vivre dans la paix et la concorde. Dans les circonstances actuelles, les leaders religieux ont une responsabilité particulière pour éduquer leurs fidèles dans un esprit de respect pour les convictions de ceux qui appartiennent à d’autres traditions religieuses. Les tentatives de justifications d’actions criminelles par des slogans religieux sont absolument inacceptables. Aucun crime ne peut être commis au nom de Dieu, car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix.
14.Attestant de la haute valeur de la liberté religieuse, nous rendons grâce à Dieu pour le renouveau sans précédent de la foi chrétienne qui se produit actuellement en Russie et en de nombreux pays d’Europe de l’est, où des régimes athées dominèrent pendant des décennies. Aujourd’hui les fers de l’athéisme militant sont brisés et en de nombreux endroits les chrétiens peuvent confesser librement leur foi. En un quart de siècle ont été érigés là des dizaines de milliers de nouvelles églises, ouverts des centaines de monastères et d’établissements d’enseignement théologique. Les communautés chrétiennes mènent une large activité caritative et sociale, apportant une aide diversifiée aux nécessiteux. Orthodoxes et catholiques œuvrent souvent côte à côte. Ils attestent des fondements spirituels communs de la convivance humaine, en témoignant des valeurs évangéliques.
15.Dans le même temps, nous sommes préoccupés par la situation de tant de pays où les chrétiens se heurtent de plus en plus souvent à une restriction de la liberté religieuse, du droit de témoigner de leurs convictions et de vivre conformément à elles. En particulier, nous voyons que la transformation de certains pays en sociétés sécularisées, étrangère à toute référence à Dieu et à sa vérité, constitue un sérieux danger pour la liberté religieuse. Nous sommes préoccupés par la limitation actuelle des droits des chrétiens, voire de leur discrimination, lorsque certaines forces politiques, guidées par l’idéologie d’un sécularisme si souvent agressif, s’efforcent de les pousser aux marges de la vie publique.
16.Le processus d’intégration européenne, initié après des siècles de conflits sanglants, a été accueilli par beaucoup avec espérance, comme un gage de paix et de sécurité. Cependant, nous mettons en garde contre une intégration qui ne serait pas respectueuse des identités religieuses. Tout en demeurant ouverts à la contribution des autres religions à notre civilisation, nous sommes convaincus que l’Europe doit rester fidèle à ses racines chrétiennes. Nous appelons les chrétiens européens d’Orient et d’Occident à s’unir pour témoigner ensemble du Christ et de l’Evangile, pour que l’Europe conserve son âme formée par deux mille ans de tradition chrétienne.
17.Notre regard se porte sur les personnes se trouvant dans des situations de détresse, vivant dans des conditions d’extrême besoin et de pauvreté, alors même que croissent les richesses matérielles de l’humanité. Nous ne pouvons rester indifférents au sort de millions de migrants et de réfugiés qui frappent à la porte des pays riches. La consommation sans limite, que l’on constate dans certains pays plus développés, épuise progressivement les ressources de notre planète. L’inégalité croissante dans la répartition des biens terrestres fait croître le sentiment d’injustice à l’égard du système des relations internationales qui s’est institué.
18.Les Eglises chrétiennes sont appelées à défendre les exigences de la justice, le respect des traditions des peuples et la solidarité effective avec tous ceux qui souffrent. Nous, chrétiens, ne devons pas oublier que c'est qu’il y a de faible dans le monde que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort. Il a choisi ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est pas, voilà ce que Dieu a choisi, pour réduire à rien ce qui est. Ainsi aucun être de chair ne pourra s’enorgueillir devant Dieu.
19.La famille est le centre naturel de la vie humaine et de la société. Nous sommes inquiets de la crise de la famille dans de nombreux pays. Orthodoxes et catholiques, partageant la même conception de la famille, sont appelés à témoigner que celle-ci est un chemin de sainteté, manifestant la fidélité des époux dans leurs relations mutuelles, leur ouverture à la procréation et à l’éducation des enfants, la solidarité entre les générations et le respect pour les plus faibles.
20.La famille est fondée sur le mariage, acte d’amour libre et fidèle d’un homme et d’une femme. L’amour scelle leur union, leur apprend à se recevoir l’un l’autre comme don. Le mariage est une école d’amour et de fidélité. Nous regrettons que d’autres formes de cohabitation soient désormais mises sur le même plan que cette union, tandis que la conception de la paternité et de la maternité comme vocation particulière de l’homme et de la femme dans le mariage, sanctifiée par la tradition biblique, est chassée de la conscience publique.
21.Nous appelons chacun au respect du droit inaliénable à la vie. Des millions d’enfants sont privés de la possibilité même de paraître au monde. La voix du sang des enfants non nés crie vers Dieu. Le développement de la prétendue euthanasie conduit à ce que les personnes âgées et les infirmes commencent à se sentir être une charge excessive pour leur famille et la société en général. Nous sommes aussi préoccupés par le développement des technologies de reproduction biomédicale, car la manipulation de la vie humaine est une atteinte aux fondements de l’existence de l’homme, créé à l’image de Dieu. Nous estimons notre devoir de rappeler l’immuabilité des principes moraux chrétiens, fondés sur le respect de la dignité de l’homme appelé à la vie, conformément au dessein de son Créateur.
22.Nous voulons adresser aujourd’hui une parole particulière à la jeunesse chrétienne. A vous, les jeunes, appartient de ne pas enfouir le talent dans la terre, mais d’utiliser toutes les capacités que Dieu vous a données pour confirmer dans le monde les vérités du Christ, pour incarner dans votre vie les commandements évangéliques de l’amour de Dieu et du prochain. Ne craignez pas d’aller à contre-courant, défendant la vérité divine à laquelle les normes séculières contemporaines sont loin de toujours correspondre.
23.Dieu vous aime et attend de chacun de vous que vous soyez ses disciples et apôtres. Soyez la lumière du monde, afin que ceux qui vous entourent, voyant vos bonnes actions, rendent gloire à votre Père céleste. Eduquez vos enfants dans la foi chrétienne, transmettez-leur la perle précieuse de la foi que vous avez reçue de vos parents et aïeux. N’oubliez pas que vous avez été rachetés à un cher prix, au prix de la mort sur la croix de l’Homme-Dieu Jésus-Christ.
24.Orthodoxes et catholiques sont unis non seulement par la commune Tradition de l’Eglise du premier millénaire, mais aussi par la mission de prêcher l’Evangile du Christ dans le monde contemporain. Cette mission implique le respect mutuel des membres des communautés chrétiennes, exclut toute forme de prosélytisme. Nous ne sommes pas concurrents, mais frères. Et de cette conception doivent découler toutes nos actions les uns envers les autres et envers le monde extérieur. Nous exhortons les catholiques et les orthodoxes, dans tous les pays, à apprendre à vivre ensemble dans la paix, l’amour et à avoir les uns pour les autres la même aspiration. Il ne peut donc être question d’utiliser des moyens indus pour pousser des croyants à passer d’une Eglise à une autre, niant leur liberté religieuse ou leurs traditions propres. Nous sommes appelés à mettre en pratique le précepte de l’apôtre Paul: Je me suis fait un honneur d’annoncer l’Evangile là où le Christ n’avait point été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d’autrui.
25.Nous espérons que notre rencontre contribuera aussi à la réconciliation là où des tensions existent entre gréco-catholiques et orthodoxes. Il est clair aujourd’hui que la méthode de l’uniatisme du passé, comprise comme la réunion d’une communauté à une autre, en la détachant de son Eglise, n’est pas un moyen pour recouvrir l’unité. Cependant, les communautés ecclésiales qui sont apparues en ces circonstances historiques ont le droit d’exister et d’entreprendre tout ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins spirituels de leurs fidèles, recherchant la paix avec leurs voisins. Orthodoxes et gréco-catholiques ont besoin de se réconcilier et de trouver des formes de coexistence mutuellement acceptables.
26.Nous déplorons la confrontation en Ukraine qui a déjà emporté de nombreuses vies, provoqué d’innombrables blessures à de paisibles habitants et placé la société dans une grave crise économique et humanitaire. Nous exhortons toutes les parties du conflit à la prudence, à la solidarité sociale, et à agir pour la paix. Nous appelons nos Eglises en Ukraine à travailler pour atteindre la concorde sociale, à s’abstenir de participer à la confrontation et à ne pas soutenir un développement ultérieur du conflit.
27.Nous exprimons l’espoir que le schisme au sein des fidèles orthodoxes d’Ukraine sera surmonté sur le fondement des normes canoniques existantes, que tous les chrétiens orthodoxes d’Ukraine vivront dans la paix et la concorde et que les communautés catholiques du pays y contribueront, de sorte que soit toujours plus visible notre fraternité chrétienne.
28.Dans le monde contemporain, multiforme et en même temps uni par un même destin, catholiques et orthodoxes sont appelés à collaborer fraternellement en vue d’annoncer la Bonne Nouvelle du salut, à témoigner ensemble de la dignité morale et de la liberté authentique de la personne, pour que le monde croie. Ce monde, dans lequel disparaissent progressivement les piliers spirituels de l’existence humaine, attend de nous un fort témoignage chrétien dans tous les domaines de la vie personnelle et sociale. De notre capacité à porter ensemble témoignage de l’Esprit de vérité en ces temps difficiles dépend en grande partie l’avenir de l’humanité.
29.Que dans le témoignage hardi de la vérité de Dieu et de la Bonne Nouvelle salutaire nous vienne en aide l’Homme-Dieu Jésus Christ, notre Seigneur et Sauveur, qui nous fortifie spirituellement par sa promesse infaillible: Sois sans crainte, petit troupeau, à vous le Père a trouvé bon de donner le Royaume. Le Christ est la source de la joie et de l’espérance. La foi en lui transfigure la vie de l’homme, la remplit de sens. De cela ont pu se convaincre par leur propre expérience tous ceux à qui peuvent s’appliquer les paroles de l’apôtre Pierre: Vous qui jadis n’étiez pas un peuple et qui êtes maintenant le peuple de Dieu, qui n’obteniez pas miséricorde et qui maintenant avez obtenu miséricorde.

30.Remplis de gratitude pour le don de la compréhension mutuelle manifesté lors de notre rencontre, nous nous tournons avec espérance vers la Très Sainte Mère de Dieu, en l’invoquant par les paroles de l’antique prière: Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Puisse la Bienheureuse Vierge Marie, par son intercession, conforter la fraternité de ceux qui la vénèrent, afin qu’ils soient au temps fixé par Dieu rassemblés dans la paix et la concorde en un seul Peuple de Dieu, à la gloire de la Très Sainte et indivisible Trinité".

Autres actes pontificaux


Cité du Vatican, 13 février 2016 (VIS). Le Saint-Père a nommé:

Le P.Jacek Kicinski, CMF, Auxiliaire de l'Archevêque de Wroclaw (Pologne). L'Evêque élu, né en 1968 à Turek (Pologne), a prononcé ses voeux religieux en 1993 et a été ordonné prêtre en 1995. Docteur en théologie, il était jusqu'ici Vicaire épiscopal pour les religieux de ce même diocèse et professeur d'université. Il a occupé diverses fonctions au sein de son ordre.

Mgr.Ivan Jurkovic, Observateur permanent près les Instituions de l'ONU à Genève et près l'OMC. Il était jusqu'ici Nonce en Russie et Ouzbékistan.


Mgr.Peter Bryan Wells, Nonce apostolique au Lesotho et en Namibie, récemment nommé Nonce en Afrique du Sud et au Botswana.
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